Le bois dans l’emballage : un matériau multi-usage

Dossier : Le boisMagazine N°578 Octobre 2002Par : Hervé DEPERROIS, adjoint au directeur général CTBA et Jacques BEYNEL , président, Syndicat national des fabricants de palettes en bois (SYPAL)

L’emballage en bois : un marché méconnu

L’emballage en bois : un marché méconnu

Le secteur de l’emballage regroupe trois grands types d’ac­tiv­ités : l’emballage léger (26 %), les palettes et caiss­es-palettes (50 %), l’emballage indus­triel (24 %), aux­quels il faut inté­gr­er l’ac­tiv­ité de val­ori­sa­tion liée au réem­ploi, ain­si que la ton­nel­lerie à laque­lle on attribue plus volon­tiers le qual­i­fi­catif d’emballage ” act­if ” de par son action de boni­fi­ca­tion des vins et spir­itueux. L’emballage bois représente 10 % de l’ac­tiv­ité totale de l’emballage, avec un chiffre d’af­faires qui dépasse 1,5 mil­liard d’euros.

Mal­gré cette impor­tance économique, les embal­lages bois ne sont mal­heureuse­ment sous les feux de la rampe qu’à l’oc­ca­sion d’événe­ments très médi­a­tiques — comme dans l’af­faire ” Coca Cola ” en 1999 où l’emballage n’é­tait finale­ment pour rien dans le prob­lème ren­con­tré — alors qu’ils méri­tent une tout autre attention.

Rappels de terminologie

Les embal­lages en bois se décli­nent en familles bien distinctes.

Les embal­lages sont dits ” légers ” lorsqu’ils désig­nent des embal­lages pour pro­duits agroal­i­men­taires (cagettes, cageots, cais­settes, bour­rich­es à huîtres, boîtes à fromages…).

Les embal­lages ” lourds ” cor­re­spon­dent aux palettes, caiss­es-palettes et caisses.

Les embal­lages ” indus­triels ” ou ” sur mesure ” cor­re­spon­dent aux pro­duits pour le trans­port de pièces volu­mineuses (machines-out­ils).

Enfin, les embal­lages ” de boni­fi­ca­tion ” regroupent tous les récip­i­ents de ton­nel­lerie (ton­neaux, fûts, barriques…).

Emballages légers

La France se place au sec­ond rang européen des pro­duc­teurs d’emballages légers après l’I­tal­ie. La pro­fes­sion est con­sti­tuée d’en­v­i­ron 130 fab­ri­cants d’emballages totale­ment inté­grés ou assembleurs.

Comme bon nom­bre de pro­fes­sions, le secteur des embal­lages légers en bois pour fruits et légumes subit actuelle­ment une nette con­cen­tra­tion. Cette ten­dance se pour­suiv­ra dans les années à venir.

Le marché se car­ac­térise par une pro­duc­tion d’environ :

  • 480 mil­lions d’emballages pour fruits et légumes ;
  • 30 mil­lions de boîtes à fromages ;
  • 12 mil­lions de paniers et bour­rich­es à huîtres ;
  • 10 mil­lions d’emballages divers (paniers à frais­es, barquettes…).


L’emballage léger est donc égale­ment un gros con­som­ma­teur de bois :

  • 1 mil­lion de m3 de grumes de peupliers ;
  • 80 000 m3 de grumes de hêtre ;
  • 60 000 m3 de grumes de pin.


Mal­gré une offen­sive des fab­ri­cants d’emballages en car­ton et plas­tique, les pro­duc­teurs d’emballages légers en bois résis­tent, réus­sis­sant à endiguer la baisse qui s’opérait depuis plusieurs années.

Par ailleurs, la saison­nal­ité est un phénomène très impor­tant pour les pro­duc­teurs de fruits et légumes ; au niveau nation­al, la demande en embal­lages varie du sim­ple au dou­ble entre la péri­ode creuse d’oc­to­bre à mars et la pleine sai­son d’avril à septembre.

Palettes et caisses-palettes

En trente ans, la pro­duc­tion française de palettes en bois a con­nu un développe­ment unique, pas­sant de 10 mil­lions d’u­nités en 1970 à 65 mil­lions env­i­ron en 2001 ; la France est le pre­mier pro­duc­teur européen de palettes dont 95 % du parc est con­sti­tué de palettes en bois.

