H. A. Lorentz (1853–1928)

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°605 Mai 2005Par : Jean-Jacques Samueli et Jean-Claude Boudenot, préface de Gilles Cohen-Tannoudji (58)Rédacteur : JR

Lorentz est l’un des physi­ciens qui incar­ne le mieux la nais­sance de la physique mod­erne. Le pas­sage du XIXe siè­cle au XXe siè­cle mar­que une tran­si­tion dans l’histoire de la physique et même dans l’histoire de la pensée.

En quelques années les con­cepts clas­siques sont com­plète­ment remis en cause ; le nou­veau monde est celui des quan­ta, de la rel­a­tiv­ité et des atom­es. Lorentz est au cœur de ce bouleversement.

Ses travaux pro­lon­gent ceux de Maxwell, il donne à l’électromagnétisme clas­sique son inter­pré­ta­tion physique (Équa­tions de Maxwell-Lorentz ”, “ Force de Lorentz ”), il intro­duit pour la pre­mière fois une théorie de l’électron, qu’il met en évi­dence avec Zee­man dès 1896, ce qui lui vaut – en 1902 – le deux­ième prix Nobel de physique de l’histoire.

Lorentz est égale­ment – avec Poin­caré – un pio­nnier de la rel­a­tiv­ité restreinte (“Trans­for­ma­tions de Lorentz ”, “ Groupe de Lorentz ”) ce qui lui vau­dra d’être pro­posé pour un sec­ond prix Nobel.

Con­sid­éré comme “ une véri­ta­ble ency­clopédie trilingue de la physique”, c’est lui qui présidera pen­dant près de vingt ans les fameux Con­seils Solvay ; son rôle n’y est pas seule­ment celui d’un savant c’est aus­si celui d’un diplomate.

Lorentz est très appré­cié de tous, il a été le physi­cien qu’Einstein a le plus admiré. Ein­stein écrit à son pro­pos : “ J’admire cet homme plus que quiconque ; je peux même dire que je l’adore. ”

Mais au-delà du très grand physi­cien et de son oeu­vre immense, Lorentz a été aus­si un très grand human­iste : prési­dent de la Com­mis­sion inter­na­tionale de coopéra­tion intel­lectuelle de la Société des Nations,

Lorentz peut être con­sid­éré comme l’un des fon­da­teurs de l’Unesco.

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