Réception de messages chatbots

“ Chatbots ” aujourd’hui : réalité et enjeux

Dossier : Dossier FFEMagazine N°733 Mars 2018
Par Pierre PAKEY (12)
Par Guillaume LAPORTE

Qu’est-ce qu’un Chatbot ?

G.L. : Un Chat­bot est un robot auto­ma­ti­sé dis­po­nible par mes­sa­ge­rie ins­tan­ta­née (Chat). Il per­met de dia­lo­guer en lan­gage natu­rel par le texte ou la voix. 

Pourquoi êtes-vous spécialiste du tourisme et de la mobilité ?

G.L. : Lorsque l’on voyage, il y a de fortes contraintes de temps et de nom­breuses incer­ti­tudes. Per­mettre aux voya­geurs d’avoir des réponses en temps réels et contex­tua­li­sées réduit les points de friction. 

Du côté des entre­prises, il y a une réelle volon­té de sup­pri­mer les inter­mé­diaires, inno­ver et ratio­na­li­ser la rela­tion client avec leurs voyageurs. 

Google, Facebook, Amazon, tous ont maintenant leur plateforme pour aider à la création de chatbots, n’est-on pas arrivé à la maturité de la technologie ?

P.P. : On arrive à la fin d’un cycle, la par­tie com­pré­hen­sion d’un mes­sage court est démo­cra­ti­sée, et c’est prin­ci­pa­le­ment ce que pro­posent ces plateformes. 

Mais la vraie dif­fi­cul­té à pré­sent est de mettre cette com­pré­hen­sion en oeuvre au sein d’une conver­sa­tion, qui change le contexte dans lequel chaque mes­sage doit être interprété. 

Une des dif­fi­cul­tés de l’IA conver­sa­tion­nelle est le carac­tère creux de l’espace latent : il y a une énorme varia­bi­li­té dans la façon d’exprimer une même idée au sein d’une popu­la­tion, et beau­coup d’implicites. C’est vrai au niveau d’un mes­sage, alors ima­gi­nez au niveau d’une conversation ! 

C’est pour ça que ce pro­blème est encore beau­coup moins bien com­pris et adres­sé que l’analyse d’images par exemple. Il reste énor­mé­ment à faire ! 

Derrière un chatbot, c’est un immense réseau de neurones artificiels ?

P.P. : On aime­rait bien ! La ten­dance est à l’utilisation des réseaux de neu­rones de bout en bout, mais dans notre cas, c’est encore trop com­pli­qué. Der­rière c’est un sys­tème com­plexe, qui fait appel à de nom­breux sous-sys­tèmes et réseaux de neu­rones (pour la clas­si­fi­ca­tion d’intention, l’extraction d’information, la détec­tion d’anomalie, le feed­back, etc.). 

On a beau­coup de défis qui res­semblent à de l’ingénierie clas­sique, à la dif­fé­rence que nos sous-sys­tèmes apprennent à faire leur tra­vail sans que nous ayons besoin de les programmer. 

Quelles sont les grandes évolutions techniques à venir ?

P.P. : Nous avons de nom­breux chan­tiers tech­niques en cours, notam­ment sur la capa­ci­té de nos assis­tants à s’auto-évaluer pour atteindre un appren­tis­sage auto­ma­tique direc­te­ment grâce aux utilisateurs. 

Nous tra­vaillons éga­le­ment sur des évo­lu­tions de la ges­tion de la mémoire court et long terme pour mieux prendre en compte le contexte de conversation. 

EN BREF

Destygo applique l’intelligence artificielle conversationnelle aux domaines du tourisme et du transport. Leur technologie permet de créer des assistants intelligents qui répondent aux requêtes des voyageurs.
Ils comptent parmi leurs clients la RATP, SNCF, Thalys et les Aéroports de Paris.
Grâce à cette technologie, les voyageurs peuvent poser toutes leurs questions avant, pendant et après leurs voyages. Jusqu’à 80 % des questions fréquentes sont automatisées et 20 % des requêtes complexes sont transférées aux agents de service client.

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