« Lire, écrire et conter »

Dossier : X-Mines Auteurs : les lettres gourmandesMagazine N°692 Février 2014
Par Jean SOUSSELIER (58)

Le groupe X‑Auteurs est né en 2009. Depuis ces débuts, le groupe a bien évolué : asso­ci­a­tion avec le Club Mines-Livres pour devenir X‑Mines Auteurs, créa­tion d’un site Inter­net, organ­i­sa­tion d’un con­cours de nou­velles, agapes lit­téraires, etc. Jean Sous­se­li­er (58), son prési­dent, nous en dit plus.

« Début 2013, explique Jean Sous­se­li­er, l’Association a changé de statuts pour sim­pli­fi­er son fonc­tion­nement, con­fié à un sim­ple bureau », et s’est jumelée avec le club lit­téraire des Mines.

Désor­mais, le groupe X‑Mines Auteurs réu­nit les anciens de l’École poly­tech­nique et des écoles des Mines de Paris, Saint-Éti­enne et Nan­cy, ain­si que tous ceux qui souhait­ent en faire partie.

L’Association pour­suit dif­férents objec­tifs : aider ses mem­bres à pass­er de l’intention au man­u­scrit, grâce à des ate­liers d’écriture, pass­er du man­u­scrit à l’oeuvre pub­li­able, par les moyens clas­siques ou par la voie élec­tron­ique, grâce au comité de lec­ture en place, dif­fuser les oeu­vres et en assur­er la pro­mo­tion, inciter les mem­bres à écrire dans un cadre ludique et con­cur­ren­tiel au tra­vers d’un con­cours de nou­velles, ren­con­tr­er des pro­fes­sion­nels du monde lit­téraire (écrivains, édi­teurs, dis­trib­u­teurs), par des con­férences sur la lit­téra­ture, l’édition, notam­ment électronique.

En favorisant les con­tacts et les échanges entre les anciens élèves de grandes écoles et des uni­ver­sités man­i­fes­tant un intérêt par­ti­c­uli­er pour l’écriture et l’édition d’ouvrages lit­téraires ou doc­u­men­taires, X‑Mines Auteurs recherche aus­si les oeu­vres écrites par des anciens élèves de ces écoles et de ces universités.

À table !
X‑MA organ­ise chaque mois un déje­uner ami­cal et informel au Tire-Bou­chon, bistrot de la rue Descartes. Inscrip­tions sur le site Internet.
Par ailleurs, des dîn­ers lit­téraires ont lieu, à la Mai­son des X ou au Cer­cle mil­i­taire, en présence de per­son­nal­ités comme Jean-Louis Debré, Con­stance Mey­er (auteur de La Jeune Fille et Gains­bourg), ou Alain Minc.

Un concours de nouvelles

Une des activ­ités les plus con­nues de l’Association est le con­cours de nou­velles. Organ­isé deux fois par an depuis 2011, ce con­cours recueille un large suc­cès, avec 20 à 25 par­tic­i­pants. Le tout dernier vain­queur est Philippe Vin­cent (61) avec Théodo­ra, Impéra­trice de Chine.

Théodo­ra, impéra­trice, et la marchande de poissons
C’est le thème imposé sur lequel se sont affron­tés, cet hiv­er, 14 auteurs.

  • Le vain­queur du con­cours est Philippe Vin­cent (61), avec le texte Théodo­ra, Impéra­trice de Chine.
  • Le deux­ième est Jean Dele­planque (Cen­trale 60), avec la nou­velle Ego pro­co­pus.
  • Le troisième est Pierre Rau­fast (Mines Nan­cy 93), avec le texte La pat­te.
  • Le qua­trième est Daniel Bon­nic­ci (Mines Saint-Éti­enne 85), pour Ambroise et les drôles de dames.
  • Le cinquième est Stéphane Kauf­mann (2008), pour Train de ban­lieue.
  • La six­ième est Patri­cia Crozel (doc­tor­at en droit 90), pour Théodo­ra.

Des ateliers d’écriture

XM Auteurs organ­ise des ate­liers d’écriture. Ce con­cept n’a rien d’industriel, encore moins de lit­téraire : il s’agit de séances de ren­con­tres, et de stim­u­la­tion et d’expression de l’imaginaire. L’objectif est la décou­verte, la libéra­tion et la jubi­la­tion indi­vidu­elle par la syn­ergie collective.

