Lagos, au Nigeria, fait partie des villes les plus peuplées d’Afrique subsaharienne.

Afrique subsaharienne : perspectives géopolitiques

Dossier : Géopolitique de l'AfriqueMagazine N°794 Avril 2024
Par Alain ANTIL

L’Afrique sub­sa­ha­rienne a connu des pro­grès éco­no­miques, mais sa crois­sance démo­gra­phique, notam­ment dans les villes, déborde ses capa­ci­tés d’accompagnement humain, ce qui entraîne une frus­tra­tion des popu­la­tions. La fra­gi­li­té de nom­breux régimes actuels, les ten­sions inter­na­tio­nales et la course à cer­tains maté­riaux cri­tiques devraient mal­heu­reu­se­ment y favo­ri­ser, à court et moyen termes, une pro­jec­tion des riva­li­tés des puis­sances dans la zone, selon des moda­li­tés de moins en moins aimables.

De 2000 à 2014, l’Afrique sub­sa­ha­rienne (ASS) sem­blait avoir rom­pu avec les « décen­nies per­dues » durant les­quelles le marasme éco­no­mique et les conflits mul­tiples assom­bris­saient l’avenir de la région. Appré­cia­tion des matières pre­mières, désen­det­te­ment, déve­lop­pe­ment de nou­veaux sec­teurs éco­no­miques, baisse du nombre des conflits et de leur léta­li­té, mul­ti­pli­ca­tion des nou­veaux par­te­naires, dimi­nu­tion des taux de pau­vre­té, réémer­gence des classes moyennes… de nom­breux voyants se met­taient au vert et la région était alors envi­sa­gée par nombre de nou­veaux pays et inves­tis­seurs comme un espace d’opportunités.

Une croissance ralentie

Depuis 2015, la crois­sance s’est ralen­tie. Entre 2015 et 2022, selon la Banque mon­diale, la crois­sance du PIB par habi­tant n’aura été posi­tive qu’en 2021 (1,5 %) et 2022 (1,0 %). Baisse des cours de cer­taines matières pre­mières (2015), impacts éco­no­miques de la Covid, ten­sions infla­tion­nistes liées à la guerre en Ukraine (notam­ment sur le prix des engrais ou des pro­duits éner­gé­tiques)… les éco­no­mies de la région se sont mon­trées beau­coup moins rési­lientes aux chocs externes que lors de la crise finan­cière de 2008.

L’absorption de ces chocs s’est faite notam­ment au coût d’un réen­det­te­ment impor­tant, non seule­ment auprès de la Chine, deve­nue le pre­mier prê­teur bila­té­ral, mais sur­tout auprès d’établissements pri­vés (pri­vate bond­hol­ders). Cette évo­lu­tion a remis au centre du jeu la ques­tion de la dette et, un an après le Gha­na (fin 2022), la Zam­bie et l’Éthiopie se décla­raient en défaut de paie­ment sur cer­taines échéances de rem­bour­se­ment de prêt et le Kenya enre­gis­trait un retard de rem­bour­se­ment sur l’une de ses dettes internationales.

Une tren­taine de pays au sud du Saha­ra sont clas­sés par les trois grandes agences de nota­tion dans la caté­go­rie « spé­cu­la­tive », c’est-à-dire syno­nyme d’un risque de défaillance de l’emprunteur très éle­vé. L’accès aux finan­ce­ments est de ce fait res­treint et plus coû­teux. Même les auto­ri­tés chi­noises, com­pre­nant tar­di­ve­ment qu’elles devraient pro­cé­der à d’importantes annu­la­tions de dettes, ont com­plè­te­ment chan­gé de poli­tique, en restrei­gnant for­te­ment les prêts au conti­nent (920 mil­lions d’euros pour l’année 2022 contre 26,98 mil­liards en 2016).

