S’adapter ou mourir ?

Dossier : Le changement climatique ............................ 2e partie : Les MesuresMagazine N°680 Décembre 2012
Par Jean-Marc JANCOVICI (81)

En octo­bre 2012, New York a été vic­time d’un oura­gan par­ti­c­ulière­ment en forme. Même si la télévi­sion en a par­lé presque en boucle, seules quelques dizaines de morts sont à déplorer.

En 2008, la Bir­manie (désor­mais le Myan­mar) a subi elle aus­si un oura­gan, qui s’est sol­dé par 200 000 vies per­dues. Pourquoi ? À cause d’une « sim­ple » dif­férence de capac­ité à s’adapter face à un aléa à peu près identique.

Les Bir­mans seraient-ils plus insou­ciants que les Améri­cains ? Dia­ble non, ils ne dis­posent surtout pas des énormes moyens matériels – donc de l’énergie – dont nos cousins d’outre-Atlantique béné­fi­cient pour faire face à tout imprévu.

Cet exem­ple illus­tre toute la dif­fi­culté qu’il y a à trans­former une vis­i­bil­ité – au demeu­rant impar­faite – sur un proces­sus d’ensemble – ici, un réchauf­fe­ment cli­ma­tique dont une ampli­fi­ca­tion future n’est désor­mais plus évitable – en risques pos­si­bles à tel endroit et à tel moment.

Or, s’adapter au mieux – ce qui est toute la ques­tion que nous vous pro­posons dans ce dossier – sup­pose un min­i­mum de capac­ité à imag­in­er les con­séquences locales et tem­porelles d’un phénomène glob­al dont la ciné­tique d’ensemble reste incer­taine. C’est évidem­ment tout sauf simple.

En out­re, l’expert d’un domaine – l’agriculture par exem­ple – n’aura pas tou­jours l’occasion d’inclure dans son approche les fac­teurs de pres­sion ou de résilience venant d’autres domaines que le change­ment cli­ma­tique, alors que nos lecteurs aimeraient avoir une vision inté­grée et par­faite­ment cohérente des risques, illus­trant la com­bi­na­toire des fac­teurs de pression.

De fait, seule cette approche per­met de réfléchir aux meilleurs moyens de s’adapter sous con­trainte. La mau­vaise nou­velle est donc que l’on sor­ti­ra prob­a­ble­ment de ces pages avec plus de ques­tions qu’en y entrant. Mais la bonne, que l’on va pou­voir jouer avec les pièces du puzzle.

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