Développement durable et pays émergents : deux voies d’avenir pour l’ingénierie

Dossier : BâtimentMagazine N°667 Septembre 2011
Par Nicolas JACHIET (77)
Par Rémi CUNIN (82)

L’in­gé­nie­rie contri­bue à façon­ner le monde dans lequel vivront demain nos enfants et nos petits-enfants.

À l’é­chelle mon­diale, sa res­pon­sa­bi­li­té s’exerce à la fois sur les ques­tions du chan­ge­ment cli­ma­tique, des néces­saires muta­tions éner­gé­tiques, de la crois­sance urbaine, de l’exi­gence démo­cra­tique pour favo­ri­ser des choix éclai­rés sur les pro­jets. Elle per­met d’ai­der les déci­deurs et, par rico­chet, les populations.


Ana­lyse sis­mique, ana­lyse de sûre­té, concep­tion des bâti­ments du pro­jet ITER, Cada­rache, Bouches-du-Rhône. © ENIA

Éviter l’étalement urbain

Pro­po­ser pour les villes nou­velles des solu­tions qui res­pectent l’his­toire et le lieu

Dans les études que nous réa­li­sons, l’un au moins des sujets sui­vants est abor­dé : réduire la consom­ma­tion d’éner­gie, opti­mi­ser la mobi­li­té, déve­lop­per les éner­gies fai­ble­ment émet­trices en CO2 . Afin d’é­vi­ter l’é­ta­le­ment urbain et la consom­ma­tion exces­sive d’es­pace, nous tra­vaillons à la den­si­fi­ca­tion des villes existantes.


Ingé­nie­rie tech­nique tous corps d’é­tats et concep­tion envi­ron­ne­men­tale de la tour First à La Défense. © SRA ARCHITECTES

Pour la créa­tion de villes nou­velles dans les pays émer­gents, nous pro­po­sons des solu­tions qui res­pectent l’his­toire, le lieu, plu­tôt que d’ex­por­ter nos sché­mas occidentaux.

Dans le domaine de la sûre­té nucléaire, par exemple, notre com­pé­tence de haut niveau en matière de génie civil nucléaire sera plus que jamais néces­saire dans les mois et les années à venir, que ce soit pour le diag­nos­tic des ins­tal­la­tions ou pour la concep­tion et la réa­li­sa­tion d’ins­tal­la­tions nou­velles plus sûres. Les pays émer­gents affichent une forte crois­sance. Pour 2011, le FMI pré­voit une crois­sance de + 2,3% dans les pays avan­cés et + 6,9 % dans les pays émer­gents ou en développement.

Des besoins considérables

Avec ce taux de crois­sance trois fois plus éle­vé, ces pays ont des besoins consi­dé­rables en bâti­ments et infra­struc­tures. Sur les 46 % d’ac­ti­vi­té hors de France déjà réa­li­sée par Egis , 30% est située dans ces pays en devenir.

Nous sommes déjà pré­sents sur des mar­chés comme l’en­vi­ron­ne­ment, l’eau ou l’éner­gie qui repré­sentent envi­ron 17 % de notre acti­vi­té et nos crois­sances les plus fortes. Notre vision du métier est d’of­frir la gamme la plus large pos­sible de compétences.

Notre objec­tif de deve­nir un acteur glo­bal passe donc par une forte crois­sance dans les pays émergents.


Maî­trise d’œuvre études et tra­vaux des métros de Chen­nai et de Cal­cut­ta en Inde. © STEEVE SAINT-SOUTANE

Une concentration mondiale

La concen­tra­tion du sec­teur de l’in­gé­nie­rie entraîne la néces­si­té d’ap­por­ter une réponse glo­bale aux pro­blé­ma­tiques des clients publics ou pri­vés, que ce soit dans les pays déve­lop­pés ou émer­gents. Dans notre cas, la fusion Egis-Iosis , en jan­vier der­nier, a don­né nais­sance à une ingé­nie­rie de haut niveau dans tous les domaines de la construction.

L’in­gé­nie­rie doit être capable d’ap­por­ter une réponse globale

Les com­pé­tences de notre nou­veau groupe nous per­mettent désor­mais d’in­ter­ve­nir sur l’a­mé­na­ge­ment des ter­ri­toires avec une vision éco­no­mie, trans­ports, ges­tion de l’eau et de l’éner­gie, bâti­ments publics et pri­vés, etc.

Le nou­veau groupe est capable de mana­ger des pro­jets de toutes tailles, loca­le­ment, en France et à l’in­ter­na­tio­nal, dans une cen­taine de pays. Nous avons encore des com­pé­ti­teurs du monde anglo-saxon beau­coup plus grands que nous. La concen­tra­tion de notre pro­fes­sion n’est pas terminée.

Mais, pour se déve­lop­per ailleurs, il faut confor­ter sa posi­tion en France. Par exemple, lors de la fusion Egis-Iosis , nous avons opté pour un modèle capi­ta­lis­tique inédit dans l’in­gé­nie­rie fran­çaise. Le rap­pro­che­ment s’est fait en regrou­pant plus de 400 cadres inves­tis­seurs directs et plu­sieurs mil­liers de sala­riés au tra­vers d’un FCPE dédié. Ce modèle tire le meilleur par­ti pos­sible des cultures des entre­prises que nous avons regrou­pées : il asso­cie un grand inves­tis­seur tour­né vers des pro­jets d’in­té­rêt géné­ral et de long terme (la Caisse des dépôts) à des sala­riés moti­vés par la per­for­mance durable de leur entreprise.


Études d’exé­cu­tion pour le pont levant de Bordeaux.

Egis
Filiale à 75 % de la Caisse des dépôts et à 25 % de Iosis Par­te­naires (action­na­riat de cadres par­te­naires et des sala­riés), Egis est un groupe de conseil et d’in­gé­nie­rie dans les domaines des trans­ports, de la ville, du bâti­ment, de l’in­dus­trie, de l’eau, de l’en­vi­ron­ne­ment et de l’énergie.

Dans les domaines rou­tiers et aéro­por­tuaires, l’offre du groupe s’é­lar­git au mon­tage de pro­jets, aux équi­pe­ments clés en main et à l’ex­ploi­ta­tion. Avec 11 000 col­la­bo­ra­teurs, dont 7 000 dans l’in­gé­nie­rie, et 800 mil­lions d’eu­ros de chiffre d’af­faires en 2010, le groupe est pré­sent dans plus de cent pays et dis­pose d’une cin­quan­taine d’im­plan­ta­tions en France.

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