Une dégradation de la sécurité

Paral­lè­le­ment, la situa­tion sécu­ri­taire se dégrade depuis une petite dizaine d’années. Il s’agit non seule­ment d’une aug­men­ta­tion du nombre de conflits, mais encore d’une exten­sion des zones grises, non contrô­lées par les États. Après des pro­grès démo­cra­tiques enre­gis­trés lors des décen­nies 1990 et 2000, nombre de pays au sud du Saha­ra sont entrés dans des tra­jec­toires de régres­sion, qui se concré­tisent par des coups d’État par­fois, plus géné­ra­le­ment par une dégra­da­tion de la qua­li­té des scru­tins élec­to­raux, par une bru­ta­li­sa­tion des ins­ti­tu­tions (troi­sièmes man­dats) et des oppo­si­tions par les équipes en place. On le voit, après une phase posi­tive, la région semble retour­ner vers des hori­zons plus inquié­tants. Par­mi les nom­breux fac­teurs qui condi­tion­ne­ront l’évolu­tion géo­po­li­tique de l’Afrique sub­sa­ha­rienne, nous en retien­drons quatre qui nous semblent déterminants.

Enjeu n° 1 :
La révolution démographique

Le pre­mier fac­teur est la révo­lu­tion démo­gra­phique et urbaine qui touche la région. Si l’on suit les pré­vi­sions actuelles, la popu­la­tion de la zone dou­ble­ra d’ici 2050 et dou­ble­ra entre 2050 et la fin du siècle. L’augmentation de la popu­la­tion active (thèse du divi­dende démo­graphique) peut être une chance, à condi­tion entre autres qu’elle s’accompagne de pro­grès majeurs du sec­teur de l’éducation et que les éco­no­mies génèrent de nom­breux emplois.

Prise dans son ensemble, mal­gré des tra­jec­toires natio­nales sin­gu­lières et contras­tées, l’ASS a enre­gis­tré d’indéniables pro­grès édu­ca­tifs (aug­men­ta­tion très forte des taux de sco­la­ri­sa­tion) mais elle est clai­re­ment dis­tan­cée par les autres régions en déve­lop­pe­ment dans le monde. Pire, dans cer­tains États où la crois­sance démo­gra­phique est la plus vigou­reuse (au Sahel notam­ment), les États n’arrivent même pas, mal­gré des bud­gets d’éducation en expan­sion rapide, à main­te­nir l’investissement par tête d’élève ou d’étudiant. Dans les espaces ruraux, l’évolution démo­gra­phique se tra­duit par une den­si­fi­ca­tion rapide des ter­ri­toires et des nom­breux dif­fé­rends fon­ciers, et plus lar­ge­ment par une com­pé­ti­tion, mal régu­lée par la puis­sance publique, pour l’accès aux res­sources natu­relles, géné­rant des ten­sions qui consti­tuent l’un des sou­bas­se­ments des conflits armés.


Lire aus­si : Géo­gra­phie phy­sique, groupes eth­niques et démo­gra­phie africaine


La révolution urbaine

Plus rapide encore est l’accroissement urbain. Il y aura 700 mil­lions d’urbains en plus entre 2020 et 2050. Cette évo­lu­tion revêt maints aspects posi­tifs, mais à la condi­tion d’une gou­ver­nance réus­sie de cette tran­si­tion urbaine, pour que notam­ment les ques­tions de mobi­li­té, de ges­tion des déchets et du fon­cier ou encore de la pla­ni­fi­ca­tion des infra­struc­tures soient cor­rec­te­ment gérées, au risque sinon d’étouffer les cités mil­lion­naires du conti­nent sous leur propre poids.

