Le Général VAUTHIER (1905)

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°688 Octobre 2013Par : Max SCHIAVONRédacteur : Gérard PILÉ (41)Editeur : Éditions Pierre de Taillac – 2013 – 13, rue des Tamaris, 14640 Villers-sur-Mer. Téléphone : 0610843618.

Comme tant d’autres officiers généraux d’un siè­cle qui n’en manque pas, le com­porte­ment du général Paul Vau­thi­er (1905) sur les champs de bataille a été exem­plaire, mais son orig­i­nal­ité et son mérite sont ailleurs. Il a com­pris, le pre­mier en France, le rôle décisif dévolu à l’aviation de bom­barde­ment dans les con­flits à venir, oblig­eant à rénover nos con­cepts stratégiques comme à réor­gan­is­er nos forces armées.

Livre : LE GÉNÉRAL VAUTHIER Un officier visionnaire, un destin bouleversant par Max SchiavonIl n’a eu de cesse, au cours des années 1930, sous l’autorité et avec l’appui du maréchal Pétain, d’alerter l’opinion et les hauts respon­s­ables poli­tiques et mil­i­taires. En dépit de cer­tains ral­liements et d’initiatives sans lende­main, ces efforts restèrent vains. Dès 1938, il était prob­a­ble­ment trop tard pour réa­gir. En octo­bre 1936, Vau­thi­er est appelé par Pétain comme chef d’état-major. Plaidant pour l’adoption d’un com­man­de­ment unique, il parvient à con­va­in­cre les prési­dents des com­mis­sions de l’armée au Sénat et à la Cham­bre des députés.

La petite avancée obtenue début 1938 est cepen­dant sabor­dée par le général Gamelin, nom­mé chef d’état-major de la Défense nationale et qui refuse de con­stituer un état-major. En 1940, Vau­thi­er com­mande la 61e divi­sion sur la Meuse, avec un front trois fois plus large que la nor­male et des moyens insuff­isants. Attaqué le 10 mai par des escadrilles de bom­bardiers alle­mands, lui, l’apôtre de ces armes, ne voit pas un chas­seur et n’entend pas un coup de DCA. Sa divi­sion tien­dra mais recevra l’ordre de se repli­er le 15 mai, ses deux voisines étant enfoncées.

Vau­thi­er et plus de 100 généraux vont être retenus cinq ans durant à König­stein, une forter­esse près de Dres­de. Ren­tré le 12 mai 1945, très affaib­li, il témoigne au procès Pétain où cinq généraux con­fir­ment que l’armée française a suc­com­bé sous le poids de « l’écrasante supéri­or­ité de l’aviation allemande ».

Le 19 sep­tem­bre, il est arrêté et con­duit à Fresnes où il restera plus de qua­tre mois avant un non-lieu noti­fié le 30 jan­vi­er 1946. Meur­tri, il s’occupe des affaires famil­iales avant de repren­dre une activ­ité civile dans laque­lle il réus­sit au-delà de toute espérance, juste retour du destin.

Tar­dive con­sécra­tion, le com­man­de­ment unique a été adop­té par la France en 2005.

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