Vers un service d’eau neutre en carbone

Dossier : Développement durableMagazine N°669 Novembre 2011
Par André SANTINI

De la part d’un ser­vice pub­lic de l’eau potable, il est logique que toute démarche soit imprégnée d’une forte dimen­sion de développe­ment durable. Même si la pro­duc­tion et la dis­tri­b­u­tion de l’eau potable ne sont pas des activ­ités pol­lu­antes, le con­trat du Sedif avec Veo­lia, opéra­tionnel depuis le 1er jan­vi­er 2011, fixe des objec­tifs ambitieux.

Le but est de pro­téger cette ressource naturelle et de faire en sorte que l’activité qui s’organise autour de l’eau potable génère un min­i­mum d’impact car­bone sur l’environnement.

Le Sedif a donc mis en place divers dis­posi­tifs visant à opti­miser l’efficacité énergé­tique de ses instal­la­tions, mais aus­si à réduire con­sid­érable­ment les gaz à effet de serre, ce qui l’engage dans un ser­vice neu­tre en car­bone. Cette ini­tia­tive, qui sera entamée en 2012, a pour objec­tifs une réduc­tion de 33 % au min­i­mum des émis­sions d’ici 2020 et une com­pen­sa­tion des émis­sions restantes par des plan­ta­tions d’arbres.

Des indicateurs de performance

Éner­gies renouvelables
Un cer­tain nom­bre d’objectifs ont été fixés pour pro­mou­voir les éner­gies renou­ve­lables : réduc­tion de 6% de l’énergie élec­trique et relève­ment de la part des éner­gies vertes de 23 % en 2011 à 100 % en 2013 ; pro­duc­tion d’électricité d’origine renou­ve­lable dans l’usine de Méry-sur-Oise grâce à l’installation de 10 000 m² de pan­neaux pho­to­voltaïques, d’une pompe à chaleur pour le préchauffage des solu­tions de net­toy­age et la régénéra­tion des mem­branes, ain­si que d’une micro­tur­bine sur le con­cen­trat de la nanofiltration.

La cer­ti­fi­ca­tion con­stitue l’un des moyens de recon­naître et d’évaluer la con­for­mité d’une poli­tique eu égard à la norme en la matière. En ce sens, le Sedif s’est engagé dès 1999 dans une démarche de cer­ti­fi­ca­tion envi­ron­nemen­tale qui a don­né lieu dès 2002 à une pre­mière cer­ti­fi­ca­tion ISO 14001 por­tant sur ses activ­ités admin­is­tra­tives et de maîtrise d’ouvrage. Cette démarche a été renou­velée régulière­ment en 2005, en 2008 et en 2011, sans qu’aucune non-con­for­mité ait jamais été iden­ti­fiée au cours des audits externes.

C’est le résul­tat d’une poli­tique envi­ron­nemen­tale per­ti­nente et effi­cace, à laque­lle sont con­sacrés près de 12 mil­lions d’euros par an à tra­vers un pro­gramme de man­age­ment envi­ron­nemen­tal comp­tant plusieurs dizaines d’opérations plan­i­fiées sur plusieurs années.

En juin 2006, le Syn­di­cat a égale­ment obtenu la cer­ti­fi­ca­tion ISO 9 001 sur tout ce qui se rap­porte aux exi­gences de l’achat pub­lic, depuis la déci­sion d’achat jusqu’à l’expiration du délai de garantie. Cette cer­ti­fi­ca­tion a été renou­velée en juil­let 2009.