Au-delà de la ques­tion du nombre, la ques­tion de l’urbanisation peut être refor­mu­lée de la manière sui­vante : com­ment construire des infra­struc­tures dans les villes prin­ci­pales sans délais­ser les villes secon­daires et les espaces ruraux, et ain­si évi­ter d’accentuer dra­ma­ti­que­ment les inéga­li­tés ter­ri­to­riales ? La sta­bi­li­té des États passe par l’aménagement des ter­ri­toires. En effet, l’ASS compte aujourd’hui beau­coup plus de « poches de pros­pé­ri­té » que par le pas­sé, où le dyna­misme est réel (villes, enclaves minières, espaces ruraux péri­ur­bains, espaces lit­to­raux ou cer­taines zones fron­ta­lières…). Cepen­dant, des parts impor­tantes des ter­ri­toires n’ont vu aucune amé­lio­ra­tion depuis des décen­nies, entraî­nant des frus­tra­tions qui peuvent être récu­pé­rées par des entre­pre­neurs poli­tiques qui agitent des dis­cours ethnico-régionaux.

Enjeu n° 2 :
Plus de valeur ajoutée dans les territoires

Le second fac­teur est la place qu’occupe l’ASS dans la divi­sion inter­na­tio­nale du tra­vail, autre­ment dit com­ment l’ASS peut déga­ger plus de valeur ajou­tée sur ses ter­ri­toires au lieu d’être un four­nis­seur de matières pre­mières pour le reste du monde. 

Mal­gré les dis­cours afro-opti­mistes et les rhé­to­riques fabu­leuses qui ont fleu­ri depuis le début des années 2000, l’ASS, à l’exception d’une poi­gnée de pays, ne trans­forme pas ses matières pre­mières pour de mul­tiples rai­sons (qua­li­té des infra­struc­tures, impor­tant défi­cit de pro­duc­tion élec­trique, insta­bi­li­té juri­dique…), ce qui inter­dit jusqu’à main­te­nant les tra­jec­toires d’émergence. C’est une réa­li­té sur laquelle le « natio­na­lisme des res­sources » vient buter comme un dis­cours sans effet. Pire, mal­gré des trans­formations éco­no­miques internes par­fois très posi­tives (ser­vices finan­ciers, NTIC, agri­cul­ture, BTP…), de nom­breuses éco­no­mies sub­sa­ha­riennes pré­sentent un bou­quet de pro­duits expor­tés très réduit, qui les expose aux aléas de leurs cours mon­diaux, comme, dans une ver­sion extrême de ce syn­drome, les pays qua­si mono-expor­ta­teurs de pétrole (Nige­ria).

À court et moyen termes, on ne voit pas les dyna­miques à l’œuvre pou­vant contre­dire ce dou­lou­reux constat, ce qui main­tient ces pays dans des formes de dépen­dance de l’extérieur : régime d’aides, dépen­dance aux man­dats des dia­spo­ras, aux inves­tis­se­ments directs de l’étranger (IDE) ou aux annu­la­tions de dettes.

Enjeu n° 3 :
Rivalités politiques et conflits régionaux à dimension internationale

À cette pro­blé­ma­tique vient dan­ge­reu­se­ment s’ajouter une autre. Durant la phase 2000–2015, de nom­breux pays qui n’avaient pas ou peu de rela­tions avec l’Afrique se sont dotés d’une poli­tique afri­caine. Ce phé­no­mène a offert aux pays de l’ASS de nou­velles pos­si­bi­li­tés et des alter­na­tives à leurs par­te­naires tra­di­tion­nels. La com­pé­ti­tion entre pays-puis­sances n’a pas, pen­dant cette période, pris la forme d’une géo­po­li­tique agres­sive des res­sources, ins­tru­men­ta­li­sant les fra­gi­li­tés poli­tiques des pays. Cepen­dant, et c’est là le troi­sième fac­teur, nous sommes clai­re­ment entrés dans une nou­velle phase sur ces sujets.

“Les projections de puissances prennent de plus en plus le tour d’une dirty tricks policy.”

