“ La Mer, un plaisir et un métier ”

Dossier : X-Mer : cap sur le maritimeMagazine N°696 Juin/Juillet 2014
Par Dominique De ROBILLARD (74)

La Mer, un plaisir et un métier.

« Telle pour­rait être, souligne Dominique de Robil­lard, la devise de nos jeunes cama­rades des pro­mo­tions récentes qui, cer­tains d’aimer la mer, s’intéressent déjà aux débouchés pro­fes­sion­nels du secteur mar­itime, et à ses car­rières, dans la nav­i­ga­tion, l’off­shore, la con­struc­tion navale, les ports ou les voies navigables. »

Des paris techniques et humains

« Cette devise a été la mienne à mes débuts de car­rière dans l’off­shore. J’ai passé deux cents jours en mer, démé­nagé cinq fois en huit ans, en pré­parant et en réal­isant sur place les opéra­tions d’équipement de champs pétroliers. J’ai ain­si super­visé la mise en place d’une colonne artic­ulée en Norvège, instal­lé un pipeline aci­er en déroulé en Hol­lande, dirigé un chantier de con­struc­tion en mer à 60 km au large de Pointe- Noire dans le golfe de Guinée, sauvé d’une mort pro­gram­mée des exploita­tions de bitume en Adriatique.

Cette époque m’a don­né une pre­mière expéri­ence vécue en mer, et a entretenu le goût des métiers mar­itimes et ses paris tech­niques et humains.

« L’attrait ini­tial pour la mer, je le dois sans aucun doute à mes lec­tures (Paul-Émile Vic­tor, Amund­sen, Jean-Louis Éti­enne, etc.). Cet attrait a été con­fir­mé grâce aux activ­ités sportives de voile avec l’École poly­tech­nique, plus tard aux régates endi­a­blées avec un cama­rade de pro­mo­tion com­plice et main­tenant en IRC, où mon pal­marès com­mence à s’étoffer. »

Pousser la dimension professionnelle

« J’avais déjà par­cou­ru les chemins du développe­ment asso­ci­atif en tant que prési­dent du groupe Man­age­ment et Con­seil de Ponts Alliance, puis mem­bre du comité et du bureau.

« Une ren­con­tre fin 2009 avec le prési­dent fon­da­teur d’X‑Mer, Patrice Urvoy (65), a été déci­sive. Il avait besoin d’aide et je lui ai pro­posé de servir de secré­taire-tré­sori­er actif.

« À cette époque, il y avait moins de 80 mem­bres inscrits, nous nous deman­dions com­ment réu­nir au moins 15 per­son­nes le soir à Paris. Au-delà de mes con­vic­tions per­son­nelles sur le sens à don­ner à un engage­ment asso­ci­atif au sein de l’AX, je voy­ais bien que les objec­tifs étaient essen­tielle­ment cul­turels, et que pour péren­nis­er, il con­ve­nait, en accord avec le prési­dent, de pouss­er forte­ment la dimen­sion professionnelle.

« Après de nom­breux événe­ments à suc­cès, notam­ment un voy­age à Lori­ent (DCNS, les ports de pêche et de com­merce) puis un voy­age à Brest réal­isé avec l’aide de l’ENSTA Bre­tagne et d’Hervé Grand­jean (2002), main­tenant secré­taire, j’ai finale­ment pris le par­ti, avec Patrice Urvoy, de pouss­er les feux et de mul­ti­pli­er les événe­ments professionnels.

« Une ren­con­tre avec l’amiral Vichot a con­forté cette ori­en­ta­tion : j’ai été choisi pour servir la Marine nationale dans une mis­sion de ray­on­nement comme réserviste citoyen avec le grade de cap­i­taine de fré­gate (RC), afin d’accompagner la mar­itimi­sa­tion inéluctable de l’économie. »

X‑Mer aujourd’hui

« X‑Mer aujourd’hui, ce sont trois cents mem­bres inscrits, issus ou proches des secteurs du mar­itime, venus par le bouche à oreille, venus égale­ment à la faveur d’événements organ­isés pour eux et qui se dis­ent que cela vaut le coup de recevoir de temps à autre un cour­riel avec le cal­en­dri­er des manifestations.

« X‑Mer, c’est aus­si une dynamique de recrute­ment qui vise tous les âges et toutes les pro­mo­tions. Aujourd’hui, plus d’une cen­taine de mem­bres appar­ti­en­nent aux pro­mo­tions postérieures à l’an 2000.

« C’est aus­si une asso­ci­a­tion loi de 1901, une Assem­blée générale, un bureau avec son secré­taire et son tré­sori­er et une équipe de bénév­oles regroupant un total d’une dizaine de per­son­nes qui, à tour de rôle, jouent le rôle de chefs de projet.

« C’est, enfin, un espace d’échanges sans langue de bois, de con­tacts réguliers et de sol­i­dar­ité « mar­itime » com­plé­men­taire de celui de l’AX.

