Une révolution technologique française en hydrométéorologie

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°747 Septembre 2019
Par Jacques Testud (64)

La socié­té NOVIMET a mis sur le mar­ché une tech­no­lo­gie de rup­ture en hydro­lo­gie au ser­vice de la rési­lience des ter­ri­toires, de la ville intel­li­gente et des infrastructures.

En quoi consiste votre apport technologique ?

Notre sys­tème est unique au monde. Il est fon­dé sur un trai­te­ment inno­vant des don­nées de radar météo (algo­rithme ZPHI®) qui four­nit, sans équi­pe­ment au sol, une esti­ma­tion pré­cise de la pré­ci­pi­ta­tion au sol, en dis­tin­guant pluie, neige, ou grêle. L’algorithme ZPHI® peut trai­ter les don­nées de tout radar météo­ro­lo­gique de der­nière géné­ra­tion (bande C, S ou X). Pour com­bler les gaps des réseaux radars opé­ra­tion­nels, nous avons éga­le­ment déve­lop­pé un radar météo inno­vant en bande X (HYDRIX®), spé­cia­le­ment conçu pour la sur­veillance hydro­mé­téo­ro­lo­gique, béné­fi­ciant des der­nières avan­cées tech­no­lo­giques, léger et à faible coût, ins­tal­lable sur des infra­struc­tures exis­tantes. NOVIMET se trouve être ain­si le seul construc­teur fran­çais de radar météorologique.

Quels sont les performances de votre technologie ?

Pen­dant de nom­breuses années nous avons mené, en liai­son avec ARVALIS, l’IRSTEA, et Météo France des expé­riences de vali­da­tion avec des réseaux de plu­vio­mètres. Ces essais ont été réa­li­sés en France mais aus­si en zone tro­pi­cale (Bré­sil). Pour la mesure pré­cise de la pré­ci­pi­ta­tion au sol, la por­tée du sys­tème s’étend jusqu’à 65 km du radar (limi­ta­tion liée à la cour­bure de la sur­face ter­restre). Néan­moins, les cel­lules plu­vieuses sont détec­tables jusqu’à 150 km. Les don­nées sont alors four­nies au pas de temps de 2,5 ou 5 minutes et avec une géo­lo­ca­li­sa­tion par maille de sur­face de 0,25 à 1 km².

Mais comment pouvez-vous anticiper les précipitations ?

En plus de l’intensité de la pluie en chaque point de mesure, on peut accé­der, par trai­te­ment des images suc­ces­sives, au dépla­ce­ment des cel­lules de pluie, en direc­tion et vitesse, ce qui nous per­met d’anticiper par advec­tion, pour les deux heures qui viennent, les zones qui vont être impac­tées par les précipitations.

Comment votre technologie est-elle utilisée en prévision du risque inondation ?

Nous avons déve­lop­pé une pla­te­forme de ser­vice Inter­net (RAINPOL®) géo­lo­ca­li­sant les pré­ci­pi­ta­tions, déter­mi­nant leur anti­ci­pa­tion à deux heures, et effec­tuant en temps réel des diag­nos­tics de ruis­sel­le­ment urbain et/ou des cal­culs de débit de rivières sujettes à crue éclair, pour aler­ter auto­ma­ti­que­ment les auto­ri­tés en charge de la ges­tion de crise.

Où est-elle opérationnelle ?

Aujourd’hui notre tech­no­lo­gie est en ser­vice opé­ra­tion­nel dans les Alpes-Mari­times depuis 5 ans, à São Pau­lo depuis 2 ans. Elle débute sur la ville de Wuhan en Chine et fonc­tion­ne­ra l’an pro­chain à Rio de Janei­ro aus­si bien pour les besoins de l’aéroport que de la col­lec­ti­vi­té. Nous four­nis­sons éga­le­ment des opé­ra­teurs de l’eau pour la ges­tion de leurs réseaux, mais notre tech­no­lo­gie inté­resse aus­si la ges­tion des infra­struc­tures aéro­por­tuaires, rou­tières ou fer­ro­viaires, l’évènementiel, l’agriculture rai­son­née, la smart city…

Quels sont vos projets ?

Nous entre­pre­nons une nou­velle levée de fonds pour finan­cer notre R&D et nous déve­lop­per à l’international. En effet les pros­pects y sont beau­coup plus ouverts aux nou­velles tech­no­lo­gies et prêts à les uti­li­ser qu’elles viennent du sec­teur public ou privé.

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