André Bollier

André Bollier « Vélin ». Artisan héroïque des journaux clandestins (1920−1944).

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°786 Juin 2023Par : Vianney Bollier (X64)Rédacteur : Olivier Herz (X79)Editeur : Éditions du félin, collection Résistance – Liberté – Mémoire, mars 2023

Dès les pre­mières pages, on est sai­si par la force de la per­son­na­li­té d’André Bol­lier et on sent l’admiration de Vian­ney Bol­lier pour ce père mort quelques mois avant sa nais­sance, à 24 ans, les armes à la main dans l’attaque de son impri­me­rie par la Milice et la Ges­ta­po : il avait fabri­qué et dif­fu­sé pen­dant trois ans le jour­nal de Com­bat, le mou­ve­ment fon­dé par Hen­ri Frenay.

Lau­réat du concours géné­ral, entré brillam­ment à l’X à 18 ans en 1938 et sor­ti qua­trième, André Bol­lier était pro­mis au plus bel ave­nir, mais le sort en a déci­dé autre­ment. Après avoir failli mou­rir de ses graves bles­sures en juin 1940, il entre dans la Résis­tance au prin­temps 1941 et se consacre à la presse clan­des­tine. Ce tra­vail dan­ge­reux lui vaut d’être deux fois arrê­té. Deux fois éva­dé, deve­nu clan­des­tin, il prend le pseu­do­nyme de Vélin et crée à l’été 1943 une impri­me­rie entiè­re­ment camou­flée qui sor­ti­ra bien­tôt plus d’un mil­lion et demi de jour­naux et de tracts par mois.

Der­rière chaque grand homme, il y a une femme. Ce livre rend aus­si hom­mage à Noëlle, son épouse tant aimée. Ils se ren­contrent en 1939 et, res­pec­tant son idéal, elle reste à ses côtés dans les épreuves. Deve­nue veuve avec deux jeunes enfants, elle se recons­truit dans la fidé­li­té à son sou­ve­nir et rece­vra la Légion d’honneur en 2006.

S’appuyant sur des sources lar­ge­ment inédites, Vian­ney Bol­lier décrit éga­le­ment la vie à l’X de 1939 à 1941 et nous fait décou­vrir le quo­ti­dien des Résistants.

L’un des 33 X Com­pa­gnons de la Libé­ra­tion, Vélin, héros excep­tion­nel, mérite d’être mieux connu. Ce livre émou­vant et atta­chant y contri­bue­ra sûre­ment.  

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