Fig­ure 1 — Part des​sci­ages résineux et feuil­lus dans la fab­ri­ca­tion et la répa­ra­tion des palettes et caiss­es (Réf. CTBA 1999)

Aujour­d’hui, la pro­fes­sion est con­sti­tuée d’en­v­i­ron 500 entre­pris­es dont un tiers a une unique activ­ité de fab­ri­ca­tion de palettes. Il sem­ble qu’à l’avenir le bois con­serve ses parts de marché dom­i­nantes dans le secteur de la palette.

Quant à la pro­duc­tion actuelle de caiss­es-palettes, elle est de 6,3 mil­lions d’u­nités par an.

Dans le domaine du recon­di­tion­nement, la quan­tité annuelle de palettes col­lec­tées équiv­aut à celle des palettes pro­duites (65 mil­lions) dont la moitié est remise sur le marché après réparation.

La fig­ure 1 mon­tre que la part respec­tive des sci­ages résineux et feuil­lus employés dans la fab­ri­ca­tion et la répa­ra­tion des palettes et caiss­es est de 36 % pour les bois résineux et 25 % pour les bois feuil­lus. L’emballage bois représente donc un débouché majeur pour la pro­duc­tion de la forêt française et per­met notam­ment de val­oris­er les coupes d’é­clair­cie peu recher­chées par ailleurs.

Le secteur embal­lage bois en France en 2000

► 1,5 mil­liard d’euros de CA,
► 10 % en valeur de l’industrie de l’emballage,
► 30% des pro­duits de sci­age en France,
► 1er pro­duc­teur européen de palettes avec 65 mil­lions d’unités,
► 2e pro­duc­teur européen d’emballages légers ain­si que d’emballages industriels.

Le prix moyen de vente d’une palette neuve (tous types con­fon­dus) est d’en­v­i­ron 5 euros HT. Les palettes recon­di­tion­nées ou réparées, avec un prix de vente inférieur à celui des palettes neuves (3,5 + 1 euros HT) con­stituent désor­mais une offre très intéres­sante pour les utilisateurs.

Emballage industriel

L’emballage indus­triel regroupe de l’or­dre de 150 entre­pris­es employ­ant 3 000 salariés.

On estime que leur activ­ité qui, dans cer­tains cas, dépasse le sim­ple cadre du con­di­tion­nement (logis­tique indus­trielle, de dis­tri­b­u­tion…), entraîn­erait la con­som­ma­tion annuelle de 250 000 m3 de sci­ages (essen­tielle­ment résineux) et de plusieurs mil­liers de mètres cubes de matéri­aux dérivés du bois (con­tre­plaqué, panneaux…).

Tonnellerie

La muta­tion du secteur de la ton­nel­lerie date du milieu des années 1970, lorsque les pro­duc­teurs de vins cal­i­forniens se sont mis à acheter des fûts français.

Fig­ure 2
Pro­gres­sion du marché français de la ton­nel­lerie à l’exportation

L’él­e­vage en fût de chêne était jusqu’alors pra­tiqué surtout par quelques grands châteaux bor­de­lais. Il s’est large­ment dif­fusé depuis.

L’évo­lu­tion qual­i­ta­tive des vins, le goût de plus en plus affir­mé des con­som­ma­teurs pour les pro­duits boisés ont con­tribué depuis quelques années à dynamiser le mou­ve­ment. Sur ce marché en plein essor, la pro­duc­tion française con­serve une posi­tion dominante.

Comme le mon­tre la fig­ure 2, depuis plusieurs années la crois­sance du secteur a été de plus de 20 % par an. Le chiffre d’af­faires de la pro­fes­sion avoi­sine 0,3 mil­liard d’eu­ros dont 65 % à l’ex­por­ta­tion, pour une pro­duc­tion de 600 000 fûts ; 75 % du chiffre d’af­faires est réal­isé par 25 % des entreprises.

Ain­si, la France est le prin­ci­pal pro­duc­teur européen pour les secteurs de la palette et de la ton­nel­lerie, le deux­ième pour l’emballage indus­triel (der­rière l’Alle­magne) et l’emballage léger (der­rière l’Italie).La bal­ance com­mer­ciale glob­ale du secteur est béné­fi­ci­aire, grâce à la tonnellerie.

