THD 42 vise à déployer un réseau public de fibre optique dans le département de la Loire.

Une nouvelle ère qui commence

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°753 Mars 2020
Par Marie-José MAKAREINIS

Ren­con­tre avec Marie-José Makarei­nis, Direc­trice Générale des ser­vices du SIEL-Ter­ri­toire d’énergie, qui nous en dit plus sur le pro­gramme THD 42 qui vise à déploy­er un réseau pub­lic départe­men­tal de fibre optique et ain­si effac­er le car­ac­tère de ruralité.

Vous avez initié le programme THD 42 visant au déploiement d’un réseau fibre optique départemental. Dites-nous en plus sur le programme et ses perspectives.

Le pro­gramme THD 42, a débuté en 2016 pour une péri­ode de 5 ans dans le but de créer un réseau de fibre optique afin de desservir tous les habi­tants de la Loire hormis les zones dites « AMII », à savoir les périmètres de St-Eti­enne Métro­pole (43 com­munes) et des 6 com­munes qui com­po­saient ini­tiale­ment le Grand Roanne. En effet, sur ces ter­ri­toires un opéra­teur privé s’est engagé à assur­er le développe­ment de la fibre optique pour toutes les communes.

Ce sont donc au final 274 com­munes qui béné­fi­cient de la cou­ver­ture du réseau THD42, et ceci d’ici fin 2020. En tant que syn­di­cat d’énergie, qui existe depuis 70 ans, nous assurons la maîtrise d’ouvrage dans les com­munes rurales du départe­ment en matière de dis­tri­b­u­tion d’électricité.

En col­lab­o­ra­tion avec les EPCI de la Loire, nous réu­til­isons au max­i­mum les infra­struc­tures disponibles, à savoir poteaux élec­triques et télé­phoniques, canal­i­sa­tions et four­reaux exis­tants. Il s’agit de plus de 10 500 kilo­mètres de fibre optique pour reli­er env­i­ron 172 000 locaux (par­ti­c­uliers, entre­pris­es, asso­ci­a­tions…) pour un mon­tant glob­al de 275 mil­lions d’euros.

En parallèle vous visez le 100 % FTTH. Pourquoi ce choix ?

Après avoir effec­tué de nom­breuses études, il s’est avéré que le 100 % FTTH est la solu­tion la plus effi­cace et la plus pérenne. En effet, la fibre optique per­met d’avoir des échanges à fort débit dans un sens et dans l’autre tout en opti­misant les dépens­es. Nous auri­ons pu faire le choix de mon­ter en débit ou encore d’installer des satel­lites mais les investisse­ments qui auraient été placés dans ces tech­niques auraient été à refaire dans le futur. Tôt ou tard, tout le monde arrivera à la fibre ! C’est donc la tech­nique la plus intéres­sante finan­cière­ment et la plus rentable pour un départe­ment comme la Loire.

En par­al­lèle, le 100 % FTTH sig­ni­fie une égal­ité d’accès à tous en matière de très haut débit, qu’on soit dans les zones urbaines ou rurales.

Pour atteindre cet objectif, la synergie des différents acteurs du territoire est clé. Quels sont les efforts déployés dans ce sens ?

Les EPCI se sont forte­ment mobil­isés aux côtés du SIEL-TE pour la créa­tion d’un ser­vice pub­lic de télé­com­mu­ni­ca­tion fibre optique. Ils ont en effet, démon­tré à l’État leur engage­ment pour que la Loire soit l’un des pre­miers départe­ments en France à déploy­er la fibre optique.

Par ailleurs, nous avons joué sur l’expertise et les com­pé­tences des entre­pris­es locales pour respecter le délai de 5 ans fixé par l’État, et ce à des prix respecta­bles. Ain­si, les 270 mil­lions d’euros qui ont été mis sur la table, ont per­mis de génér­er 600 emplois directs dans le cadre de la construction.

En par­al­lèle, le syn­di­cat s’est égale­ment assuré de faire en sorte que l’ensemble des équipements util­isés soient d’origine française.

La fibre se présente comme un enjeu essentiel pour la cohésion du territoire. Comment cela se traduit-il ?

Les zones rurales ou moins dens­es sont peu renta­bles pour les opéra­teurs privés. Aucun ne s’est donc déclaré intéressé pour dévelop­per la fibre sur ces ter­ri­toires. Cepen­dant, le développe­ment de la fibre optique dans un départe­ment rur­al efface les rup­tures géo­graphiques et les enclave­ments. Une fois les travaux ter­minés, d’ici quelques semaines, ce sont 311 000 habi­tants qui pour­ront béné­fici­er de la fibre optique.

Nous espérons que l’arrivée de la fibre, à l’image de ce qui s’est fait il y a un siè­cle pour l’électricité, va pou­voir amen­er des usages que nous n’imaginons pas encore dans le futur.


Pour en savoir plus sur le pro­gramme THD 42

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