Claude Beaumont (X47)

Claude Beaumont (X47) un mineur passionné des sciences de la terre

Dossier : TrajectoiresMagazine N°794 Avril 2024Par Monique BEAUMONTPar Olivier BEAUMONTPar Bertrand BEAUMONTPar Anne BEAUMONT

Décé­dé le 9 novembre 2023, Claude Beau­mont a consa­cré toute sa car­rière aux recherches géo­lo­giques et minières, tout d’abord au sein du BGRM dont il est deve­nu direc­teur géné­ral, puis dans le sec­teur privé.

Claude est né le 26 février 1928 à Mul­house. Ses parents ensei­gnants s’installent à Nice en 1937. Il étu­die au lycée du Parc-Impé­rial et au lycée Mas­sé­na. Admis major à l’X, il en sor­ti­ra éga­le­ment major. De ce fait il fait par­tie de la délé­ga­tion fran­çaise char­gée de remettre la Légion d’honneur à l’Académie mili­taire de West Point. Puis il passe un an à l’université de l’Illinois où il obtient son Mas­ter of Sciences. Il y ren­contre sa future épouse Monique, une étu­diante béné­fi­ciaire comme lui du pro­gramme des bourses Ful­bright. De retour à l’École des mines de Paris, il se découvre une pas­sion pour la géo­lo­gie et les sciences de la terre. Il en fera sa carrière.

À la tête du BGRM

En 1953, Claude Beau­mont entre au Bureau de recherches géo­lo­giques, qui devien­dra le Bureau de recherches géo­lo­giques et minières, dont il assure la direc­tion scien­ti­fique (1956), puis tech­nique (1961), pour deve­nir direc­teur géné­ral en 1968. 

Le BRGM, éta­blis­se­ment public qui gère les res­sources et les risques du sol et du sous-sol depuis l’aspect scien­ti­fique, comme l’établissement et la publi­ca­tion des cartes géo­lo­giques, jusqu’au finan­ce­ment de pro­jets miniers publics ou en coopé­ra­tion inter­na­tio­nale. Le BRGM est actif dans de nom­breux pays du monde et Claude ne manque pas de se rendre sur le ter­rain pour se faire une idée par lui-même et connaître les détails de chaque opération.

« Une des réalisations notables du BRGM est le projet Miferma (Mines de fer de Mauritanie). »

Une des réa­li­sa­tions notables du BRGM est le pro­jet Mifer­ma (Mines de fer de Mau­ri­ta­nie). Le BRGM était l’actionnaire prin­ci­pal (27 %) de ce pro­jet : réa­li­sa­tion des sites d’extraction, construc­tion en plein désert d’une voie de che­min de fer de 650 km et d’un ter­mi­nal por­tuaire. Deux trains quo­ti­diens de 2 km de long tirés par trois loco­mo­tives ache­minent cha­cun 10 000 tonnes de mine­rais. Le tout fut construit en trois ans. Le PIB de la Mau­ri­ta­nie s’en trou­va dou­blé et il reçut la dis­tinc­tion d’officier de l’ordre natio­nal du Mérite de la Répu­blique Isla­mique de Mauritanie.

En 1975, il devient PDG de Mina­tome (Total-Pechi­ney) puis passe dans le groupe Total : PDG de Total Com­pa­gnie Minière et direc­teur de Total Mines Nucléaires jusqu’à son départ en retraite en 1991. La ges­tion et l’optimisation des res­sources sont sa pré­oc­cu­pa­tion : il impose de conti­nuer l’exploitation des mines d’uranium de Lodève dans les filons les moins ren­tables, en gar­dant les meilleurs pour une exploi­ta­tion ultérieure.

Claude Beau­mont finit sa car­rière comme pré­sident de la Socié­té de l’industrie miné­rale et de la chambre syn­di­cale des indus­tries minières, puis comme pré­sident d’ABC Mines, une nou­velle occa­sion d’organiser des voyages pour explo­rer des sites natu­rels remar­quables tant en France que dans le monde (Bré­sil, Mada­gas­car, etc.). Recher­chant l’efficacité plus que le pou­voir hié­rar­chique, et grâce à sa tolé­rance, son res­pect d’autrui et son sens de l’humour, il a su créer et gar­der beau­coup de liens d’amitié, de son enfance jusqu’à la fin de sa carrière.

Un skieur émérite

Claude apprend le ski très jeune, avant la guerre, autour de Mul­house puis dans l’arrière-pays niçois. Il skiait encore à l’âge de 85 ans. Il fut éclai­reur pen­dant sa jeu­nesse à Nice et aimait les ran­don­nées avec les copains et cam­per dans les mon­tagnes. Grâce à lui, son épouse et ses trois enfants prirent aus­si le goût du ski et des voyages. Claude aimait éga­le­ment la plon­gée sous-marine. Il explore la rivière sou­ter­raine de Cas­sis avec le BRGM, et les eaux exo­tiques au cours de ses nom­breux voyages. 

Il décède chez lui, pai­si­ble­ment et entou­ré des siens le 9 novembre 2023 dans sa mai­son fami­liale, près de Paris, où il aimait « culti­ver son jar­din », sui­vant en cela comme tout au cours de sa vie le conseil de Candide. 

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