PRIM'X équipe dirigeante

PRIM’X : le chiffrement des données en toute confiance

Dossier : Dossier FFEMagazine N°721 Janvier 2017
Par Nicolas BACHELIER

Pourquoi et comment vos clients et plus largement les grands groupes, en sont arrivés à utiliser massivement des produits de chiffrement ?

Jusqu’au début des années 2000, le chif­fre­ment était encore consi­dé­ré en France comme une arme de guerre. Son usage était confi­né à des entre­prises ou des ser­vices d’État très sen­sibles et les tech­no­lo­gies pou­vaient être assez contrai­gnantes à l’usage, à la fois pour les uti­li­sa­teurs, pour les ser­vices IT et les ser­vices en charge de la sécu­ri­té. Les déploie­ments étaient donc réser­vés à des usages ponc­tuels ou très localisés. 

Depuis lors, son usage s’est libé­ra­li­sé et en l’espace d’une dizaine d’années, nous avons assis­té à une explo­sion de l’utilisation du chif­fre­ment autant au sein des entre­prises que des admi­nis­tra­tions. Il est vrai qu’aujourd’hui les outils de chif­fre­ment sont arri­vés à un tel niveau de matu­ri­té que les entre­prises n’ont plus peur d’utiliser mas­si­ve­ment cette tech­no­lo­gie pour pro­té­ger leurs données. 

Les pro­jets ont chan­gé de nature puisque nous assis­tons désor­mais à des déploie­ments qui concernent toutes les don­nées d’un ser­vice voire même d’une entre­prise et que ces don­nées sont chif­frées pour être pro­té­gées par­tout et tout le temps. 

Pourquoi ce déploiement s’est-il exercé doucement ?

Le chif­fre­ment, ce n’est pas com­pli­qué ! Créer un algo­rithme pour chif­frer un fichier est à la por­tée de beau­coup d’ingénieurs, en revanche le rendre opé­ra­tion­nel dans un envi­ron­ne­ment d’entreprise est beau­coup plus ardu… 

Et puis la tech­no­lo­gie a dû convaincre les scep­tiques qui crai­gnaient de mettre en péril leurs don­nées en les chif­frant. C’est un réflexe natu­rel que de craindre de ne pas pou­voir récu­pé­rer ses infor­ma­tions si elles sont ren­dues illi­sibles. Et c’est vrai que cette per­cep­tion est aus­si accen­tuée par la pro­li­fé­ra­tion des attaques par ran­som­ware (ran­çon­gi­ciel) qui chiffrent les don­nées dans le but de ran­çon­ner leur propriétaire. 

Nous sommes loin de tout cela main­te­nant et les clients font désor­mais la part des choses, mais il a fal­lu acqué­rir ce pre­mier niveau de confiance en la technologie. 

Des évènements mondiaux comme l’affaire Snowden ont-ils participé au renforcement de la confiance dans le chiffrement ?

En effet, cette affaire a eu un reten­tis­se­ment mon­dial. Cepen­dant, à l’image d’autres affaires de fuites d’information comme les Pana­ma Papers ou autres Off­sho­re­Leaks, l’affaire Snow­den a plu­tôt mis en exergue l’absence du chif­fre­ment sur les don­nées sensibles. 

Ces affaires ont eu le mérite de démo­cra­ti­ser les prin­cipes du chif­fre­ment. Il n’est plus aujourd’hui un grand patron d’entreprise qui ne connaisse cette tech­no­lo­gie, qui ne sache pas que ces pro­duits per­mettent de pro­té­ger l’information et d’en assu­rer la confidentialité. 

Les Res­pon­sables de la sécu­ri­té des sys­tèmes d’information n’ont presque plus de péda­go­gie à faire sur le chif­fre­ment. Ils ont plus de liber­té pour lan­cer ce type de projet. 

Comment faire en sorte que les clients aient eux aussi confiance en vos produits ?

C’est le deuxième niveau de confiance : par­ve­nir à faire recon­naitre ses pro­duits par le marché. 


Nico­las Bache­lier, Direc­teur Commercial
et Serge Binet, Pré­sident-Direc­teur Général

Dans un sec­teur qui reste une niche, notre approche a été dès le départ de mettre en avant l’expertise tech­no­lo­gique de nos équipes et leur capa­ci­té à adap­ter nos logi­ciels aux pro­blé­ma­tiques opé­ra­tion­nelles des clients. Et puis les clients ont com­men­cé à nous faire confiance pour fina­le­ment mettre en œuvre nos solu­tions sur des parcs de plus en plus étendus. 

Désor­mais, nous adres­sons les pro­jets par le haut, en pré­co­ni­sant une approche glo­bale de la pro­tec­tion de l’information, en expli­quant que les don­nées peuvent être pro­té­gées par­tout et tout le temps. 

Nous met­tons aus­si en avant nos pro­duits d’infrastructure, comme Zone­Cen­tral, qui per­mettent de cloi­son­ner l’information non seule­ment en interne, entre uti­li­sa­teurs, entre ser­vices ou vis-à- vis de l’IT, mais aus­si à l’extérieur du péri­mètre de l’entreprise, chez un four­nis­seur de ser­vices dans le Cloud par exemple. 