Le bois dans l’emballage : un éco-matériau adapté

A pri­ori, sauf cahiers des charges spé­ci­fiques, con­traintes nor­ma­tives ou lég­isla­tives par­ti­c­ulières, la plu­part des essences courantes de bois peu­vent être util­isées dans l’emballage ; dans la pra­tique, leur nom­bre reste cepen­dant assez lim­ité. Les prin­ci­pales essences sont :.

  • dans le domaine de l’emballage léger, le peu­pli­er, et dans une moin­dre mesure le hêtre et les pins ;
  • pour la fab­ri­ca­tion des palettes, caiss­es-palettes et caiss­es : peu­pli­er, pin mar­itime, pin sylvestre, sapin, épicéa, douglas ;
  • pour la ton­nel­lerie, chêne et châ­taig­nier sont les deux prin­ci­pales essences utilisées.


Le bois présente cer­taines car­ac­téris­tiques spé­ci­fiques par rap­port aux autres matéri­aux qui sont en général des atouts mais aus­si par­fois des inconvénients.

Un matériau hygroscopique

L’une des prin­ci­pales car­ac­téris­tiques du bois est qu’il s’ag­it d’un matéri­au hygro­scopique, c’est-à-dire qu’il est sus­cep­ti­ble de per­dre ou de repren­dre de l’hu­mid­ité en fonc­tion des con­di­tions de l’air dans lequel il est placé. On définit la teneur en humid­ité du bois comme la masse d’eau con­tenue dans le bois, exprimée en pour­cent­age de sa masse anhydre.

À l’é­tat vert, les feuil­lus des régions tem­pérées ont une humid­ité de l’or­dre de 80 %. L’hu­mid­ité de l’aubier des résineux à l’é­tat vert est le plus sou­vent com­prise entre 120 et 160 % et celle du dura­men (bois de cœur) est de l’or­dre de 50 %.

  • Les embal­lages légers pour fruits et légumes sont le plus sou­vent encore séchés à l’air libre, sous l’ef­fet du vent et de la chaleur. Le séchage arti­fi­ciel des planchettes demeure très mar­gin­al en France. De l’avis des fab­ri­cants, le séchage ne doit pas être trop poussé, afin d’éviter que les bois ne se fend­ent ; un taux d’hu­mid­ité de l’or­dre de 20 % est en général recherché.
     
  • En vue d’être com­mer­cial­isés, cer­tains embal­lages lourds en bois doivent présen­ter un taux d’hu­mid­ité oscil­lant entre 20 et 25 %, voire moins pour cer­taines util­i­sa­tions. Le séchage des palettes et des caiss­es util­isées dans les échanges inter­na­tionaux est devenu, dès la fin des années qua­tre-vingt-dix, une préoc­cu­pa­tion forte pour une majorité de fab­ri­cants et d’u­til­isa­teurs dans la plu­part des pays européens.
     
  • Les embal­lages indus­triels ou ” sur mesure ” sont de grands util­isa­teurs de pan­neaux à base de bois (pan­neaux de par­tic­ules, de con­tre­plaqué, de pan­neaux OSB (Ori­ent­ed Strand Board) à grandes lamelles ori­en­tées) dont le proces­sus de fab­ri­ca­tion per­met d’obtenir des humid­ités de l’or­dre de 10 à 12 %. Bien que le châs­sis de ce type d’emballages soit sou­vent en bois mas­sif résineux, des films plas­tiques ou des pan­neaux de car­ton sont régulière­ment util­isés afin d’isol­er la marchan­dise d’éventuelles remon­tées d’humidité.
     
  • Dans le domaine de la ton­nel­lerie, une phase de ressuyage et de stock­age à l’air sur parc des mer­rains (planch­es de bois fendu) précède générale­ment un séchage arti­fi­ciel de fini­tion. Plusieurs mois sont néces­saires pour attein­dre naturelle­ment une humid­ité moyenne de 18 à 20 %. Le taux d’hu­mid­ité opti­mal des douelles des­tinées à la fab­ri­ca­tion des bar­riques doit se situer aux envi­rons de 14 %.

Préservation et contact alimentaire

Les embal­lages, vides ou pleins, sont sus­cep­ti­bles d’être attaqués par des insectes ou par des champignons, sous cer­taines con­di­tions cli­ma­tiques favor­ables à leur développe­ment (humid­ité des bois supérieure à 22 % et tem­péra­ture de l’air ambiant supérieure à 15 °C), et lorsque la dura­bil­ité naturelle des essences employées est insuffisante.

