Un héritage vieux de cent trente et un ans à la conquête du XXIe siècle

Dossier : Les coulisses du Bal de l'XMagazine N°661 Janvier 2011

Pour Pierre Mary, délégué général de l’AX, le Bal doit con­tin­uer d’être une activ­ité stratégique de l’As­so­ci­a­tion : “C’est pour nous une opéra­tion majeure de rela­tions publiques, d’où l’É­cole tire un béné­fice excep­tion­nel en ter­mes d’image. 

C’est un excel­lent vecteur de com­mu­ni­ca­tion, une par­en­thèse priv­ilégiée, où l’on peut com­mu­ni­quer entre X et par­ler de l’X au grand pub­lic d’une autre façon. Aucune autre asso­ci­a­tion de grande école n’a d’événe­ment équiv­a­lent. Nous recevons des ambas­sadeurs, des hauts fonc­tion­naires, des dirigeants de grandes entre­pris­es, des per­son­nal­ités du monde sci­en­tifique, indus­triel et cul­turel. De nom­breux prési­dents de la République y ont par­ticipé au moins une fois pen­dant leur mandat. 

C’est le dernier événe­ment de ce type en France. Nos spon­sors, sou­vent de grands groupes indus­triels, tirent aus­si par­ti du pres­tige de l’opéra­tion en invi­tant leurs clients dans le cadre des ” soirées priv­ilèges” dans le Grand Foy­er de l’Opéra dont la capac­ité est de 320 couverts. 


L’équipe de la Com­mis­sion du Bal de l’AX : de gauche à droite : Nathalie Litwin, Cather­ine Per­ot, Pierre Mary, Geneviève Guillemet, Aurélie Dexmier.


Le Bal joue un rôle fédéra­teur. Fédéra­teur entre généra­tions puisqu’il est coor­gan­isé par l’AX et les deux pro­mo­tions présentes sur le plateau de Palaiseau, et fédéra­teur entre les entités qui gravi­tent autour de l’É­cole.” Le pro­jet d’o­rig­ine en 1879, où le Bal con­tribuait à soutenir finan­cière­ment les poly­tech­ni­ciens en dif­fi­culté, est tou­jours d’actualité. 

Aujour­d’hui, la Caisse de Sec­ours est ali­men­tée par les recettes du Bal et en par­ti­c­uli­er par la tombo­la, dont les bil­lets d’une valeur de 5 euros sont disponibles avant et pen­dant le Bal. Comme le souligne Pierre Mary : ” Nous voulons per­me­t­tre à tous les bud­gets de par­ticiper à cette soirée ; c’est pourquoi nous avons gardé une large fourchette de prix (30 à 500 euros) suiv­ant la for­mule choisie.” 

Organisation : bilan 2010 et perspectives d’avenir

Plus on s’ap­proche de la date de l’événe­ment, plus la pres­sion s’in­ten­si­fie sur le ser­vice qui gère les ventes aux par­ti­c­uliers : deman­des de guidage sur le site, con­seils ves­ti­men­taires, ges­tion de la liste d’at­tente, négo­ci­a­tions de dernière minute. 

Aus­si, la Com­mis­sion du Bal a décidé d’amélior­er la présen­ta­tion du bul­letin de réser­va­tion en pas­sant de 22 à 15 presta­tions dif­férentes en fonc­tion de la caté­gorie de dîn­er, ” ce qui sera prob­a­ble­ment encore assez com­plexe à gér­er ” souligne Aurélie Dexmi­er, chargée de la vente aux particuliers. 

“Les respon­s­ables de l’orchestre de rock se sont beau­coup impliqués et ont large­ment prou­vé que l’on peut assumer une telle respon­s­abil­ité et en plus se faire plaisir. La réus­site a été com­plète cette année avec le nou­v­el orchestre, le groupe lyon­nais Music Live. Le Styx, le binet de l’X spé­cial­isé dans la tech­no, ain­si que le trai­teur devront migr­er en 2011 car la Rotonde qui les accueil­lait sera en travaux : l’Opéra a un pro­gramme de réno­va­tion par tranch­es suc­ces­sives sur plusieurs années : fresques murales, par­quets, miroirs. 

” Pour Nathalie Litwin, chargée de la créa­tion des doc­u­ments graphiques : ” Il faudrait ren­dre la tombo­la plus attrac­tive, par exem­ple en diver­si­fi­ant les lots offerts, peut-être en s’ori­en­tant vers du matériel high-tech. ” À cet effet, un élève du binet du Bal 2010 a pour mis­sion de con­tac­ter des entre­pris­es de ce secteur. Quelque­fois, le hasard ne fait pas bien les choses : ” Le gag­nant de la tombo­la 2010 était un X 38 qui n’a pu effectuer le voy­age en Tunisie prévu.” 

L’Opéra Garnier, un lieu magique

L’Opéra et le Bal de l’X ont une longue his­toire com­mune depuis 1924. Le Bal est d’ailleurs l’un des rares événe­ments men­tion­nés dans le pro­gramme de l’Opéra. Celui-ci, pri­vatisé à cette occa­sion par l’AX, val­orise les entre­pris­es vis-à-vis de leurs clients. Chaque année, cer­taines deman­dent à être infor­mées à l’a­vance de la date de début des réser­va­tions pour être sûres d’être présentes. 

Lors du prochain Bal 2011, les Étoiles, les Pre­miers Danseurs et le Corps de Bal­let présen­teront le bal­let clas­sique Cop­pélia d’Arthur Saint-Léon. Quant au quadrille, l’en­goue­ment des élèves pour le danser a atteint de telles pro­por­tions qu’il a fal­lu intro­duire un tirage au sort. 

Propos recueillis par Régine Lombard

Le quadrille

Danser le quadrille serait-il un fan­tasme féminin ? Les filles sont en effet sur­représen­tées dans le binet Bal (plus de 50 % en 2011 et 70% en 2010) chargé, entre autres, de super­vis­er la créa­tion d’une nou­velle robe à chaque édition. 

Héri­ti­er de la con­tredanse française du XVI­I­Ie siè­cle et du Quadrille des lanciers inau­guré à Dublin en 1818, le quadrille est une danse de bal et de salon en vogue pen­dant tout le XIXe siècle : 

— sous l’Em­pire et la Restau­ra­tion, essen­tielle­ment, mais encore sous le Sec­ond Empire, il désigne une choré­gra­phie apprise par un nom­bre défi­ni de par­tic­i­pants et exé­cutée au cours d’un bal, à titre d’intermède ; 

— plus large­ment, le mot désigne la danse de bal par excel­lence for­mée d’une suite de cinq fig­ures : le pan­talon, l’été, la poule, la pas­tourelle (ou tré­nis) et la finale (ou saint-simonienne). 

Les élèves de l’X sont fiers de per­pétuer cette tra­di­tion qui ne per­dure par ailleurs qu’au Bal de l’É­cole royale mil­i­taire de Bel­gique. Pour autant, l’u­nivers musi­cal du Bal est loin de se lim­iter au quadrille : par­mi les autres dans­es et musiques, on compte valse, tan­go, charleston, jazz et, last but not least, tech­no, world music et rock. 

(pho­to bal 2009 © Encre noire)

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