ASSUREUR D’EMPLOIS

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°667 Septembre 2011Par : Bernard Houot (63)Rédacteur : Henri Prévot (64)Editeur : Bernard Houot 2, Quai Saint-Antoine, 69002 Lyon. Tél. : 04 78 27 28 84.

Con­traire­ment à ce qui a été dit, on n’a pas peut-être pas encore « tout essayé pour l’emploi » : Bernard Houot pro­pose de créer des entre­pris­es de droit privé et soumis­es à la con­cur­rence, des « assureurs d’emplois », dont la fonc­tion emprun­tera à celle de l’intérim et à celle de l’assurance. Les salariés de ces entre­pris­es s’engagent à rem­plir les mis­sions qui leur seront demandées même si elles les emmè­nent loin de chez eux ou ne cor­re­spon­dent pas à leurs capacités.

En con­trepar­tie, les « assureurs d’emplois » n’ont pas le droit de les licenci­er sauf faute grave. Ces entre­pris­es et leurs salariés seront donc dis­pen­sés de coti­sa­tion d’assurance con­tre le chômage.

L’État jouera le rôle d’assureur de dernier recours.

En quoi ce sys­tème serait-il plus effi­cace que le sys­tème actuel ? Pour deux raisons surtout, selon l’auteur : l’obligation libre­ment con­sen­tie faite à l’employé de ces entre­pris­es de rem­plir les mis­sions qui lui sont demandées ; l’autonomie de ges­tion de ces entre­pris­es et l’émulation qui naîtront de la con­cur­rence qu’elles se livreront. L’auteur se mon­tre à mon avis assez con­va­in­cant sur ces deux points et sur les autres avan­tages qu’il passe en revue, en s’appuyant sur une intéres­sante com­para­i­son internationale.

Pour­tant, le lecteur s’interroge : ces entre­pris­es ne refuseront-elles pas de recruter les per­son­nes qui ont le plus de mal à trou­ver un emploi, lais­sant les « mau­vais risques » au sys­tème pub­lic ? L’auteur répond que l’État pour­rait fix­er aux employeurs finals des quo­tas d’embauche pour cer­taines caté­gories ciblées de deman­deurs d’emplois, ce qui créera une demande à laque­lle les « assureurs d’emplois » répon­dront en recru­tant des per­son­nes appar­tenant à ces caté­gories. Cela sera-t-il suffisant ?

En tout cas, cet ouvrage facile à lire et petit en taille apporte sur un prob­lème lanci­nant une idée neuve qui vaut la peine d’être exper­tisée et mise à l’épreuve.

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