Le bleuisse­ment est l’altéra­tion la plus com­muné­ment ren­con­trée. Il s’ag­it d’une col­oration gris-bleu à noirâtre, vari­able en inten­sité et pro­fondeur, provo­quée par le développe­ment de champignons à fil­a­ments fon­cés instal­lés dans l’aubier. Sim­ple désor­dre esthé­tique, elle n’altère en rien les car­ac­téris­tiques mécaniques des bois. Les pins (mar­itime et sylvestre) sont les bois les plus prédis­posés au bleuisse­ment, le sapin, l’épicéa et le peu­pli­er l’é­tant plus occasionnellement.

Afin d’éviter ces altéra­tions, il est donc sou­vent nécessaire :

  • soit de séch­er arti­fi­cielle­ment les bois dans un délai très court après le sciage ;
  • soit de traiter les bois à l’aide d’un pro­duit de préser­va­tion adapté.


La fix­a­tion dans le bois des pro­duits fongi­cides antibleuisse­ment, l’in­er­tie et les car­ac­téris­tiques tox­i­cologiques des pro­duits déter­mi­nent l’ap­ti­tude au con­tact ali­men­taire. La Direc­tion générale de la con­cur­rence, de la con­som­ma­tion et de la répres­sion des fraudes (DGCCRF) tient à jour et dif­fuse la liste des sub­stances admis­es en France dans le domaine des pro­duits de préser­va­tion du bois des­tinés à entr­er en con­tact avec les den­rées alimentaires.

Le bois : une matière première renouvelable

Dans l’e­sprit de cha­cun le bois et les pro­duits à base de bois sont ” écologiques ” dans le sens où :

  • au cours de la pho­to­syn­thèse, lors de sa crois­sance, le bois stocke du CO2 issu de l’at­mo­sphère, c’est pourquoi son exploita­tion raison­née favorise la lutte con­tre l’ef­fet de serre ;
  • le bois, lorsqu’il est issu de forêts gérées de façon durable, est un matéri­au renou­ve­lable. Des procé­dures se met­tent actuelle­ment en place dans le monde pour cer­ti­fi­er la ges­tion durable des forêts et assur­er une meilleure traça­bil­ité tout au long de son cycle de vie ;
  • le bois peut être réem­ployé, recy­clé, val­orisé énergé­tique­ment, offrant une réponse naturelle aux préoc­cu­pa­tions et régle­men­ta­tions apparues ces cinq dernières années.

Com­merce extérieur
Année Expor­ta­tion de caiss­es, palettes et plateaux (en tonne) Don­nées en valeur
(1 000 €)
Impor­ta­tion de caiss­es, palettes et plateaux (en tonne) Don­nées en valeur
(1 000 €)
1997 151 075 66 474 201 733 88 179
1998 204 510 79 583 263 180 110 910
1999 256 249 92 209 332 681 126 851
2000 ℗ 254 036 90 958 409 719 150 729
2001 ℗ 236 144 88 298 456 437 163 428
P : prévision.
Source AGRESTE, 2001.


Une méth­ode de quan­tifi­ca­tion des impacts envi­ron­nemen­taux asso­ciés à un pro­duit tout au long de son cycle de vie — depuis l’ex­trac­tion de la matière pre­mière jusqu’à la fin de vie du pro­duit — est l’Analyse de cycle de vie (ACV).

Con­sciente, d’une part de l’im­por­tance des critères écologiques dans la con­cur­rence entre matéri­aux, et, d’autre part, de l’in­suff­isante com­mu­ni­ca­tion sur les avan­tages envi­ron­nemen­taux du bois, la pro­fes­sion a souhaité que la qual­ité du bois ” éco-matéri­au ” soit démon­trée à par­tir de don­nées objectives.

