Réduire la dette publique, une ardente obligation

Dossier : X-Sursaut : la renaissanceMagazine N°671 Janvier 2012

Michel Pébereau (61) rap­pelle que trente-sept ans de déficits suc­ces­sifs n’ont servi qu’à financer des dépens­es courantes et non pas des investisse­ments. On a choisi la facil­ité. Les retraites par répar­ti­tion sont mal gérées. Elles se dégradent alors que, par déf­i­ni­tion même, elles devraient être équili­brées. L’assurance-maladie ne respecte pas les critères d’une assur­ance, qui imposent que les dépens­es soient cou­vertes par les recettes. Il s’inquiète des lourdeurs.

Chaque fois qu’un prob­lème se pose, on crée une nou­velle struc­ture admin­is­tra­tive qui s’ajoute aux précé­dentes. Le plus inquié­tant est le nom­bre d’échelons sup­plé­men­taires empilés par les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales, régions, com­mu­nautés de com­munes, etc.

Exploiter la productivité potentielle du secteur public

Il regrette les pra­tiques col­lec­tives qui font que l’on demande sans cesse des aides de l’État, sans aucune remise en cause. Selon lui, adopter la dépense comme solu­tion des prob­lèmes traduit l’impéritie des citoyens et non pas celle des poli­tiques. On ne peut régler la ques­tion en par­tant d’en haut. Or, les Français sont prêts à tout, sauf à hon­or­er leurs dettes.

Quelle solu­tion ? Exploiter le gise­ment de pro­duc­tiv­ité con­sid­érable qui existe dans le secteur public.

Chiffrer les projets pour l’énergie

En ter­mes d’énergie, trois objec­tifs : rester autonome, dimin­uer la fac­ture et réduire les émis­sions de CO2. À l’heure actuelle, si ce n’est pas le con­som­ma­teur qui paie, c’est le con­tribuable ; mal­heureuse­ment, c’est le même, souligne Olivi­er Herz (79). Ne con­fon­dons pas économie d’énergie et économie d’énergie fos­sile, rap­pelle Hen­ri Prévot (64). Il brosse divers tableaux pour l’économie de l’énergie fos­sile, qui font tous large­ment appel au nucléaire.

Selon lui, pas de solu­tion si les hypothès­es ne s’accompagnent pas d’une lim­ite imposée à leur coût.

Prendre le train du transport routier

Pitié pour les finances publiques ! s’écrie Remy Prud’homme (HEC 58). Il s’en prend aux trans­ports et aux priv­ilèges exor­bi­tants, selon lui, dont béné­fi­cie le trans­port fer­rovi­aire par rap­port au trans­port routier.

Il estime à vingt mil­liards d’euros les tax­es prélevées sur le trans­port routi­er pour sub­ven­tion­ner le rail. Les con­séquences sont déplorables sur les finances publiques, la mobil­ité, l’équité ou la vérité des prix.

Il pré­conise la neu­tral­ité sur le partage entre fer et route, la vérité des prix, la mise en concurrence.

Diminuer les charges patronales

Com­ment se porte l’industrie ? Peut-être pas si mal que ça, estime Gré­goire Pos­tel-Vinay, à con­di­tion qu’on exploite ses points forts, l’innovation et la com­péti­tiv­ité. Encore ne faut-il pas frein­er cette dernière par de trop lour­des charges.

Le thème des charges patronales est repris dans d’autres secteurs.

Alain Math­ieu, par exem­ple, com­pare les prélève­ments oblig­a­toires en Alle­magne et en France. Si les prélève­ments sont à peu près les mêmes dans la part du salarié, ils vari­ent du sim­ple au dou­ble dans celle de l‘employeur. En Alle­magne, pas de con­tri­bu­tion des entre­pris­es aux allo­ca­tions famil­iales, au trans­port, au logement.

Encourager la concurrence

Fran­cis Kra­marz (76) attribue les déficits d’emploi aux ser­vices et non à l’industrie, car il existe là aus­si des sit­u­a­tions pro­tégées qui font obsta­cle à la con­cur­rence. Pro­téger le petit com­merce n’a finale­ment fait que détru­ire des emplois. Con­clu par Jacques Attali (63), ce col­loque était mal­heureuse­ment trop dense.

En l’attente d’actes plus cir­con­stan­ciés, on retien­dra deux slo­gans : aug­menter la pro­duc­tiv­ité et favoris­er la concurrence.

JMC

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