Le grand public mène la danse

Dossier : Économie numérique : Les enjeuxMagazine N°674 Avril 2012
Par Jean-Pierre DARDAYROL (72)

Tous les pays sont enga­gés dans une com­pé­ti­tion farouche pour déve­lop­per leur éco­no­mie numé­rique, c’est-à-dire l’ensemble des rela­tions sociales, éco­no­miques, cultu­relles, per­son­nelles au-delà du seul sec­teur des sciences et des tech­no­lo­gies de l’information (STIC). Aucun pays doté d’un État et d’une socié­té civile consis­tante n’y a renon­cé. La dyna­mique de cette com­pé­ti­tion se révèle forte et impi­toyable. La révo­lu­tion numé­rique n’est pas une soi­rée de gala, mais elle demeure glo­ba­le­ment paci­fique, bien que de nom­breux indices et quelques actes de guerre montrent que la confiance et la coopé­ra­tion entre les États res­tent à mieux construire pour com­battre la cri­mi­na­li­té et écar­ter le risque de guerre.

Cette dyna­mique res­pecte deux des grandes lois du monde numé­rique : les lea­ders conservent leur hégé­mo­nie selon le prin­cipe « le gagnant rafle toute la mise » (win­ner-take-all) et cer­taines puis­sances moyennes pro­gressent avec rapi­di­té, comme le Mexique, la Corée ou l’Allemagne, selon le prin­cipe « rien n’est jamais acquis ».

Par ailleurs, la Chine dis­pose aujourd’hui d’une gamme com­plète d’équipements et de ser­vices, d’entreprises glo­bales pré­sentes par­tout dans le monde. Grâce à un poten­tiel de recherche et déve­lop­pe­ment que l’on peut qua­li­fier d’énorme, elle offre aus­si dès à pré­sent des solu­tions de pointe dans de nom­breux domaines.

La France occupe dans l’économie numé­rique mon­diale une place moyenne, variable selon les clas­se­ments – entre le 15e et le 30e rang – mais que l’on peut juger amé­lio­rable au regard du poten­tiel humain et éco­no­mique de notre pays.

Le théâtre du déve­lop­pe­ment de l’économie numé­rique mérite un pano­ra­ma et une ten­ta­tive de quan­ti­fi­ca­tion pour mieux com­prendre les mou­ve­ments qui l’affectent. Le sec­teur des STIC, au cœur de l’écosystème, regroupe les acti­vi­tés de biens et de ser­vices pour l’économie numé­rique, des com­po­sants aux ser­vices de com­mu­ni­ca­tions élec­tro­niques. En France, il pèse envi­ron 4 % du PIB, 75 mil­liards de chiffre d’affaires et 650 000 salariés.

Si les usages pro­fes­sion­nels, dont le fameux B2B, sont cer­tai­ne­ment le point faible du déve­lop­pe­ment de l’économie numé­rique com­pa­ra­ti­ve­ment aux autres pays, notam­ment euro­péens, les usages des par­ti­cu­liers sont, eux, un des points forts de l’économie numé­rique dans notre pays, et plus géné­ra­le­ment, du carac­tère inno­vant des Fran­çais dans ce domaine. Tous les indi­ca­teurs le montrent : près de 40 mil­liards de ventes en ligne en 2011, 20 mil­lions de blogs dont 10 mil­lions d’actifs, etc. Les moteurs des usages sont mul­tiples, la banque en ligne et la e‑administration se dis­tinguent, en par­ti­cu­lier rela­ti­ve­ment à nos voi­sins, ain­si que l’usage mas­sif des réseaux sociaux et des blogs dont les experts de l’UIT constatent qu’ils sont par­tout dans le monde des moteurs de l’économie numérique.

* Asso­cia­tion fran­çaise pour le nom­mage Inter­net coopératif.

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