Marne-la-Vallée, métropole du développement durable

Dossier : Développement durableMagazine N°669 Novembre 2011
Par Vincent POURQUERY De BOISSERIN

Pub­lié en août 2011, le décret approu­vant le tracé du Grand Paris Express est lourd d’implications pour Marne-la-Val­lée. Ce décret con­sacre en effet les déci­sions rel­a­tives à l’implantation de deux gares sur le ter­ri­toire de l’agglomération : la pre­mière à Noisy-Champs, au cen­tre de la cité Descartes, et la sec­onde, plus au sud, dite gare des Trois-Com­munes (Bry, Vil­liers et Champigny).

Il s’agit d’intégrer les volets économique, social et envi­ron­nemen­tal du développe­ment durable

Leur mise en ser­vice devrait inter­venir en 2018. Les objec­tifs fixés au Grand Paris Express sont, d’une part l’amélioration des trans­ports en région parisi­enne et, d’autre part, le développe­ment urbain autour des gares. C’est dans ce cadre que ces deux ter­ri­toires font l’objet de con­trats de développe­ment ter­ri­to­r­i­al (CDT). L’État étant maître d’ouvrage, EPA­Marne est man­daté par le préfet de région pour pré­par­er les élé­ments con­sti­tu­tifs de ces CDT (diag­nos­tics partagés, pro­gramme d’actions et cal­en­dri­er, mode de finance­ment, etc.).

Projets emblématiques

Place Toscane à SerrisLa place de Toscane à Ser­ris dans le cen­tre urbain du Val‑d’Europe. Pour cette réal­i­sa­tion, le prix « Pal­la­dio Awards » a été attribué aux archi­tectes en 2008 © EPA­Marne. Archi­tectes : Pier-Car­lo Bon­tem­pi ; Dominique Herten­berg­er & Jacques Vit­ry. Paysag­iste : Ate­lier de l’Île.

L’aménagement urbain du cœur du clus­ter Descartes a fait l’objet d’un con­cours inter­na­tion­al qui a été rem­porté en 2010 par les Ate­liers Lion. Ce pro­jet sera un lab­o­ra­toire de l’urbanisme durable qui pro­pose une archi­tec­ture expéri­men­tale et la créa­tion de quartiers « zéro car­bone ». Le pro­jet d’aménagement du cœur du clus­ter vise à explor­er tous les poten­tiels de la cité Descartes élargie, pour dévelop­per un pro­jet sci­en­tifique, urbain et économique capa­ble de dynamiser la crois­sance de ce ter­ri­toire. Il s’agit égale­ment d’intégrer les volets économique, social et envi­ron­nemen­tal du développe­ment durable, pour val­oris­er les 1 500 hectares cou­vrant le périmètre du pro­jet qui doit pré­fig­ur­er la ville de demain.

À l’est du ter­ri­toire se développe, avec la ville de Bussy-Saint-Georges, un ambitieux pro­jet d’éco-quartier. Le Syco­more accueillera à terme, sur une zone d’aménagement con­certé de 120 hectares, 4 500 loge­ments dont 20 % à 30% de loge­ments soci­aux. Cette opéra­tion s’inscrit dans le pro­jet d’Opération d’intérêt nation­al qui cou­vre ce secteur tout en répon­dant à la volon­té de l’État d’augmenter l’offre de loge­ments des Fran­ciliens. Un développe­ment urbain qui sera exem­plaire par son très haut niveau de per­for­mances énergé­tiques et envi­ron­nemen­tales : bâti­ments pas­sifs ou à énergie pos­i­tive, assainisse­ment alter­natif, etc. Un autre éco-quarti­er ver­ra le jour à Montévrain.

Par ailleurs, la sig­na­ture par le Pre­mier min­istre, en sep­tem­bre 2010, d’un avenant à la con­ven­tion con­clue en 1987 entre l’État et la société Eurodis­ney per­met de redy­namiser le développe­ment urbain dans le secteur du Val‑d’Europe, avec la réal­i­sa­tion à l’horizon 2030 de 5000 à 6000 loge­ments famil­i­aux et 1 800 unités d’hébergement spé­ci­fique (maisons de retraite, rési­dences étu­di­antes, etc.).

Et les clusters ?

Le clus­ter Descartes a été retenu par l’État comme l’un des pôles d’excellence du pro­jet du Grand Paris. Il s’appuie sur la cité Descartes qui réu­nit un fort poten­tiel de recherche et d’enseignement supérieur sur les thé­ma­tiques de la ville durable (pôle sci­en­tifique et tech­nique, Ponts Paris­Tech, CSTB, uni­ver­sité de Marne-la- Val­lée, École d’architecture, ESIEE). En créant des liens entre des lab­o­ra­toires de recherche, les uni­ver­sités, les grandes écoles, les entre­pris­es et les ser­vices publics, il dynamis­era les pro­jets inno­vants et devien­dra un pôle de référence de la con­cep­tion, de la con­struc­tion et de la ges­tion de la ville durable.

