Débat sur le bitcoin et les cryptomonnaies

Osons le débat sur les cryptomonnaies

Dossier : IntroductionMagazine N°792 Février 2024
Par Loïc ROCARD (X91)

Cryp­to­mon­naies, cryp­toac­tifs, mon­naies numé­riques, quel que soit le vocable, il y a là matière à un beau dos­sier et force était de s’étonner que La Jaune et la Rouge n’y eût déjà consa­cré un numé­ro. C’est chose faite, avec des contri­bu­teurs de pre­mier plan, infor­més, aux pro­fils variés, et qui, en n’étant pas com­plè­te­ment d’accord entre eux, nous aide­ront à nous faire notre opinion.

Car pour ceux qui ne sont pas par­ties pre­nantes au Bit­coin, de l’Ethereum ou d’une autre de ces devises mys­té­rieuses, qui n’en sont ni « mineurs » à leurs heures per­dues ni déten­teurs, la ques­tion des cryp­tos ne se laisse pas abor­der aisément.

Tech­ni­que­ment déjà, car les cryp­tos recèlent une com­plexi­té prin­ci­pielle, qui par­ti­cipe jus­te­ment à en faire le prix. La concep­tion de la plus répan­due d’entre elles, le Bit­coin, repose sur un chal­lenge de cra­quage crypto­graphique, pro­gres­si­ve­ment ren­du plus ardu, dont chaque suc­cès indi­vi­duel est cou­ron­né par l’attribution de nou­velles uni­tés de « mon­naie » aux vain­queurs du chal­lenge. De quoi atti­rer les arith­mé­ti­ciens, pro­gram­meurs et autres esprits scien­ti­fiques de tout poil.

“La confiance est la question centrale dans la valeur de toute monnaie.”

Cela ne va pas de soi de par­ler de mon­naie, s’agissant de biens imma­té­riels dont la contre­par­tie est consti­tuée de la preuve jugée cré­dible qu’un cer­tain pro­ces­sus, « coû­teux », a bien eu lieu. La confiance est la ques­tion cen­trale dans la valeur de toute mon­naie. L’étalon-or, les banques cen­trales, la cer­ti­fi­ca­tion ban­caire sont quelques-unes des manières d’en assu­rer la liqui­di­té. Avec les cryp­to­mon­naies, la confiance repose sur d’autres pro­ces­sus, que l’absence de pro­fon­deur his­to­rique ne per­met pas d’évaluer vrai­ment. Des pro­ces­sus qui peuvent en tout cas néces­si­ter beau­coup d’énergie, à une époque où l’on cher­che­rait plu­tôt à en évi­ter les dépenses non indispensables.

Poli­ti­que­ment, il est dif­fi­cile de savoir où les crypto­monnaies conduisent, si elles sont un phé­no­mène impor­tant ou un ava­tar, à long terme anec­do­tique, de l’explosion numé­rique au XXIe siècle. Le fait qu’elles soient d’émanation décen­tra­li­sée les dis­culpe par avance de cer­tains péchés des devises que l’on connaît. Pas de pays émet­teur, pas de planche à billets, pas de ten­ta­tion de contrôle poli­tique biai­sé. Mais quand même des fluc­tua­tions de mar­ché, des krachs, des rebonds et par­fois des scan­dales, en tout cas des valeurs d’échange qui per­mettent une confron­ta­tion aux mon­naies natio­nales et donc acces­soi­re­ment de taxer les flux ou les stocks.

Si l’on en croit Wiki­pé­dia, c’est en Afrique, en Asie et en Amé­rique du Sud que l’on a le plus ten­dance à pos­sé­der des cryp­to­mon­naies [https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptomonnaie]. Com­ment fau­drait-il inter­pré­ter cette infor­ma­tion si elle est exacte ?

À ceux qui comme moi ont plus d’interrogations que de connais­sances sur le thème du mois, un seul conseil : s’y plonger !

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