Le procédé con­siste à con­stituer un petit groupe homogène, de préférence récur­rent, pour faciliter la con­fi­ance et la com­mu­ni­ca­tion. Ce groupe se réu­nit ami­cale­ment en un lieu con­fort­able et calme, dans une grande con­cen­tra­tion, indis­pens­able à la décontraction.

Après être con­venu d’un thème com­mun, por­teur pour un con­te fan­tas­tique, cha­cun écrit en silence, dans un temps imposé con­venu. Cha­cun à son tour lit son texte, inter­prété personnellement.

Les réac­tions de per­cep­tion du groupe, et les sug­ges­tions pos­i­tives, sont recueil­lies de façon à pro­duire une ver­sion aboutie du texte après la séance, à col­la­tion­ner les divers textes obtenus, à titre de mémoire, et à les échang­er par Internet.

Quelques règles éthiques

Respect réciproque et extrême cour­toisie sont de mise. Tout juge­ment, toute appré­ci­a­tion néga­tive sont exclus. Le groupe exprime sa per­cep­tion des textes : com­ment il les reçoit et les com­prend (ou pas).

Le groupe for­mule des idées et sug­ges­tions pos­i­tives sus­cep­ti­bles d’améliorer le texte, surtout sous l’angle de la per­cep­tion, plutôt que sur la par­tie pro­pre­ment syn­tax­ique ou de style (sauf demande expresse de l’intéressé, par exem­ple en poésie).

Jean Sous­se­li­er (58) a com­mencé sa car­rière à IBM, prin­ci­pale­ment à l’Institut de cal­cul sci­en­tifique. En 1970, il quitte IBM et fonde Sta­tiro, SSII spé­cial­isée en sta­tis­tiques (logici​els et ser­vice), qu’il vend à GFI en 1980.
Il y occupe dif­férentes fonc­tions puis rachète Sta­tiro en 1985, la développe forte­ment et la revend en 1998 au groupe Ipsos.
Il refonde alors une nou­velle société tou­jours spé­cial­isée en infor­ma­tique et sta­tis­tiques, JSC, qu’il dirige depuis.
Il est l’auteur de Van­ité des van­ités… tout est van­ité, paru aux Édi­tions Édilivre.
Jean SOUSSELIER (58)
X‑Mines Auteurs

Prési­dent du bureau :
Jean Sous­se­li­er (58),
sousselier.jean [at] orange.fr
Secré­taire général :
Philippe Kalousdian
philippe.kalousdian [at] mines­paris. org
Tré­sori­er :
Syl­vain Cros
sylvain.cros [at] gmail.com
Respon­s­able du Comité de lecture :
Pierre Cochet
pierre.cochet.ensmp82 [at] gmail.com

Adresse : c/o AX, 5, rue Descartes, 75005 Paris

Écrire des contes

Les résul­tats des ate­liers d’écriture sont mul­ti­ples. D’abord, il y a inci­ta­tion à écrire, notam­ment des con­tes, ce qu’on ne ferait pas spon­tané­ment, en général.

Ensuite, la con­trainte du temps imposé stim­ule les neu­rones. La stim­u­la­tion et l’émulation de devoir lire son texte devant un pub­lic choisi amè­nent à rechercher l’originalité et l’impact.

Citons encore l’expression de son texte, qui est libéra­trice, et en mod­i­fie la per­cep­tion per­son­nelle. Ou bien, l’expression directe, spon­tanée, sincère et immé­di­ate de la per­cep­tion par autrui, ce qu’on n’a jamais quand on écrit seul.

Il y a la décou­verte de l’extraordinaire var­iété des imag­i­na­tions et des imag­i­naires, les siens et ceux d’autrui, avec tou­jours le même émer­veille­ment sur la var­iété des idées qui étaient pos­si­bles sur le même thème (celles qu’on a eues, et celles qu’on n’a pas eues).

Enfin, c’est l’occasion de décou­vrir d’autres esprits en action et, ce n’est pas inter­dit, de se faire de nou­veaux amis.

Un habitué des lauriers
Franck Lirzin (2003) est un vain­queur réguli­er du con­cours de nou­velles. Voici quelques extraits de son style. « C’était pen­dant l’horreur d’une pro­fonde nuit. Une nuit comme un goudron. Qui vous colle aux neu­rones. Ces nuits-là, je les con­nais par cœur. Je m’y suis sou­vent per­du, elles m’ont si sou­vent envahi. Elles et moi, on vit comme un vieux cou­ple, un je t’aime, moi non plus, qui dure depuis des années. »

Franck Lirzin (2003), Palimpses­te, incip­it

Pro­pos recueil­lis par
La Rédaction

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