L'atelier de Julien SOLÉ

Julien SOLÉ, voyageur du regard

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°731 Janvier 2018Rédacteur : Robert Ranquet (72) avec de nombreux emprunts à l’article paru dans le n° 52 de la SABIX

Du dessin et du voy­age » : c’est par ces mots que Julien Solé avait inti­t­ulé son auto­por­trait paru dans le n° 52 de la SABIX À la ren­con­tre des pein­tres polytechniciens.

C’est en effet un voy(ag)eur qui expo­sait ces jours-ci au Cen­tre cul­turel égyp­tien de Paris, renouant là avec ses pre­mières amours de dessinateur/peintre : l’Égypte, qu’il a décou­verte ado­les­cent et sans cesse revis­itée depuis, loin des cir­cuits touris­tiques pour mieux en capter l’humanité grouil­lante, somptueuse et douloureuse. 

Entre-temps, une voca­tion de pein­tre née dans le cours d’Hervé Loili­er (67) à l’X : « L’enseignement de nos pro­fesseurs, pour autant que je m’en sou­vi­enne, con­sis­tait, quelques heures par semaine, à nous met­tre un pinceau dans la main, avec le moins de théorie pos­si­ble, et de nous encour­ager à faire. 

C’était un pas de côté. Une bonne part des élèves qui suiv­aient les cours d’arts plas­tiques étaient comme moi, assidus, mal­adroits, émer­veil­lés, et cer­tains reve­naient tra­vailler le soir dans l’atelier. »

Est-ce son autre méti­er, celui de paysag­iste urbain, qui le porte volon­tiers vers la fresque, comme celle réal­isée pour la bib­lio­thèque d’Alexandrie en 2010 ? 

« Pour ces instal­la­tions éphémères, j’aime que mes petits papiers bougent : c’est vivant, comme l’arbre… » Le résul­tat le sur­prend sou­vent : « Avec la fresque, tu ne maîtris­es pas le résul­tat final, seule­ment le processus. » 

UN VISITEUR SANS ORDRE DE MISSION

Cette accumulation de dessins et de notes, à qui et à quoi pourra-t-elle bien servir ? Moi-même je n’en sais rien. Je ne sais pas si c’est de l’art ou de la manie, du bricolage ou de la science. Si ces fragments que je m’efforce de produire et d’accumuler sont une représentation un peu fidèle de quoi que ce soit : d’un sentiment que j’ai eu ou d’un pays qui existe peut-être. 
J. Solé in À la rencontre des peintres polytechniciens

Ce voyageur n’aime pas les cadres, ni ceux de la vie pro­fes­sion­nelle, ni ceux de la pein­ture tra­di­tion­nelle : il délaisse donc le for­mat trop sta­tique du tableau en ate­lier pour pein­dre le monde voy­agé, en fresques, ou… en rouleaux ! 

Encore peut-être un hom­mage à l’art égyp­tien ? Ou encore le besoin de voir le tableau comme se déroule un paysage ? 

Du paysage au por­trait, n’y aurait-il qu’un pas ? « Avec le vis­age, tout change : là où le paysage, la fresque se lais­sent faire, le vis­age impose la rela­tion à l’autre, le face-à-face avec le modèle. » 

Julien SOLÉ dans son expositionJulien Solé réalise sur com­mande des œuvres et notam­ment des fresques pour des bâti­ments ou dans le cadre d’événements.

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