Mozart : 18 Sonates, Beethoven : 32 Sonates

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°750 Décembre 2019
Par Marc DARMON (83)

Les sonates pour pia­no de Mozart et Bee­tho­ven sont une large part de ce qu’ils ont cha­cun com­po­sé. Elles occupent toute leur car­rière, leurs styles évo­luant natu­rel­le­ment chez les deux com­po­si­teurs, d’œuvres de jeu­nesse à œuvres de la maturité.

Sonates de Beethoven par Daniel Barenboim Sonates Mozart par Daniel Barenboim

La grâce des Sonates de Mozart

Les Sonates de Mozart ont été com­po­sées de 1774 (18 ans) jusqu’à la fin de sa vie en 1791. Les der­nières ont été publiées plu­sieurs années après la mort du com­po­si­teur. Dès les pre­mières, on retrouve la grâce, l’invention mélo­dique, l’émotion des mou­ve­ments lents (sublime ada­gio de la K. 280, la seconde). Daniel Baren­boïm les a enre­gis­trées à deux reprises, dans les années soixante simul­ta­né­ment avec sa très célèbre inté­grale des concer­tos pour pia­no, puis dans les années quatre-vingts. C’est à cette occa­sion qu’ont été réa­li­sés les films pour la télé­vi­sion alle­mande, simul­ta­né­ment avec l’enregistrement des disques, publiés en trois DVD par Euroarts.

La modernité des Sonates de Beethoven

Les Sonates de Bee­tho­ven s’étendent de 1795 à 1822. La varia­tion de style tout au long de sa car­rière est bien plus sen­sible que chez Mozart. Ses pre­mières sonates (numé­ro­tées 1, 2, 19 et 20) sont bien du Bee­tho­ven tout en res­sem­blant à Mozart ou Haydn (comme ses deux pre­mières sym­pho­nies). Ses quatre der­nières sonates en revanche (29, 30, 31 et 32) sont des œuvres d’une grande moder­ni­té, de style et de forme (comme ses cinq der­niers qua­tuors), annon­çant les har­diesses des com­po­si­tions de la fin du XIXe siècle. Nous avons deux témoi­gnages en vidéo de ces sonates par Daniel Baren­boïm. Une pre­mière série a été enre­gis­trée, comme les Mozart, pour la télé-vision alle­mande dans les années quatre-vingts, avec les mêmes carac-téris-tiques : ces DVD Euroarts sont donc très conseillés, vous l’avez compris.

Le plus beau coffret DVD que l’on puisse trouver

Mais la seconde série d’enregistrement de Bee­tho­ven par Baren­boïm est peut-être le plus beau cof­fret DVD que l’on puisse trou­ver ou offrir. Fil­més en direct lors de concerts à Ber­lin en 2005, ces DVD EMI sont à appor­ter sur l’île déserte. De plus magni­fi­que­ment fil­més par les camé­ras d’Andy Som­mer et avec une réa­li­sa­tion pre­nante, émou­vante. En com­plé­ment de ce magni­fique cof­fret, six mas­ter classes où Baren­boïm décor­tique Bee­tho­ven pour les jeunes Lang Lang, Jona­than Biss, David Kadouch et trois autres prodiges.

Baren­boïm, qui pour­suit depuis soixante ans une car­rière inter­na­tio­nale de chef d’orchestre, est trop rare au pia­no. Né en Argen­tine dans une famille d’origine juive ukrai­nienne, de natio­na­li­té israé­lienne, espa­gnole et argen­tine, il est pour­tant un repré­sen­tant de l’école alle­mande de pia­no, qui met l’accent sur le contre­point, l’harmonie, le tou­cher, la struc­ture de l’œuvre plus que sur la tech­nique, le rythme et la vir­tuo­si­té. Mozart, Bee­tho­ven et Schu­bert sont les com­po­si­teurs où il est à son meilleur, ces cof­frets sont des piliers de la vidéo­thèque du connaisseur.


Daniel Baren­boïm, piano

Deux cof­frets 3 DVD et 4 DVD Euroarts

Un cof­fret 7 DVD EMI

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