La créa­tion d’un clus­ter axé sur le tourisme s’est imposée comme une évidence

Mais, pour accélér­er sa crois­sance, il doit attir­er des majors ou leurs fil­iales qui tra­vail­lent sur le développe­ment durable ain­si que des PME et PMI inno­vantes. D’où la néces­sité d’avancer rapi­de­ment sur l’aménagement du cœur act­if de la cité Descartes.

La créa­tion d’un clus­ter axé sur le tourisme s’est imposée comme une évi­dence : Paris Région est la cap­i­tale mon­di­ale du tourisme et le ter­ri­toire de Marne-la-Val­lée accueille la pre­mière des­ti­na­tion touris­tique inté­grée d’envergure européenne. C’est donc un enjeu majeur dans un secteur qui représente 60 000 emplois dans la région. Les accords récents signés entre l’État et la société Eurodis­ney vont dop­er ce site qui con­naî­tra d’ici 2030 une forte den­si­fi­ca­tion des activ­ités touris­tiques (tourisme d’affaires, tourisme vert, tourisme durable). Les pro­jets « vil­lages nature » et le cen­tre de con­grès du Val‑d’Europe vien­dront ren­forcer cette initiative.

Parc urbain de Bussy-Saint-Georges

Parc urbain de Bussy-Saint-Georges © EPA­Marne. Paysag­iste : Osty.
PHOTO : ÉMILE LUIDER.

Le Bienvenüe, futur Pôle scientifique et technique Paris-Est

Le Bien­venüe, futur Pôle sci­en­tifique et tech­nique Paris-Est à Marne-la-Val­lée à la cité Descartes à Champs-sur-Marne
© Archi­tecte : Jean-Philippe Pargade.

Un projet de développement

L’avenant 8 à la con­ven­tion Eurodis­ney va con­tribuer à l’émergence d’un pro­jet touris­tique de grande enver­gure sur l’emprise du secteur du Val‑d’Europe. Ce pro­jet « vil­lages nature », porté par Eurodis­ney et Pierre & Vacances, sera accom­pa­g­né par EPAFrance. Il inté­gr­era les dis­po­si­tions retenues à l’issue du débat pub­lic qui s’est tenu avant l’été, ain­si qu’en a décidé le con­seil d’administration d’EPAFrance le 29 sep­tem­bre dernier.

Ce pro­jet va se déploy­er au sud de l’autoroute A4 sur 260 hectares et comptera un parc aqua­tique de 9 000 m² et un lagon géother­mique de 2 500 m². Il offrira aux rési­dents des 2300 unités d’hébergement 90% d’espaces non bâtis. Il s’agit d’un pro­jet inno­vant qui a l’ambition de devenir une référence en Europe en matière de tourisme famil­ial durable, en visant un objec­tif de réduc­tion max­i­male de son empreinte écologique. Par ailleurs, ce sera une source impor­tante de retombées économiques et sociales pour la Seine-et-Marne. Les travaux s’effectueront en plusieurs phas­es sur une péri­ode d’environ vingt ans. L’ouverture de la pre­mière phase des vil­lages nature, por­tant sur une sur­face de 175 hectares, devrait inter­venir en 2015.

EPAMarne et EPAFrance, deux établissements publics d’aménagement (EPA) au service du territoire

Instru­ments orig­in­aux mis en place par l’État, les EPA de Marne-la-Val­lée impulsent et coor­don­nent l’aménagement et le développe­ment du ter­ri­toire, en étroit parte­nar­i­at avec les col­lec­tiv­ités locales. Leurs inter­ven­tions pren­nent des formes mul­ti­ples : con­cep­tion de pro­jets et pilotage de leur mise en oeu­vre, lance­ment d’études et pro­gram­ma­tion des finance­ments, réal­i­sa­tion de travaux et accom­pa­g­ne­ment des col­lec­tiv­ités locales, com­mer­cial­i­sa­tion de ter­rains et pro­mo­tion du ter­ri­toire. Ils s’attachent tout par­ti­c­ulière­ment à faire de Marne-la-Val­lée la métro­pole d’une urban­ité durable en dévelop­pant des pro­jets qui con­juguent développe­ment durable et voca­tion mét­ro­pol­i­taine. L’État réaf­firme son intérêt pour les EPA et a fait évoluer leur statut par une ordon­nance prise en sep­tem­bre 2011. Il leur est désor­mais pos­si­ble de créer des fil­iales et de pren­dre des par­tic­i­pa­tions. Leurs mis­sions sont élar­gies au renou­velle­ment urbain et ils peu­vent, sur autori­sa­tion min­istérielle, inter­venir en dehors de leur périmètre. EPA­Marne et EPAFrance évolueront en ce sens en 2012.

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