Les pro­jec­tions de puis­sances sur le conti­nent afri­cain prennent de plus en plus le tour d’une dir­ty tricks poli­cy. Plu­sieurs conflits pré­sentent déjà une dimen­sion inter­na­tio­nale, voire une pro­jec­tion des riva­li­tés (entre pays du Golfe, entre la Rus­sie [et le Sud glo­bal] et l’Occident, entre l’Algérie et le Maroc au Sahel, etc.). Nous pren­drons ici quelques exemples pour illus­trer ce chan­ge­ment d’époque.

Le cas de la Russie et de la Chine

On voit clai­re­ment que la Rus­sie, depuis 2014 (annexion de la Cri­mée et début des sanc­tions), a orga­ni­sé son retour sur le conti­nent afri­cain comme l’une des dimen­sions de sa lutte contre ce qu’elle appelle « l’Occident col­lec­tif ». Cela prend une dimen­sion toute par­ti­cu­lière dans l’Afrique fran­co­phone, tradition­nellement proche de Paris, où l’activisme et la pro­pa­gande anti-fran­çaise sont très impor­tants et ont déjà por­té leurs fruits. Trois pays sahé­liens, le Mali, le Bur­ki­na Faso et le Niger, ont en effet déjà dénon­cé les accords de défense avec Paris, en l’espace de deux ans.

On est très loin de l’époque où la Rus­sie s’abstenait de blo­quer, au Conseil de sécu­ri­té de l’ONU, la réso­lu­tion S/2011/142 pré­sen­tée par les Bri­tan­niques et les Fran­çais en 2011, sur l’instauration d’un régime d’exclusion aérienne en Libye. Début 2023, l’exercice naval « Mosi II », mené conjoin­te­ment par les marines russe, chi­noise et sud-afri­caine, dans les eaux sud-afri­caines au large de Dur­ban, a rap­pe­lé que l’ouest de l’océan Indien (ou la côte est du conti­nent afri­cain) était deve­nu un espace de com­pé­ti­tion géo­po­li­tique impor­tant où Russes et Chi­nois s’opposaient de plus en plus fron­ta­le­ment aux Occi­den­taux et à leurs alliés indiens ou japonais.

Pour­tant, il y a encore moins de dix ans, Euro­péens et Chi­nois coopé­raient étroi­te­ment et effi­ca­ce­ment à la lutte contre la pira­te­rie le long de la Corne de l’Afrique. Aujourd’hui, les Occi­den­taux craignent l’ouverture d’une deuxième base mili­taire chi­noise (après celle de Dji­bou­ti), cette fois-ci sur la façade atlan­tique de l’Afrique. Des négo­cia­tions sur ce point étaient en cours, entre Pékin et Libre­ville, dont on ne connaît pas le degré d’avancement, avant le coup d’État qui a ren­ver­sé le pré­sident Ali Bon­go en août 2023.

Les Occidentaux craignent l’ouverture d’une base militaire chinoise à Libreville, Gabon.
Les Occi­den­taux craignent l’ouverture d’une base mili­taire chi­noise à Libre­ville, Gabon. © Ms

Le cas des pays du Golfe et du Proche-Orient

L’Afrique de l’Est est par ailleurs deve­nue un ter­rain d’affrontement entre pays du Golfe et du Proche-Orient (Émi­rats arabes unis, Qatar, Ara­bie saou­dite, Tur­quie, Égypte) ; c’est par­ti­cu­liè­re­ment mani­feste dans les conflits en Libye et au Sou­dan, où ces pays sou­tiennent direc­te­ment les par­ties en conflit. Le camp du maré­chal Haf­tar en Libye est sou­te­nu par les EAU, l’Arabie saou­dite et l’Égypte, tan­dis que la Tur­quie et le Qatar sou­tiennent le gou­ver­ne­ment d’union natio­nale (GNA) basé à Tripoli.

