Jacques Fauchart (55), le goût des grands ouvrages d’art et de l’enseignement

Dossier : ExpressionsMagazine N°648 Octobre 2009Par Michel LÉVY (58)Par Claude NÉRAUD (54)

Né en 1936 dans une famille d’en­seignants, Jacques Fauchart entre à Poly­tech­nique en 1955. Il s’in­téresse à la cul­ture, à la musique et au ciné­ma, un peu moins aux arts mil­i­taires. Cela ne l’empêche pas de sor­tir dans le corps des Ponts et Chaussées (PC 60).

Entré en 1960 au SCET (Ser­vice cen­tral d’é­tudes tech­niques du min­istère des Travaux publics), il apprend très vite à faire des pro­jets d’ou­vrages d’art de types très var­iés. Il met à prof­it ces expéri­ences pour rédi­ger, sou­vent pen­dant la nuit, les cours man­u­scrits qui fer­ont le bon­heur des élèves ingénieurs et des jeunes ingénieurs : résis­tance des matéri­aux, puis con­struc­tion métallique et enfin, béton précontraint.

D’une écri­t­ure par­faite­ment lis­i­ble et d’une clarté lumineuse, ces cours ont été dis­pen­sés au CHEBAP (Cen­tre de hautes études du béton armé et pré­con­traint) puis à l’EN­PC (École nationale des ponts et chaussées) et à l’ASTEF (for­ma­tion des ingénieurs étrangers en stage en France).

Un concepteur et un pédagogue

Au SCET, il réalise une impres­sion­nante série de pro­jets, sou­vent con­stru­its (pont sus­pendu d’Aquitaine, pont routi­er de Bay­onne, pont lev­ant du Martrou, etc.) ; mais, de plus, il forme ses col­lègues ingénieurs plus jeunes qui res­teront ses admi­ra­teurs recon­nais­sants et ses amis pour toujours.

Il agit comme un aimant qui attire de jeunes ingénieurs

Fin 1969, il quitte le SCET (devenu Cen­tre des ouvrages d’art du SETRA), pour pren­dre la tête du Cen­tre d’es­sais des struc­tures du CEBTP à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Il procède à des essais, poussés jusqu’à rup­ture, de maque­ttes en béton de grandes dimen­sions et il fait pro­gress­er la théorie du ” treil­lis spa­tial évo­lu­tif “. Mais il décou­vre que la recherche tech­nique, c’est aus­si la recherche de crédits et de con­trats, assor­tie de prob­lèmes de gestion.

Le goût des très grands ouvrages d’art

En 1973 il rejoint la Setec, bureau d’é­tudes privé fondé en 1957, par Saïas (44) et Gri­mond (46, décédé) pour y dévelop­per une branche tech­nique de haut niveau, dans le domaine des struc­tures (ouvrages d’art, tours de bureaux, tun­nels…), à la con­di­tion expresse d’être déchargé des soucis de ges­tion et de pou­voir pour­suiv­re ses activ­ités d’en­seigne­ment, en par­al­lèle. Là, il agit comme un aimant qui attire de jeunes ingénieurs qu’il a for­més et des élèves des écoles d’ingénieurs séduits par son enseignement.

Avec la Setec, il conçoit et, par­fois, assure la maîtrise d’œu­vre d’ou­vrages de plus en plus impor­tants : pont à haubans d’Ottmarsheim sur le Rhin, pont de Nor­mandie (APS), tun­nel sous la Manche, arrêté en 1975 mais dont les études seront repris­es par le pro­jet con­stru­it en 1986–1994, etc.

Suite au décès de sa pre­mière épouse Annie, il se remarie en 1975 avec Françoise. Mal­heureuse­ment, en 1983, il tombe grave­ment malade, mais grâce aux soins com­pé­tents reçus à l’hôpi­tal de la Salpêtrière et au sou­tien con­stant et affectueux de son épouse et de son fils Romain, il retrou­vera pro­gres­sive­ment son autonomie et sa joie de vivre.

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