Savant cherche refuge, Comment les grands noms de la science ont survécu à la Seconde Guerre mondiale

Savant cherche refuge. Comment les grands noms de la science ont survécu à la Seconde Guerre mondiale

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°746 Juin 2019Par :

Sébastien Balibar (66)

Rédacteur : Yves Brechet (81)Editeur : Odile Jacob, janvier 2019

Savant cherche refuge, Comment les grands noms de la science ont survécu à la Seconde Guerre mondialeLe nou­veau livre de notre cama­rade Sébastien Bal­ibar, Savant cherche refuge, com­ment les grands noms de la sci­ence ont survécu à la Sec­onde Guerre mon­di­ale, est à facettes multiples. 

Tra­ver­sant l’histoire de la deux­ième moitié du XXe siè­cle, il nous mon­tre la physique qui se con­stru­it après les for­mi­da­bles révo­lu­tions que sont la rel­a­tiv­ité et la mécanique quan­tique, et qui défend la civil­i­sa­tion con­tre la bar­barie en dévelop­pant l’arme nucléaire. Cet aspect du livre est somme toute assez clas­sique, même s’il est racon­té de façon bien enlevée. 

C’est aus­si le livre d’un physi­cien des bass­es tem­péra­tures qui prend comme fil rouge la com­préhen­sion de la super­flu­id­ité, avec des per­son­nages hauts en couleur, cer­tains fameux comme Lan­dau, d’autres moins con­nus comme Lon­don, d’autres enfin con­nus des seuls spé­cial­istes comme Las­z­lo Tisza. 

C’est une deux­ième facette du livre, au tra­vers de ce dernier per­son­nage, fasci­nant et attachant, vivant cen­te­naire, que de mon­tr­er les hési­ta­tions dans la con­struc­tion de la com­préhen­sion d’un phénomène, la man­i­fes­ta­tion au niveau macro­scopique de la nature quan­tique de la matière. On y voit cette con­nais­sance se con­stru­ire avec la pas­sion des hommes, leur mesquiner­ie par­fois, leur générosité aussi. 

C’est enfin un livre d’une pro­fonde human­ité, par le lien per­son­nel entre l’auteur et ce grand esprit qu’il nous fait décou­vrir en Tisza. Mais aus­si par cette con­vic­tion que la sci­ence est une forme épurée de la lib­erté de penser, et qu’en défen­dant, en pro­tégeant, en accueil­lant ceux qui sont per­sé­cutés, en le faisant pour la com­mu­nauté des sci­en­tifiques, on con­tribue à défendre la dig­nité humaine. 

C’était vrai à l’époque du comité Rap­kine dans l’entre-deux-guerres, cela demeure vrai aujourd’hui, et l’engagement per­son­nel de l’auteur dans le comité Pause l’illustre, con­tre toute forme de totalitarisme.


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