Transformer l’essai

Dossier : PolytechniciennesMagazine N°712 Février 2016
Par Odile LACOIN (04)

En ter­mi­nale, je partageais mon temps entre les études et le rug­by à haut niveau (avec deux entraîne­ments et un match par semaine). Je ne savais pas encore ce que je voulais faire plus tard. Mes moti­va­tions ? Rester général­iste, et auprès de mes amis qui se dirigeaient tous vers la prépa.

À l’époque, la pré­pa était pour moi quelque chose d’assez abstrait que ma famille ne pou­vait pas vrai­ment m’aider à appréhen­der. Je m’engageais donc dans cette voie en souhai­tant main­tenir le sport à haut niveau et un équili­bre dans ma vie sociale.

Garder le rythme et le moral

Mes pre­mières années de pré­pa ont été dif­fi­ciles. J’avais l’impression de tra­vailler, de com­pren­dre les cours, mais les résul­tats ne suiv­aient pas. En réal­ité, j’étais encore trop dis­per­sée. La pré­pa, c’est avant tout un con­cours d’abnégation.

“ La capacité de résoudre des problèmes et la puissance de travail, deux clés du succès ”

Quand on a une vie sociale et famil­iale très riche, il faut appren­dre à la met­tre de côté. Il ne s’agit pas pour autant de s’isoler, mais de trou­ver des amis de tra­vail pour main­tenir le rythme, le moral, et s’entraider au quotidien.

C’est pourquoi l’internat me sem­ble une très bonne option. C’est lorsque j’ai arrêté le rug­by et quit­té l’ambiance con­viviale de la mai­son que mes notes ont décol­lé. Cela peut sem­bler aride, mais en réal­ité, c’est dans l’adversité qu’on se décou­vre et qu’on se développe le plus, et que se créent les plus grandes amitiés.

Améliorer les performances

Pen­dant mes années à Poly­tech­nique, j’ai pu repren­dre le sport à haut niveau et me lancer dans la vie asso­cia­tive. J’ai appré­cié la diver­sité et la com­plé­men­tar­ité des enseigne­ments, allant des math­é­ma­tiques et des sci­ences cog­ni­tives à la sociologie.

Mais j’avais du mal à en voir les appli­ca­tions dans le monde de l’entreprise. Alors, j’ai choisi de pour­suiv­re ma for­ma­tion par un mas­ter en man­age­ment à l’université d’Oxford, qui me per­me­t­tait de tra­vailler en entre­prise en alternance.

J’ai ain­si décou­vert le monde des entre­pris­es et décidé de m’orienter vers un méti­er qui me per­me­t­trait d’améliorer leurs performances.

Présentation devant le board

Le méti­er du con­seil a de mul­ti­ples facettes, d’une mis­sion opéra­tionnelle au sein d’une usine française (à gauche), à une présen­ta­tion devant le board d’une société (à droite).

Un métier toujours différent

J’ai débuté dans le con­seil en stratégie et en organ­i­sa­tion il y a main­tenant sept ans. Les pre­mières années, j’ai décou­vert le fonc­tion­nement de dif­férentes indus­tries telles que l’hôtellerie, le retail (le com­merce de détail), les pro­duits de grande con­som­ma­tion, le luxe et la con­struc­tion, à tra­vers dif­férentes prob­lé­ma­tiques telles que la stratégie de crois­sance, le pric­ing (la fix­a­tion des prix), la stratégie com­mer­ciale, la ges­tion d’un assor­ti­ment, l’amélioration des prix de revient et la trans­for­ma­tion d’une organisation.

Je con­tin­ue à me pas­sion­ner pour ce méti­er exigeant et tou­jours dif­férent, que j’ai la chance d’exercer chez A. T. Kear­ney, un acteur mon­di­al majeur du secteur.

En par­al­lèle, je m’investis dans dif­férentes asso­ci­a­tions coachant des start-ups qui visent à dévelop­per l’économie ou le ray­on­nement de l’Afrique subsaharienne.

On me demande sou­vent quel est le lien entre l’X et le con­seil en stratégie. En réal­ité, Poly­tech­nique développe la capac­ité de résoudre des prob­lèmes et la puis­sance de tra­vail, deux fac­teurs clés du suc­cès dans le méti­er de consultant.

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