Témoignages

Dossier : X-Sursaut : exprimer des penséesMagazine N°639 Novembre 2008
Par Raoul de SAINT-VENANT (73)

L’honneur d’être ingénieur

Depuis Léonard de Vin­ci, l’ingénieur met les con­nais­sances sci­en­tifiques à la dis­po­si­tion de la société. Aux dis­ci­plines clas­siques : ouvrages d’art, assainisse­ment rur­al et urbain mais aus­si machines voire arme­ment s’a­joutent aujour­d’hui les développe­ments en matière de com­mu­ni­ca­tions, finance et nano ou biotechnologies.

En homme de syn­thèse il a été con­cep­teur ou exploitant de solu­tions com­bi­nant tech­niques, hommes et cap­i­taux et cela comme entre­pre­neur ou salarié.

Rétro­spec­tive­ment son bilan est aujour­d’hui plutôt positif.

Mais, recon­nais­sons-le, il a con­tribué à bien des drames : le Titan­ic, le dirige­able Hin­den­burg, le bar­rage de Mal­pas­set, le mont Saint-Odile, les sub­primes, entre autres. Il s’est rarement agi de nég­li­gences crim­inelles. Plus sou­vent l’am­bi­tion du pro­jet avait dépassé les moyens tech­niques et organ­i­sa­tion­nels du moment. À chaque fois, cepen­dant, on est revenu sur le sujet avec une solu­tion con­va­in­cante l’abor­dant cette fois d’une manière nou­velle à la fois plus glob­ale et plus détaillée.

Aujour­d’hui les sociétés européennes, en par­ti­c­uli­er la française, sont en crise et, tirant un mau­vais par­ti de leurs atouts, ont du mal à se pro­jeter dans l’avenir.

Or ce qui est en cause c’est l’ap­pli­ca­tion de deux sci­ences trans­ver­sales : l’é­conomie et la ges­tion d’en­tre­prise. De toute évi­dence les mécan­ismes de marché et la marche des entre­pris­es sont étouf­fés par une régle­men­ta­tion inadap­tée et par la mécon­nais­sance de leurs mécan­ismes. De cela, nous en sommes à la fois la cause et les vic­times. De ce fait, la solu­tion doit venir de nous autant que de l’ensem­ble de la société.

Nous avons, en tant qu’ingénieurs, un rôle impor­tant à y jouer : partager et faire partager notre com­préhen­sion par­tielle ou glob­ale de l’é­conomie et des entreprises.

X‑Sursaut procède de cette idée !

Raoul de Saint-Venant (73),
secrétaire de X‑Sursaut

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L’échange permet de mieux comprendre

Les diag­nos­tics sur l’é­conomie française sont nom­breux. Tous les ans le FMI pub­lie un rap­port dit ” de l’ar­ti­cle IV ” sur la France ; l’OCDE n’est pas en reste et notre cama­rade Jacques Attali a présidé une com­mis­sion aux recom­man­da­tions mul­ti­ples et très con­crètes. Pour­tant, le sur­saut que déjà devait sus­citer le rap­port Camdessus tarde à se man­i­fester. La France se pré­pare à con­naître la réces­sion avec un déficit struc­turel de ses finances publiques de 3 % de son PIB, un déficit extérieur récur­rent que l’Alle­magne sol­de en rechig­nant et un taux d’emploi par­mi les moins élevés d’Eu­rope. Que faire ? aurait-on dit naguère. Car il faut faire. Et qui doit faire ?

Les Français votent régulière­ment, ils opèrent des choix sur lesquels les poly­tech­ni­ciens au même titre que n’im­porte quel citoyen peu­vent s’ex­primer selon la modal­ité qui leur plaît. 

Ébranler les certitudes

Doit-on dès lors aller au-delà, présen­ter un point de vue poly­tech­ni­cien sur la sit­u­a­tion, alors que le débat se nour­rit de la dénon­ci­a­tion de la dic­tature des experts, et que, comme dans les années de X‑Crise, le grand ancêtre de X‑Sursaut, la trahi­son des clercs est pointée du doigt. Ques­tion exis­ten­tielle. Ques­tion à laque­lle nous répon­dons que l’échange per­met de mieux com­pren­dre. Dans la vie quo­ti­di­enne, autour de nous, les blogs, les forums, les sémi­naires se multiplient.

Notre volon­té est d’en être, notre méth­ode est d’as­soci­er l’ex­péri­ence des acteurs et les idées des écon­o­mistes académiques. Il s’ag­it d’ébran­ler des cer­ti­tudes et de démas­quer des pon­cifs pour éclair­er le débat économique.

Jean-Marc Daniel (74)

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