Météo, outil de pilotage, clé pour l’énergie

Dossier : La météorologie partie 2Magazine N°748 Octobre 2019Par Emmanuel ROMIEU (2001)

L’équation cli­mat-énergie sera plus que jamais insé­para­ble. Pour­rons-nous pilot­er le cli­mat et la météo grâce à l’énergie ? La réduc­tion des émis­sions de car­bone par l’énergie est évidem­ment un enjeu cen­tral, déjà éval­ué pré­cisé­ment par le GIEC et objet de la tran­si­tion énergé­tique – qui nég­lige trop les enjeux liés à la sobriété, aux com­bustibles fos­siles et aux trans­ports ! Pour autant et avec l’idée d’un pilotage local, la météo sera au ser­vice d’un monde de l’énergie dont nous con­cevons déjà les con­tours, qui sera plus local­isé et répar­ti, et géré de façon aus­si fine et opti­male que pos­si­ble, tant en pro­duc­tion qu’en consommation.

L’anticipation que per­met la météo dans le domaine énergé­tique pro­duit de la valeur. La météo apporte de la ratio­nal­ité dans les choix qui sont faits, pour décider d’aménagements ou pour pilot­er les instal­la­tions et les réseaux. Demain, les nom­breuses instal­la­tions d’énergie renou­ve­lable seront pilotées au mieux et leur pro­duc­tion val­orisée sur les marchés grâce à une météo locale à haute cadence, à l’instar de ce que réalisent les grands opéra­teurs indus­triels aujourd’hui. Avec des capac­ités de main­te­nance pré­dic­tive, la météo per­me­t­tra sécu­rité et per­for­mance. Ces ten­dances lour­des sont en marche. Les rup­tures vraisem­blables des décen­nies à venir se pro­duiront pour le stock­age et la trans­for­ma­tion d’énergie.

La gestion fine de multiples données

Le pilotage des activ­ités privées et publiques, en milieux urbain ou rur­al, se fera aus­si avec une prise en compte ren­for­cée d’informations météo fines : adap­ta­tion des mobil­ités, plans de pro­tec­tion (liés à la qual­ité de l’air, aux canicules…), multi­usages de ressources comp­tées. Comme aujourd’hui, il fau­dra des élé­ments de car­ac­téri­sa­tion fréquen­tielle tels que des durées de retour d’événements : elles devront être spa­tial­isées avec pré­ci­sion et tireront par­ti des trente ans d’observation qui sont encore à venir. De telles sta­tis­tiques sont souhaitées par de nom­breux décideurs publics et opéra­teurs, énergéti­ciens mais aus­si assureurs. Que devien­dront-elles dans ce cli­mat changeant, non sta­tion­naire, mar­qué par les extrêmes ? Quelles rup­tures appa­raîtront ? Autant de ques­tions posées dès à présent et qui en 2049 le seront avec encore plus d’acuité et d’exigence.

Les élé­ments météo seront mêlés à d’autres infor­ma­tions de pro­duc­tion ou d’usage. Des inter­mé­di­aires pour­ront offrir des ser­vices mutu­al­isant les don­nées utiles. Le ser­vice météo exploit­era les mesures faites sur tous les sites, et en retour ses prévi­sions seront fusion­nées avec les infor­ma­tions recueil­lies locale­ment. Les obsta­cles actuels sur les don­nées auront été lev­és, pour le bien commun.

L’utilisateur aura une meilleure con­nais­sance et con­science de ses gestes. L’impact sur le cli­mat des actes indi­vidu­els n’est pas éval­ué à sa juste valeur dans les pris­es de déci­sion. Des change­ments com­porte­men­taux seront néces­saires, con­duits par exem­ple par une vision de bud­get car­bone qu’alimentera une con­nais­sance météorologique ren­for­cée. La prévis­i­bil­ité de l’EnR locale per­me­t­tra de pilot­er ultra-fine­ment ses usages et com­porte­ments. Quel impact car­bone réel a le choix d’une mobil­ité, aus­si « verte » qu’elle puisse être affichée ? Cha­cun con­naî­tra l’impact car­bone de ses choix. Rouler avec la cli­ma­ti­sa­tion ou le chauffage en véhicule élec­trique aug­mente l’impact sig­ni­fica­tive­ment, le sait-on ? Si nous pas­sons out­re aujourd’hui, demain, cela sera impossible.


Cet arti­cle fait par­tie d’une col­lec­tion de points de vue et de rêves sur la “météo en 2049”…

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