« De ce point de vue, la taille acquise et le rythme d’activité que nous nous pro­posons de tenir passent par le recrute­ment de nou­veaux bénév­oles que j’invite sys­té­ma­tique­ment à nous con­tac­ter dès qu’ils ont l’idée d’événements ou de sujets d’intérêt. »

Dominique de Robillard (74), marié, quatre enfants, deux petits-enfants, après huit ans d’expérience opérationnelle de l’offshore chez Total, est devenu conseil en management.
Il a fondé en 2000 une société dédiée au management de transition et à la formation. Des missions stratégiques ou opérationnelles pour le Port du Havre, les Voies navigables ou Total lui ont donné l’occasion de poursuivre avec le secteur maritime.
Il vient de réaliser la deuxième Journée nationale de l’ingénieur pour IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France), soit 5 000 personnes en France rassemblées le 3 avril dernier dans 30 villes sur le même thème : « Innover, Entreprendre », avec 44 partenaires dont 17 soutiens financiers.
Il s’adonne régulièrement à la voile en compétition et à la croisière et passe de vingt à trente jours par an sur un bateau.

X‑Mer

Président : Dominique de Robillard (74)
Secrétaire : Hervé Grandjean (2002)
Trésorier : Laurent Dalimier (65)
Responsables du blog : Antoine Caillaud (2011) et Geoffroy d’Autichamp (2012)
Président d’honneur : Patrice Urvoy (65)
Vice-présidents : Valérie Pancrazi (83) et Jérôme Stubler (86)
Courriel :
dominique.derobillard [at] polytechnique.org

X‑Mer demain

« Le Groupe pour­suiv­ra dans les voies que l’association a ouvertes pour les poly­tech­ni­ciens du secteur mar­itime (marine, trans­port mar­itime, por­tu­aire, con­struc­tion navale, off­shore, explo­ration et course) : suivi atten­tif des grandes prob­lé­ma­tiques et des per­son­nes clefs du secteur mar­itime ; repérage de pro­fes­sion­nels jeunes et moins jeunes désireux de s’impliquer ; organ­i­sa­tion d’événements à thé­ma­tique mar­itime pro­fes­sion­nelle ou cul­turelle ; invi­ta­tion de per­son­nal­ités et organ­i­sa­tion de témoignages ; réal­i­sa­tion d’une soirée métiers du mar­itime à l’École ; développe­ment d’une sol­i­dar­ité pro­fes­sion­nelle ; pour­suite de la let­tre, en con­nex­ion avec le blog qui cap­i­talise les écrits, les pho­tos et les vidéos de nos événements.

« Cela nous a con­duits à rechercher dans cer­tains cas des finance­ments externes pour per­me­t­tre à nos jeunes cama­rades étu­di­ants de par­ticiper. Nous avons pu aus­si béné­fici­er du sou­tien indé­fectible du prési­dent de l’AX à chaque fois que la com­mu­ni­ca­tion néces­si­tait un cour­riel à l’ensemble de la com­mu­nauté. Nous sommes tou­jours très bien reçus à l’École en y mon­tant régulière­ment des soirées.

« Là où nous avons envie de nous dévelop­per encore ? l’off­shore, les éner­gies marines, la course au large, la plai­sance, le lit­toral, sans nég­liger les autres thèmes. »

Pro­pos recueil­lis par la Rédaction

Quelques rencontres récentes

Une soirée table ronde à l’École, consacrée aux énergies marines renouvelables.
Patrick Boissier (69), président de DCNS et Francis Vallat, président du Cluster maritime français, sont venus, le premier lors d’un dîner et le deuxième lors d’un petit-déjeuner, nous parler chacun à leur manière et selon leurs expériences de la maritimisation de l’économie et de la construction navale.
Une visite en mai 2012, lors du lancement d’Haropa, des ports de la vallée de Seine : Paris, Rouen et Le Havre, puis un an après, une table ronde invitant les dirigeants d’Haropa, de VNF et de RFF à venir nous parler du bilan d’Haropa.
Une invitation de sept experts du monde maritime à venir commenter les enjeux de la connaissance des océans : J.-F. Minster (70) de Total, Bruno Frachon (76) du SHOM, deux experts d’Ifremer, J.-G. Malcor (CGG Veritas), A.-F. de Saint-Salvy (EDFEN), Y.-M. Paulet (IUEM).
Nous n’avons pas négligé l’exploit maritime pour autant, en recevant Laurence Grand-Clément (97) après sa traversée de l’océan Indien à la rame avec Laurence de Rancourt et après avoir applaudi les quatre rameuses, Catherine Remy (98), Quitterie Marque (97) et les deux Zell, qui avaient traversé l’Atlantique, et plus récemment Jean-Louis Étienne et Franck Cammas.

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