Une étude de l’analyse du cycle de vie de la palette bois (palette stan­dard 800 x 1 200 mm réu­til­is­able de type Europe — Réf : Eco­bi­lan et le CTBA 1997) a per­mis d’établir que :

  • la récolte et la trans­for­ma­tion du bois n’ont que peu d’im­pacts sur l’en­vi­ron­nement. En phase fab­ri­ca­tion, seul le séchage, quand il est jugé néces­saire, se révèle notable ;
  • sur l’ensem­ble du cycle de vie de la palette, l’im­pact des activ­ités trans­port est le plus impor­tant. Le bilan énergé­tique, en dépit de cet impact trans­port, reste positif ;
  • la val­ori­sa­tion matière (pan­neaux, pail­lage, litière ani­male…) ou énergé­tique a bien enten­du des effets très posi­tifs en ter­mes de bilan.


En con­clu­sion, les embal­lages bois arrivent, grâce à leurs qual­ités naturelles, à sat­is­faire toutes les exi­gences imposées par la Direc­tive européenne 94/62 CE sur les embal­lages. Cette direc­tive, tran­scrite en droit français par qua­tre décrets d’ap­pli­ca­tion, con­duit à une meilleure prise en compte par les indus­triels du secteur des exi­gences de réu­til­i­sa­tion et de val­ori­sa­tion matière ou énergétique.

Échanges mondiaux — flux logistiques

Les mouvements internationaux

La France est un gros fab­ri­cant de palettes et caiss­es, mais égale­ment un gros consommateur.

Au niveau européen, les échanges de palettes sont assez con­sid­érables, comme le mon­tre la fig­ure 3 ; ils n’ont pas cessé de croître depuis cinq ans.

Le reconditionnement

Fig­ure 3 — Niveaux d’échanges de palettes en 1999

Le recon­di­tion­neur reçoit, trie, voire répare et dis­tribue les pro­duits recon­di­tion­nés, recy­cle ou con­fie le pro­duit à une entre­prise de val­ori­sa­tion, tan­dis que le répara­teur effectue la remise en état par le rem­place­ment des élé­ments man­quants ou défectueux des palettes à réparer.

Le nom­bre d’en­tre­pris­es du secteur de la récupéra­tion et du recy­clage de palettes est resté inchangé en 2000, par rap­port à l’an­née précé­dente. Le marché français compte env­i­ron 400 sociétés. Toute­fois, la col­lecte enreg­istre une crois­sance de 6 %. Avec deux mil­lions de palettes sup­plé­men­taires échangées entre pro­fes­sion­nels, le marché a atteint 53 mil­lions de palettes de tran­sit en 2000. Une large majorité, soit 89 %, a été réparée et reven­due hors de la pro­fes­sion alors que 5 mil­lions de palettes ont été broyées.

Au total, on estime le parc total de palettes disponibles en France à 250 mil­lions d’u­nités, soit env­i­ron 4 palettes par habi­tant, ce qui est le ratio des pays dévelop­pés dis­posant d’in­fra­struc­tures logis­tiques importantes.

Une profession qui se mobilise

Alors qu’il y a encore trois ou qua­tre ans, les ren­con­tres entre le syn­di­cat des fab­ri­cants de palettes (Sypal) et celui des recon­di­tion­neurs (Synarep) se fai­saient plutôt rares, l’avenir de la pro­fes­sion est aujour­d’hui placé sous le signe de l’ac­tion com­mune. Les deux prin­ci­paux syn­di­cats souhait­ent désor­mais faire pro­gress­er ensem­ble l’in­dus­trie de la palette sur le plan économique, régle­men­taire et envi­ron­nemen­tal. C’est à ce titre que l’an­née 2001 s’est révélée être une péri­ode prop­ice au lance­ment d’ac­tiv­ités com­munes avec comme thème dom­i­nant l’environnement.

Des mesures phytosanitaires pour les bois d’emballage

Les ini­tia­tives nationales et inter­na­tionales actuelles pour lim­iter les risques d’in­tro­duc­tion d’or­gan­ismes nuis­i­bles sus­cep­ti­bles d’être asso­ciés au bois d’emballage représen­tent un défi unique et de taille pour la Con­ven­tion inter­na­tionale de la pro­tec­tion des végé­taux (CIPV). Ces dernières années ont vu naître un nom­bre sans précé­dent de régle­men­ta­tions nationales et com­mu­nau­taires rel­a­tives aux mesures phy­tosan­i­taires et aux inspec­tions ren­for­cées à l’im­por­ta­tion, con­cer­nant les embal­lages en bois provenant notam­ment du Cana­da, des États-Unis, du Japon et de Chine ; cela afin de se pré­mu­nir con­tre les risques graves d’at­taque par des insectes et des mal­adies des forêts des pays importateurs.

