Capteurs au refuge du Goûter

REQUEA : des systèmes intelligents au service de la transition énergétique

Dossier : Dossier FFEMagazine N°733 Mars 2018
Par Pierre DUBOIS

Pouvez-vous nous en dire plus sur Requea ?

Requea a été créée en 2006 sur le prin­cipe de la ges­tion de la res­source. Nous sommes édi­teurs de logi­ciel sur des sys­tèmes ouverts, et plus par­ti­cu­liè­re­ment dis­tri­bués, où l’intelligence va être répar­tie. Nous pro­po­sons des pla­te­formes pour la ges­tion de ces ressources. 

Cela peut prendre la forme de moni­to­ring de bâti­ments, d’optimisation de res­sources éner­gé­tiques ou encore de la ges­tion de cap­teurs intelligents… 

Nous tra­vaillons beau­coup sur les domaines de Smart Ener­gy, Smart Buil­ding et Smart Mete­ring. Nos pla­te­formes logi­cielles sont essen­tiel­le­ment uti­li­sées par les indus­triels pour construire des offres de ser­vice avec une véri­table valeur ajoutée. 

Cela passe notam­ment par l’ajout d’intelligence au niveau d’objets et des sys­tèmes sur le terrain. 

Quel est votre positionnement ?

Requea est une petite struc­ture inno­vante et agile qui regroupe une dizaine de per­sonnes expertes pour per­mettre à des acteurs comme Schnei­der Elec­tric et des opé­ra­teurs de réseaux, comme Veo­lia, de réa­li­ser la col­lecte et l’inventaire des données. 

Notre ambi­tion est d’accompagner nos clients dans la mise en place d’une offre de ser­vice à haute valeur ajoutée. 

Typi­que­ment, nos clients vont uti­li­ser notre pla­te­forme pour déve­lop­per des ser­vices en moni­to­ring et en opti­mi­sa­tion de res­sources. Avec nos solu­tions, nous cou­vrons plu­sieurs axes stra­té­giques : l’instrumentation, la com­mu­ni­ca­tion, la ges­tion des struc­tures du Big Data, les algo­rithmes avec l’intelligence arti­fi­cielle, ain­si que la res­ti­tu­tion des infor­ma­tions sous forme de portail. 

Nous appor­tons toutes ces com­po­santes à nos clients afin de leur per­mettre de construire leurs offres. Ce posi­tion­ne­ment néces­site donc une véri­table exper­tise qui va cou­vrir la com­mu­ni­ca­tion des don­nées, le Big Data, l’intelligence artif icielle ain­si que la ges­tion des portails. 

Comment cela se traduit-il concrètement ?

Pour l’optimisation de la per­for­mance, sur les fermes solaires par exemple, l’idée est de mettre en place une com­mu­ni­ca­tion qui va favo­ri­ser la remon­tée des don­nées et leur sto­ckage dans des struc­tures Big Data dédiées. 

Nous met­tons ain­si en place des sys­tèmes pour pou­voir gérer de manière opti­mum ces res­sources éner­gé­tiques : Quand une perte d’efficacité est détec­tée, les algo­rithmes vont pou­voir iden­ti­fier si le pro­blème sur les pan­neaux solaires est dû à de la sale­té, de l’usure ou bien un mau­vais état. 

Parce que ces situa­tions entraînent une perte de ren­ta­bi­li­té éco­no­mique, il est pos­sible de cal­cu­ler le retour sur inves­tis­se­ment pour voir s’il est plus per­ti­nent de net­toyer le pan­neau ou bien de le rem­pla­cer. L’intégration de l’intelligence dans les sys­tèmes va ain­si opti­mi­ser la prise de déci­sion, la rendre plus fine et per­ti­nente sur le plan opé­ra­tion­nel et économique. 

En termes d’optimisation de la tran­si­tion éner­gé­tique, avec le pas­sage vers les éner­gies non car­bo­nées, notam­ment le solaire ou l’éolien, nos clients réflé­chissent à com­ment adap­ter les pro­duc­tions et les consom­ma­tions en temps réel en met­tant de l’intelligence sur les réseaux pour pou­voir uti­li­ser plus d’ENR. L’objectif n’est pas néces­sai­re­ment de consom­mer moins, mais de consom­mer mieux et de manière plus intelligente. 

Nous tra­vaillons aus­si sur des approches inno­vantes, notam­ment avec le Club Alpin Fran­çais sur des refuges en très haute mon­tagne, à 3800 mètres d’altitude sur les pentes du Mont-Blanc. 

