L’adaptation au cursus polytechnicien vue par les deux lauréats étrangers du prix Sacerdote

Dossier : ExpressionsMagazine N°554 Avril 2000

Le prix Sacerdote

Mah­di Anva­ri (X 98)

Né en 1979 à Téhé­ran, en Iran.
Avant d’intégrer l’École, Mah­di Anva­ri a sui­vi un cur­sus de deux ans d’études de phy­sique à l’université de Téhé­ran. Il a gagné la médaille d’or aux olym­piades inter­na­tio­nales de phy­sique qui ont eu lieu au Cana­da en 1997.

Acti­vi­tés à l’X
Mah­di Anva­ri fait par­tie du binet inter­na­tio­nal qui par­ti­cipe à l’accueil des élèves et des visi­teurs étran­gers à l’École.

Créé par la Fon­da­tion de l’X il y a trois ans, il récom­pense chaque année un élève étran­ger (deux, excep­tion­nel­le­ment, en 1999) et un élève fran­çais qui se sont sin­gu­la­ri­sés par leurs démarches pour tra­vailler dans dif­fé­rents pays.

La langue française

Mah­di Anva­ri consi­dère que c’est un des pro­blèmes prin­ci­paux avec le rythme de tra­vail. Il est vrai que beau­coup d’élèves arrivent à l’X avec peu d’expérience du fran­çais : un an et quel­que­fois moins. Ionut Zol­ti, par exemple, a fait ses quatre ans d’études à Buca­rest dans un dépar­te­ment qui ensei­gnait en anglais.

Bel effort de la part d’un élève rou­main, mais qui ne lui a pas été aus­si utile, pour le moment, qu’à deux de ses com­pa­triotes venus à l’X depuis la même uni­ver­si­té mais qui avaient choi­si le dépar­te­ment où l’enseignement était en français.

Le rythme de travail

Les deux élèves ont été très sur­pris par la lon­gueur des jour­nées. Ils n’étaient pas habi­tués à être en cours du matin au soir, contrai­re­ment aux élèves fran­çais qui entrent à Poly­tech­nique après avoir sui­vi le rythme très éle­vé des classes préparatoires.

Les sciences humaines

Ionut Zol­ti (X 98)

Né en 1977 à Galat’i, en Rou­ma­nie. Avant d’intégrer l’École, Ionut Zol­ti a eu une for­ma­tion de quatre ans à l’université Poli­teh­ni­ca de Bucarest.
Pre­mier au clas­se­ment du concours d’entrée CP2, vain­queur de plu­sieurs com­pé­ti­tions scien­ti­fiques en Rou­ma­nie, il a déjà fait des stages en Angle­terre et aux Pays-Bas, il a tra­vaillé sur un site web en Autriche et a par­ti­ci­pé à des confé­rences scien­ti­fiques en Rou­ma­nie et au Portugal.

Acti­vi­tés à l’X
Ionut Zol­ti est l’un des trois délé­gués char­gés des langues étran­gères pour la pro­mo­tion X 98. À ce titre, il a par­ti­ci­pé à la pré­pa­ra­tion de la Semaine des Langues et des Cultures. Il est éga­le­ment membre du binet par­rai­nage de la pro­mo­tion 98 et du binet SHX qui s’occupe du jum­ping de l’École.

Ionut Zol­ti, qui avait déjà sui­vi quelques cours de sciences humaines en Rou­ma­nie, appré­cie cette par­ti­cu­la­ri­té de l’École. Il avoue tou­te­fois ne pas tou­jours voir les liens entre les mul­tiples matières ensei­gnées à l’X, mais sup­pose que la for­ma­tion poly­tech­ni­cienne est un ensemble cohé­rent : “ J’espère qu’à la fin de ma sco­la­ri­té je me ren­drai compte des apports de chaque dis­ci­pline ” précise-t-il.

Le sport

Appro­ba­tion com­plète de la part des deux élèves : “ Je trouve ça très bien ” résume Mah­di Anva­ri. “ C’est une des rai­sons pour les­quelles j’ai choi­si de venir ici ” ajoute Ionut Zolti.

L’encadrement militaire

“ L’aspect rigou­reux de l’armée m’a ren­du plus ordon­né ” affirme Mah­di Anva­ri. Ionut Zol­ti, qui s’attendait à moins de sou­plesse de la part de l’encadrement, est main­te­nant ras­su­ré : “Les civils ont des qua­li­tés et des défauts, les mili­taires aus­si, et je crois fina­le­ment qu’à Poly­tech­nique les deux caté­go­ries coha­bitent en ne gar­dant que leurs qualités. ”

L’éloignement géographique

Pour l’année 1999–2000, Mah­di Anva­ri a pro­gram­mé deux retours en Iran (Noël et l’été) et Ionut Zol­ti trois ou quatre en Rou­ma­nie (Noël, février, Pâques (peut-être) et l’été). Ils affirment bien sup­por­ter l’éloignement, sur­tout Ionut Zol­ti qui était déjà en inter­nat en Roumanie.

Il n’ont jamais son­gé à aban­don­ner l’X, mais avouent que les pre­miers mois sont dif­fi­ciles et qu’un élève étran­ger qui n’a pas de bonnes notes au pre­mier tri­mestre peut faci­le­ment se décourager.

Poster un commentaire