D’ores et déjà, les États mem­bres de l’U­nion européenne, et notam­ment la France, ont dû organ­is­er, depuis le 1er octo­bre 2001, des con­trôles par les ser­vices de la Pro­tec­tion des végé­taux en liai­son avec les ser­vices locaux des douanes pour véri­fi­er que les embal­lages bois des qua­tre pays sont en con­for­mité avec les mesures définies dans la déci­sion du 12 mars 2001, lors de leur entrée sur le ter­ri­toire d’un État membre.

Afin de sat­is­faire les exi­gences de traça­bil­ité indis­pens­ables aux ser­vices gou­verne­men­taux de con­trôle et donc per­me­t­tre le retour en Europe des embal­lages réu­til­isés, l’i­den­ti­fi­ca­tion des embal­lages s’est imposée. La solu­tion adop­tée réside dans un mar­quage qui vient d’être accep­té par Brux­elles le 15 mars 2002. Les embal­lages en bois por­teurs de ce mar­quage pour­ront donc libre­ment revenir sur le ter­ri­toire de l’U­nion européenne.

Notion de ” traçabilité ” pour les emballages

Pour les embal­lages, la traça­bil­ité se rap­porte au sup­port de manu­ten­tion lui-même (comme pour les con­teneurs mar­itimes) ou à la charge trans­portée (quelque­fois des éti­quettes sont apposées sur les palettes).

La traça­bil­ité cherche notam­ment à ren­seign­er sur l’o­rig­ine du pro­duit, ce qui peut être utile pour des ques­tions d’hy­giène et de sécu­rité. C’est la rai­son pour laque­lle, depuis des dizaines d’an­nées, de nom­breuses palettes ont été mar­quées avec le code du pro­duc­teur. De nos jours, de nou­velles tech­niques, comme les codes à bar­res, les puces élec­tron­iques ou éti­quettes intel­li­gentes (RF-ID : iden­ti­fi­ca­tion par radiofréquence), per­me­t­tent d’obtenir une traça­bil­ité fine.

La traça­bil­ité dans le suivi logis­tique des embal­lages accom­pa­gne pas à pas le trans­port physique du pro­duit, de la con­cep­tion au recy­clage. Cepen­dant, ces tech­niques restent coû­teuses pour la palette ou la cagette bois et sont encore utilisées.

Conclusion

La France dis­pose d’une indus­trie de l’emballage bois plutôt per­for­mante mais mécon­nue. Cette indus­trie con­naît une évo­lu­tion rapi­de et doit pour­suiv­re, comme d’autres, sa restruc­tura­tion, indis­pens­able pour affron­ter la con­cur­rence étrangère.

Bien avancés dans le secteur de l’emballage indus­triel et dans la ton­nel­lerie, les regroupe­ments et con­cen­tra­tions souhaita­bles restent encore insuff­isants dans les secteurs de l’emballage léger et de la palette.

Une meilleure prise en compte des besoins des util­isa­teurs con­duit les pro­fes­sion­nels à vouloir s’im­pli­quer davan­tage dans les activ­ités de ser­vice afin de libér­er leurs clients, qui veu­lent se recen­tr­er sur leur méti­er et atten­tifs à répon­dre aux exi­gences envi­ron­nemen­tales, de la con­trainte de la ges­tion de ces emballages.

En con­duisant ces évo­lu­tions, les PME de l’emballage, dont l’im­plan­ta­tion majori­taire­ment en zone rurale et forestière est économique­ment et sociale­ment appré­ciée, con­tin­ueront à assur­er un débouché impor­tant et naturel au bois des forêts françaises. 

Commentaire

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Anonymerépondre
12 juillet 2012 à 12 h 15 min

Bon­jour,
J’ai trou­vé votre

Bon­jour,

J’ai trou­vé votre arti­cle fort intéressant.
Cepan­dant j’aimerai avoir plus d’in­for­ma­tions en ce qui con­cerne les embal­lages indus­triels ou “sur-mesure”.
Et si vous pou­viez me référ­er à une source de doc­u­men­ta­tion où je pour­rai avoir des chiffres con­cer­nant le marché des embal­lages indus­triels ce serait avec grand plaisir.

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