Au Sou­dan, le géné­ral Abdel Fat­tah al-Burhan est sou­te­nu par l’Égypte et les États-Unis tan­dis que son adver­saire, le géné­ral Moha­med Ham­dan Dogo­lo alias Hemet­ti, est sou­te­nu par les EAU et l’Armée natio­nale libyenne du maré­chal Haf­tar. Dans le même temps, l’Arabie saou­dite tente une média­tion dans ce pays jugé comme stra­té­gique par les pays du Golfe. Le Sou­dan a en effet reçu de très impor­tants inves­tis­se­ments de ces der­niers dans le sec­teur agri­cole, dans une démarche de sécu­ri­sa­tion de leurs appro­vi­sion­ne­ments alimentaires.

Ces alliances sont d’autant plus à sur­veiller que la zone vit depuis quelques décen­nies des pro­ces­sus de par­ti­tion ter­ri­to­riale (Soma­lie-Soma­li­land, Éthio­pie-Éry­thrée, Sou­dan, Sou­dan du Sud, Libye, Tigré…) abou­tis ou non et connaît des ten­sions très fortes entre l’Éthiopie et l’Égypte à cause de la construc­tion par Addis Abe­ba du grand bar­rage de la Renais­sance sur le Nil Bleu, dans l’État régio­nal de Benishangul-Gumuz.

Embarcation sur le littoral somalien.
Embar­ca­tion sur le lit­to­ral soma­lien. © mathesius

Le cas des États-Unis

Les États-Unis, qui avaient lar­ge­ment dés­in­ves­ti l’ASS sur les ques­tions de sécu­ri­té depuis les années 1990, ont déci­dé de s’intéresser de nou­veau à cette région, inquiets de la ful­gu­rante pro­gres­sion des liens éco­no­miques et sécu­ri­taires de la zone avec la Chine et du très agres­sif retour de la Rus­sie sur le conti­nent. La Répu­blique cen­tra­fri­caine accueille aujourd’hui sur son ter­ri­toire à la fois les mer­ce­naires russes de Wag­ner et des mer­ce­naires amé­ri­cains de Ban­croft Glo­bal Development…

Enjeu n° 4 :
L’agitation sécuritaire face à la fragilisation des régimes

Cette agi­ta­tion sécu­ri­taire est à repla­cer dans un qua­trième fac­teur, celui de la sta­bi­li­té des régimes. En effet, pour bros­ser à grands traits, un nombre crois­sant de régimes se retrouvent fra­gi­li­sés en rai­son de leurs déboires sécu­ri­taires et éco­no­miques. Face à cette ten­dance, un mar­ché de plus en plus vaste de la « sécu­ri­sa­tion de régimes » s’est déve­lop­pé : for­ma­tion d’unités d’élite, appui au ren­sei­gne­ment, vente de logi­ciels de sur­veillance, vente d’armes ou déploie­ment de mer­ce­naires ou de bataillons pri­va­ti­sés sont des figures de plus en plus récur­rentes. Cette fra­gi­li­sa­tion des régimes, à laquelle il faut donc remé­dier, s’accompagne d’une course mon­diale à l’énergie et aux « métaux cri­tiques » essen­tiels à la tran­si­tion énergétique.

Depuis la fin de la guerre froide, on avait assis­té à un dépha­sage entre rela­tions sécu­ri­taires et rela­tions éco­no­miques (par exemple le Niger avait un accord de défense avec la France, ce qui ne l’a pas empê­ché de diver­si­fier ses par­te­naires miniers et com­mer­ciaux). Nous n’allons pas for­cé­ment retour­ner dans une confi­gu­ra­tion de guerre froide, mais il est pos­sible que le repha­sage pro­gresse. D’autant plus que la vente de cer­tains sys­tèmes d’armes implique (pour la main­te­nance, la for­ma­tion, la livrai­son de pièces déta­chées…) de vrais par­te­na­riats stra­té­giques, que cer­tains pays de l’ASS devront gager sur leurs res­sources minières ou la prise de par­ti­ci­pa­tion dans cer­taines infra­struc­tures ou entre­prises nationales.

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