Politique d’investissement

Action sociale
Con­scient des dif­fi­cultés qui exis­tent sur son ter­ri­toire, le Sedif a décidé de lancer le pro­gramme « Eau sol­idaire ». Inédit en France par l’envergure de l’aide apportée aux usagers les plus dému­nis, ce pro­gramme com­plet artic­ule urgence, assis­tance et préven­tion. Il matéri­alise le « droit à l’eau pour tous » et crée de nou­veaux out­ils comme le chèque d’accompagnement per­son­nal­isé, tout en par­tic­i­pant au Fonds de sol­i­dar­ité pour le loge­ment. Le pro­gramme étant con­fié aux Cen­tres com­mu­naux ou inter­com­mu­naux d’action sociale (CCAS-CIAS), les com­munes et leur maire sont ain­si placés au coeur du dis­posi­tif de sol­i­dar­ité locale dédié à l’eau. Deux mil­lions d’euros d’aide leur sont con­sacrés chaque année.

Les évo­lu­tions régle­men­taires en eau potable, les lois issues du Grenelle de l’environnement ou encore la baisse ten­dan­cielle de la con­som­ma­tion d’eau pour­raient, à terme, frag­ilis­er l’équilibre financier du Sedif. En tant qu’acteur économique majeur de la région Île-de- France en matière d’investissement, il doit donc anticiper et opér­er des choix per­ti­nents pour les prochaines années.

Lors du comité de juin 2011, les délégués du Sedif ont adop­té à l’unanimité le sché­ma directeur 2011- 2025 et le XIVe Plan d’investissement 2011–2015. Réaf­fir­mant ain­si la volon­té du Sedif d’assumer, en tant qu’autorité organ­isatrice, ses choix stratégiques et tech­niques, mais égale­ment d’assurer une ges­tion durable du ser­vice de l’eau tout en maîtrisant son équili­bre économique.

Ses grandes ori­en­ta­tions per­me­t­tent de nour­rir le plan quin­quen­nal d’investissement, qui s’est fixé pour objec­tifs, à rai­son d’un bud­get de 485 mil­lions d’euros, le renou­velle­ment du pat­ri­moine, le ren­force­ment de la sécu­rité des instal­la­tions et l’amélioration de la per­for­mance du réseau.

Mettre les NTIC au profit de réseaux intelligents et efficients

L’emploi des nou­velles tech­nolo­gies est une néces­sité, dans la mesure où ces dernières per­me­t­tent une opti­mi­sa­tion de la ges­tion interne et externe des grandes struc­tures. Out­re les out­ils de dématéri­al­i­sa­tion admin­is­tra­tive mis au point par le Sedif pour répon­dre à un besoin de mod­erni­sa­tion de l’organisation interne, mais aus­si à des enjeux envi­ron­nemen­taux, le Syn­di­cat a adop­té de nom­breuses mesures pour extrapol­er sa volon­té d’agir au prof­it d’une ges­tion respon­s­able de son activ­ité jusque dans ses infra­struc­tures et dans le quo­ti­di­en de ses clients.

Par exem­ple, d’ici à 2015 tous les comp­teurs d’eau auront été changés sur le ter­ri­toire du Syn­di­cat, soit env­i­ron 550 000 unités. Désor­mais, tous les usagers seront équipés de nou­veaux comp­teurs d’eau intel­li­gents dont les don­nées seront rel­ev­ables à dis­tance. Grâce à ce dis­posi­tif de télérelevés, l’estimation de la con­som­ma­tion sera plus pré­cise et le suivi optimisé.

Le Sedif en bref
Le Sedif (Syn­di­cat des eaux d’Île-de-France) a été créé en 1923 et assure aujourd’hui l’alimentation en eau potable de 142 com­munes répar­ties sur 7 départe­ments d’Île-de- France, excep­té Paris, soit près de 4 mil­lions d’usagers. Plus grand ser­vice pub­lic d’eau potable en France, le Sedif dis­tribue chaque jour près de 800 000 m³ d’eau. Égale­ment très investi dans la pro­tec­tion de l’environnement et la qual­ité san­i­taire de l’eau, l’organisme détient deux cer­ti­fi­ca­tions clefs : ISO 9 001 et ISO 14 001. Il est présidé par André San­ti­ni, ancien min­istre, député-maire d’Issy-les- Moulin­eaux, prési­dent du Comité de bassin Seine-Nor­mandie et prési­dent de la Société du Grand Paris.

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