Nous avons aus­si tra­vaillé pour que nos pro­duits obtiennent le Label France Cyber­Se­cu­ri­ty. Nous avons obte­nu ce label pour nos quatre logi­ciels prin­ci­paux, et ce dès le lan­ce­ment du Label en jan­vier 2015. C’est un label de recon­nais­sance déli­vré par un col­lège com­po­sé de clients, d’industriels et de repré­sen­tants de l’État qui a contri­bué à asseoir notre noto­rié­té sur le mar­ché Français. 

Existe-il aussi des niveaux de confiance supérieurs ?

Oui, il en existe deux par­ti­cu­liè­re­ment impor­tants dans notre domaine, ils sont déli­vrés en France par l’ANSSI, l’Agence Natio­nale de la Sécu­ri­té de Sys­tèmes d’Information.

DÉBUT 2016, NOUS AVONS VENDU À L’ÉTAT FRANÇAIS DES LICENCES DE NOS PRODUITS ZED!, ZONECENTRAL ET CRYHOD POUR ÉQUIPER LA TOTALITÉ DES MINISTÈRES, DES ADMINISTRATIONS CENTRALES ET DES SERVICES DÉCONCENTRÉS, CE QUI REPRÉSENTE PRÈS D’UN MILLION DE POSTES DE TRAVAIL.

Il s’agit tout d’abord de la cer­ti­fi­ca­tion aux Cri­tères Com­muns qui est une garan­tie de robus­tesse dans les pro­duits. Ils sont audi­tés en pro­fon­deur par un orga­nisme indé­pen­dant. C’est au terme d’un pro­ces­sus long, dur et très cou­teux que l’on peut espé­rer l’obtenir.

Nous l’avons sui­vi et à de mul­tiples reprises puisque nos prin­ci­paux pro­duits, Zone­Cen­tral, Zed!, Cry­hod et Zone­Point ont tous été cer­ti­fiés et pour cer­tains plu­sieurs fois. Cette cer­ti­fi­ca­tion apporte une confiance qui s’exporte : elle est recon­nue au niveau inter­na­tio­nal, ce qui per­met à Prim’X d’approcher beau­coup plus faci­le­ment les mar­chés à l’export et plus par­ti­cu­liè­re­ment les pays éloi­gnés comme la Malai­sie ou le Chi­li où l’appétence est forte, mais le besoin de recon­nais­sance aussi. 

Qu’en est-il du second haut niveau de confiance délivré par l’ANSSI ?

C’est la confiance d’ordre réga­lien qui va assu­rer à un État, à ses grands acteurs éco­no­miques et à ses opé­ra­teurs d’infrastructures cri­tiques que les pro­duits sont « propres » ; lan­gage diplo­ma­tique pour dire qu’ils sont exempts de toute « back­door » ou faille inten­tion­nelle et qu’ils pro­tègent bien contre l’espionnage éco­no­mique ou d’État.

C’est une garan­tie de confiance indis­pen­sable qui est donc elle aus­si déli­vrée par l’ANSSI et que Prim’X a été cher­cher pour cha­cun de ses pro­duits. Mais cette confiance-là ne s’exporte pas ! C’est à nous d’aller la cher­cher dans chaque pays, auprès de chaque État, là où c’est néces­saire et là où nous vou­lons tra­vailler avec les grands acteurs natio­naux ; c’est, pour eux, une ques­tion d’indépendance et de sou­ve­rai­ne­té numé­rique. Alors nous le faisons. 

EN BREF

Société lyonnaise fondée en 2003 par des experts de la cryptographie ;
30 personnes dont 80 % au développement ;
5 logiciels de confiance :
  • Certifications CC EAL3+
  • Qualifications ANSSI
  • Agréés pour la protection d’informations classifiées :
     – Diffusion Restreinte OTAN
     – Restreint UE
     – EUROCOR Diffusion Restreinte.

Quel est le marché dont vous êtes le plus fier ?

Début 2016, nous avons ven­du à l’État fran­çais des licences de nos pro­duits Zed!, Zone­Cen­tral et Cry­hod pour équi­per la tota­li­té des Minis­tères, des Admi­nis­tra­tions Cen­trales et des Ser­vices Décon­cen­trés, ce qui repré­sente près d’un mil­lion de postes de travail. 

Nous réa­li­sions jusqu’alors la majo­ri­té de notre chiffre d’affaires dans le sec­teur pri­vé et cette réfé­rence rééqui­libre notre por­te­feuille de clients. Mais sur­tout, elle nous donne une visi­bi­li­té énorme sur le marché. 

C’est la pre­mière fois qu’un État s’engage sur pareille voie et je peux vous assu­rer que cela inter­pelle for­te­ment nos inter­lo­cu­teurs hors de nos fron­tières ; cela nous ouvre des portes que nous n’aurions pas osé pous­ser et nous pro­jette à l’export avec de grandes ambitions. 

La confiance de nos clients nous donne des ailes.

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