À l’ère de l’éco-confort

Dossier : BâtimentMagazine N°667 Septembre 2011
Par Bertrand DELCAMBRE (72)

Le CSTB fête cette année le dix­ième anniver­saire de l’Ob­ser­va­toire de la qual­ité de l’air intérieur. Dix années de travaux sci­en­tifiques s’ap­puyant sur des enquêtes in situ ont per­mis d’ac­cu­muler les con­nais­sances qui débouchent aujour­d’hui sur la mise en place d’un éti­que­tage san­i­taire oblig­a­toire des pro­duits et matéri­aux de con­struc­tion, en vue de lim­iter la présence de pol­lu­ants à l’in­térieur des bâti­ments tels que le ben­zène ou le formaldéhyde.

Le parc immo­bili­er français est con­sti­tué de près de qua­tre mil­liards de mètres car­rés de sur­face con­stru­ite, dont 25 % est dédié au secteur ter­ti­aire. Plus de trois mil­lions de per­son­nes sont con­cernées par les métiers directs ou indi­rects du bâti­ment. Il est évi­dent que les enjeux de ce secteur sont très impor­tants et qu’il est pri­mor­dial de se dot­er des moyens néces­saires pour faire face, notam­ment, aux prob­lé­ma­tiques de réchauf­fe­ment cli­ma­tique et d’é­conomie d’énergie.

Les pri­or­ités tech­niques et sci­en­tifiques por­tent prin­ci­pale­ment sur la con­cep­tion d’un bâti­ment durable

Les pri­or­ités tech­niques et sci­en­tifiques du CSTB sont définies par le con­trat d’ob­jec­tifs. Elles por­tent prin­ci­pale­ment sur la con­cep­tion d’un bâti­ment durable ain­si que la maîtrise des risques y com­pris san­i­taires, le con­fort et la qual­ité de l’air intérieur.

L’u­til­i­sa­tion de mod­èles de don­nées et de maque­ttes numériques est une pri­or­ité. Aujour­d’hui, il est pos­si­ble d’opter pour des échanges automa­tisés de don­nées pour une ges­tion virtuelle du pro­jet en ten­ant compte de toutes ses con­traintes spé­ci­fiques. Le Cen­tre tra­vaille sur ce type d’ap­proche avec les indus­triels et les grandes entre­pris­es français­es du bâtiment.

Diviser par trois la consommation d’énergie

Le CSTB, étab­lisse­ment pub­lic au ser­vice de l’in­no­va­tion dans le bâtiment.

Une nou­velle régle­men­ta­tion ther­mique va s’ap­pli­quer à par­tir de 2012 pour le secteur ter­ti­aire, avec une général­i­sa­tion en 2013. Celle-ci vise des objec­tifs très ambitieux, puisque l’on ambi­tionne de divis­er par trois la con­som­ma­tion d’én­ergie suite à la mise en vigueur de cette norme.

C’est ce que nous appelons un bâti­ment à basse con­som­ma­tion en matière de chauffage, ven­ti­la­tion, eau chaude, éclairage, etc. Ces bâti­ments très per­for­mants en énergie vont pré­par­er la prochaine généra­tion de bâti­ments à énergie pos­i­tive, qui seront con­stru­its à par­tir de 2020 : en plus d’être effi­cients, ces bâti­ments pro­duiront eux-mêmes l’én­ergie nécessaire.

Du quartier à la ville durable

Les enjeux en ter­mes de con­struc­tion dépen­dent sou­vent du cadre strict du bâti­ment. Or, en matière d’é­conomie d’én­ergie et de ressources naturelles telles que l’eau, il est utile d’é­ten­dre le raison­nement à l’échelle d’un quarti­er, voire d’une ville.

Il est impor­tant de main­tenir et de dévelop­per la dimen­sion “bâti­ment à vivre” et donc de con­cen­tr­er les efforts, en par­al­lèle à l’é­conomie d’én­ergie, pour faire du bâti­ment un endroit con­fort­able, sécurisé et adap­té aux attentes de ses occu­pants. La com­bi­nai­son de tous ces élé­ments fait l’ob­jet en France du label HQE (haute qual­ité environnementale).

“Du quarti­er à la ville durable” est l’une des pri­or­ités tech­niques et sci­en­tifiques traitées dans le con­trat d’ob­jec­tifs. À cet effet, il faut apporter aux col­lec­tiv­ités locales et aux opéra­teurs urbains des méth­odes et des out­ils fondés sur des indi­ca­teurs clefs de développe­ment durable (CO2, con­som­ma­tion de l’eau, acous­tique, etc.).

Des évo­lu­tions fortes du secteur pro­fes­sion­nel du bâti­ment sont indis­pens­ables . C’est ain­si que l’on voit appa­raître, aujour­d’hui, de nou­veaux métiers tant dans la con­cep­tion que dans l’exécution.

D’autre part, nous avons engagé depuis 2007 un grand pro­gramme de recherch­es bap­tisé ” Villes et ter­ri­toires durables “.

Celui-ci s’ap­puie sur des études d’ob­ser­va­tion, des don­nées col­lec­tées auprès de nos parte­naires, ain­si que sur un retour d’ex­péri­ence des opéra­tions déjà lancées comme les éco-quartiers.


Le parc immo­bili­er français compte 4 mil­liards de mètres car­rés de sur­face con­stru­ite. (ENPC)

Des plateformes numériques de gestion de projets

Il faut apporter des méth­odes et des out­ils aux col­lec­tiv­ités locales et aux opéra­teurs urbains

Le numérique a large­ment con­tribué à flu­id­i­fi­er la com­mu­ni­ca­tion entre les dif­férents acteurs d’un pro­jet, notam­ment lorsqu’il s’ag­it d’opter pour la solu­tion opti­male répon­dant aux attentes de con­fort et aux exi­gences du développe­ment durable.

Aujour­d’hui, nous dis­posons de plate­formes numériques de ges­tion de pro­jets, d’outils d’aide à la déci­sion ain­si que de parte­nar­i­ats avec les réseaux sci­en­tifiques et tech­niques du min­istère du Développe­ment durable, des écoles, des insti­tuts, etc.

C’est dans cette optique que nous avons par­ticipé au pro­jet Cal­lis­to- SARI, qui pro­pose une vis­ite virtuelle qua­si réelle d’un bâti­ment, faisant appel à la vue, à l’ouïe et même au toucher.

Le CSTB
Étab­lisse­ment pub­lic au ser­vice de l’in­no­va­tion dans le bâti­ment, créé en 1947, le Cen­tre sci­en­tifique et tech­nique du bâti­ment (CSTB) compte aujour­d’hui 850 col­lab­o­ra­teurs répar­tis sur qua­tre activ­ités clés : la recherche, l’ex­per­tise, l’é­val­u­a­tion et la dif­fu­sion des con­nais­sances. L’un des objec­tifs de cet organ­isme est de répon­dre aux enjeux du développe­ment durable dans le monde de la construction.

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