“Choisir le gaz, c’est aussi choisir l’avenir”

Dossier : Vie des EntreprisesMagazine N°736 Juin 2018
Par Édouard SAUVAGE (86)

Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de biogaz et de méthanisation. De quoi s’agit-il ?

Le bio­gaz, un gaz 100 % renou­ve­lable est pro­duit loca­le­ment notam­ment à par­tir de rési­dus agri­coles, d’effluents d’élevage et de déchets fer­men­tes­cibles. Après épu­ra­tion, il atteint le même niveau de qua­li­té que le gaz natu­rel et peut donc être injec­té dans les réseaux dont GRDF est le prin­ci­pal ges­tion­naire en France. 

On l’appelle alors bio­mé­thane, un gaz vert, qui sert à chauf­fer, cui­si­ner et peut éga­le­ment être uti­li­sé comme car­bu­rant (Bio­GNV) afin d’offrir une solu­tion éco­no­mique et éco­lo­gique pour le trans­port de mar­chan­dises et de personnes. 

Dans le cadre de la Transition Énergétique, quels sont les enjeux qui découlent du développement de la méthanisation ?

Nous sommes convain­cus que le gaz vert repré­sente l’avenir du gaz car il per­met de réduire les émis­sions de CO₂ et tendre vers l’objectif de neu­tra­li­té car­bone fixé par l’État. Le bio­mé­thane per­met d’augmenter la part d’énergie renou­ve­lable dans les consom­ma­tions d’énergies et accroître la pro­por­tion de car­bu­rant d’origine renou­ve­lable dans les transports. 

Il contri­bue à l’ancrage d’une éco­no­mie cir­cu­laire pour les ter­ri­toires et favo­rise le déve­lop­pe­ment d’une agri­cul­ture durable et pérenne éco­no­mi­que­ment en créant des emplois non-délo­ca­li­sables directs. 

En 2030, on estime que près de 50 000 exploi­tants agri­coles pour­raient être concer­nés par la méthanisation. 

L’émergence du bio­mé­thane apporte une solu­tion ver­tueuse pour le trai­te­ment et la valo­ri­sa­tion des déchets. La pro­duc­tion de bio­gaz génère éga­le­ment un copro­duit appe­lé diges­tat. Engrais orga­nique natu­rel, il peut être épan­du sur les terres agri­coles et se sub­sti­tue ain­si aux engrais miné­raux d’origine fossile. 

Enfin, la pro­duc­tion de gaz renou­ve­lable sur notre ter­ri­toire en sub­sti­tu­tion d’importation per­met d’améliorer la balance com­mer­ciale de notre pays en ren­for­çant son indé­pen­dance énergétique. 

En tant que distributeur de gaz, comment vous positionnez-vous par rapport à ce sujet ?

GRDF se mobi­lise pour favo­ri­ser l’injection de bio­mé­thane dans le réseau de dis­tri­bu­tion et pour fédé­rer la filière pro­fes­sion­nelle. Il est impor­tant de sou­li­gner qu’en plus des exter­na­li­tés posi­tives déjà évo­quées, le déve­lop­pe­ment du gaz vert ne néces­site pas d’investissements mas­sifs en matière d’infrastructure de réseau mais une série d’adaptations tech­niques ciblées au ser­vice d’une ges­tion décen­tra­li­sée et digitalisée. 

Un ensemble de fac­teurs qui rendent cette éner­gie déjà com­pé­ti­tive alors que la filière est jeune. Le prix des éner­gies fos­siles va for­te­ment aug­men­ter, notam­ment avec la mon­tée en puis­sance de la contri­bu­tion cli­mat éner­gie ; la décar­bo­na­tion est un réel choix de socié­té et le gaz renou­ve­lable une opportunité. 

Quelles sont vos perspectives ?

Le dyna­misme de la filière et le poten­tiel de déve­lop­pe­ment de la métha­ni­sa­tion dans notre pays, conforte l’ambition que GRDF porte d’injecter, d’ici à 2030, 30 % de gaz renou­ve­lable dans le réseau. 

Nous avons pré­sen­té avec l’ADEME une étude inti­tu­lée « Vers un mix de gaz 100 % renou­ve­lable en 2050 ? ». Cette étude détaillée défi­nit des pers­pec­tives claires et concrètes qui pour­raient per­mettre d’atteindre 100 % de gaz renou­ve­lable en 2050. 

Chez GRDF, nous sommes convain­cus de l’importance du gaz dans le mix éner­gé­tique fran­çais et de sa place incon­tour­nable pour per­mettre le suc­cès de la tran­si­tion énergétique. 

Nous sou­hai­tons que la future Pro­gram­ma­tion Plu­ri­an­nuelle de l’Énergie donne une place plus impor­tante au bio­mé­thane du fait de son potentiel. 

Fixer un objec­tif de 50 TWh d’injection en 2028 consti­tue­rait un signal poli­tique déter­mi­nant pour le déve­lop­pe­ment de cette filière exem­plaire de l’économie circulaire.

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