L’enjeu ici est aus­si de consom­mer mieux. Il s’agit de bâti­ments qui sont dotés de dif­fé­rents sys­tèmes de pro­duc­tion : le solaire, la cogé­né­ra­tion, et du sto­ckage sur bat­te­rie… Nous tra­vaillons donc sur l’instrumentation de ces bâti­ments à très haute alti­tude en uti­li­sant des tech­no­lo­gies comme LoRa et en mesu­rant les consom­ma­tions. Dans cette démarche, nous misons aus­si sur les algo­rithmes pour mieux com­prendre le com­por­te­ment de ces sys­tèmes en vue de déve­lop­per des stra­té­gies d’optimisation.

De manière plus géné­rale, nous nous diri­geons de plus en plus vers une approche Smart Ener­gy, vers la valo­ri­sa­tion des sys­tèmes décen­tra­li­sés pour la consom­ma­tion et la pro­duc­tion d’énergie, mais aus­si des sys­tèmes d’autoconsommation qui ont voca­tion à se déve­lop­per de plus en plus… 

Même si le pas­sage vers des éner­gies propres est com­plexe, car elles sont prin­ci­pa­le­ment inter­mit­tentes, nous pen­sons que l’intégration de l’intelligence dans les sys­tèmes va per­mettre sur le long terme de se pas­ser des éner­gies polluantes. 

Aujourd’hui, nous dis­po­sons de la tech­no­lo­gie néces­saire pour aug­men­ter la part de ces éner­gies propres dans les réseaux. Mais, cela implique des sys­tèmes de com­mu­ni­ca­tion per­for­mants, plus d’intelligence dans les réseaux pour per­mettre la remon­tée en temps réel des infor­ma­tions de consom­ma­tion et de production. 

Quels sont les sujets qui vous mobilisent ?

Nous sommes per­sua­dés que nous sommes au début d’une nou­velle ère : l’intégration de l’intelligence dans les sys­tèmes a voca­tion à com­plè­te­ment chan­ger les modes de pro­duc­tion et de consom­ma­tion afin de contri­buer à la tran­si­tion éner­gé­tique en valo­ri­sant les éner­gies comme le solaire et l’éolien.

Ces évo­lu­tions passent par le déve­lop­pe­ment et l’adaptation aux nou­velles tech­no­lo­gies disruptives : 

  • les objets connec­tés pour la remon­tée rapide et effi­ciente des don­nées éner­gé­tiques sur le sys­tème avec des tech­no­lo­gies comme LoRa ; 
  • le sto­ckage et le trai­te­ment des don­nées Big Data dans des struc­tures adéquates ; 
  • la mise en place d’algorithmes et l’utilisation de l’intelligence arti­fi­cielle pour mettre en œuvre ces algorithmes ; 
  • l’innovation sur les por­tails de ser­vices pour res­ti­tuer aux uti­li­sa­teurs les infor­ma­tions et per­mettre un sui­vi en temps réel sur le terrain. 

Le fil conduc­teur de tous ces élé­ments reste la R&D : elle est un véri­table moteur de déve­lop­pe­ment pour nous dans lequel nous inves­tis­sons beau­coup. Avec nos clients, nous met­tons aus­si en place des cas pour mettre en avant les apports concrets de nos tech­no­lo­gies, faire des tests, modi­fier ou créer des nou­veaux busi­ness modèles pour répondre aux nou­veaux enjeux énergétiques. 

D’ailleurs, nous avons fait le choix de res­ter une petite struc­ture agile avec un fort esprit entre­pre­neu­rial pour être plus inno­vant et être en capa­ci­té de déve­lop­per notre R&D. Enfin, cela passe aus­si par la capa­ci­té à s’approprier des tech­no­lo­gies issues de domaines dif­fé­rents tels que le mar­ke­ting, les réseaux sociaux, la com­mu­ni­ca­tion afin de les adap­ter à nos champs d’intervention.

Et pour conclure, quelques mots sur vos enjeux et perspectives ?

Nous sommes aux pré­mices d’une redis­tri­bu­tion com­plète des tech­no­lo­gies et des busi­ness modèles. Le défi est de com­prendre où ces muta­tions vont nous mener. En paral­lèle, nous sommes face à un enjeu tech­nique de puis­sance de cal­cul afin que les sys­tèmes puissent fonc­tion­ner de manière optimale. 

En paral­lèle, en termes d’intelligence arti­fi­cielle et d’algorithmes, nous sommes aujourd’hui confron­tés à une situa­tion où nous arri­vons à des résul­tats que nous ne sommes pas tou­jours capables d’expliquer. Et il y a une part impor­tante de recherche et d’optimisation de ces sys­tèmes pour appor­ter des solu­tions et de nou­velles tech­no­lo­gies capables de répondre aux dif­fé­rentes problématiques. 

Nous sommes face à une véri­table révo­lu­tion tech­no­lo­gique dis­rup­tive des sys­tèmes de ges­tion de la don­née. Notre ambi­tion est d’accompagner les déci­deurs, les indus­triels et autres par­ties pre­nantes dans l’appropriation et la maî­trise de ces pro­blé­ma­tiques nouvelles. 

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