« Un réseau convivial d’échanges culturels »

Dossier : X-Pays-Bas : la tulipe noireMagazine N°675 Mai 2012
Par Michel BERTRANDIAS (81)

Com­ment échang­er dans un pays étranger entre cama­rades, alors que ceux-ci sont sou­vent de pas­sage pour quelques années seule­ment ? Avec la patience et la foi de Cor­nelius Van Baer­le, le héros de Dumas en quête de la tulipe noire, Michel Bertran­dias (81) oeu­vre depuis sept ans au développe­ment du groupe X‑Pays-Bas, en asso­ci­a­tion avec d’autres grandes écoles.

Le musée Frans-Hals à Haarlem, Pays-Bas.
Le musée Frans-Hals à Haar­lem, Pays-Bas.

Une taille critique

« C’est à l’occasion de la créa­tion du réseau Grandes Écoles Pays- Bas (GEPB), en 2004, que j’ai pris la déci­sion de fonder un groupe X aux Pays-Bas, rappelle-t-il.

« En effet, je con­nais­sais d’autres groupes d’anciens de grandes écoles, comme HEC, et l’adhésion au GEPB devait se faire via un groupe exis­tant et non en tant qu’individu.

« Ce groupe­ment a vu le jour car la plu­part des écoles comptent peu d’anciens élèves ici et les groupes n’atteignent pas une taille cri­tique suff­isante pour fonc­tion­ner régulièrement. »

Le triangle d’or

« Le groupe compte en moyenne une quin­zaine de cama­rades répar­tis sur tout le ter­ri­toire néer­landais, dont les pro­mos s’échelonnent entre 1970 et 2008. Les pôles d’attraction sont Ams­ter­dam et La Haye, où je réside moi-même. Même si le pays n’est pas très grand, les déplace­ments peu­vent pren­dre pas mal de temps. La plu­part des man­i­fes­ta­tions sont organ­isées dans le Rand­stad (tri­an­gle Ams­ter­dam-Rot­ter­dam-Utrecht, inclu­ant La Haye).

« Les cama­rades peu­vent être ici pour de longues durées, comme ceux qui tra­vail­lent à l’Office européen des brevets ou à l’Estec (Euro­pean space research and tech­nol­o­gy Cen­tre), Cen­tre européen de recherche et de tech­nolo­gie spa­tiales, situé à Noordwijk.

« D’autres ne restent que quelques années, trois ans en moyenne, comme ceux tra­vail­lant chez les pétroliers. Enfin, nous accueil­lons de jeunes cama­rades venant en stage pour une année environ. »

Michel BertrandiasMichel Bertran­dias (81) choisit le corps de l’armement à la sor­tie de l’X. Après l’Ensta, tra­vail­lant dans le domaine de la sim­u­la­tion, il a l’opportunité de par­tir aux Pays-Bas en tant qu’officier de liai­son et expert à l’Otan. En 1998, il est embauché à l’Otan pour tra­vailler sur les sys­tèmes d’information.
Mar­ié depuis vingt-sept ans, il a trois enfants dont deux rési­dent actuelle­ment en France pour leurs études supérieures.
Joueur de foot­ball durant l’année, sa grande pas­sion est le ski nau­tique qu’il pra­tique à un bon niveau l’été. « À cet égard, dit-il, la Floride serait plus adap­tée que les Pays-Bas !»

X‑Pays-Bas

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Pauli­naas­traat 19 2595 GG Den Haag
Tél. : 00 31 (70) 382 5937
michel.bertrandias@ polytechnique.org
La Haye
La Haye (Den Haag).
Grandes Écoles aux Pays-Bas
Le réseau Grandes Écoles Pays-Bas (GEPB) regroupe des anciens élèves de Cen­trale, l’ENA, l’ESCP, HEC, l’Insead, les Mines, Poly­tech­nique, Sci­ences-po, etc. Dans une per­spec­tive inter­cul­turelle et européenne, il pro­pose chaque année un cer­tain nom­bre de ren­con­tres et de vis­ites. Avec 41528 km², dont le quart en dessous du niveau de la mer, les Pays-Bas comptent env­i­ron 16,5 mil­lions d‘habitants.

Réseau et relais

« Les con­tacts se font presque exclu­sive­ment par cour­riel, car nous fonc­tion­nons à bud­get et coti­sa­tion zéro. Les activ­ités sont dou­bles : il y a celles, peu nom­breuses, organ­isées en pro­pre et celles du groupe GEPB que nous relayons auprès des mem­bres du groupe X.

Noordwijk
Noord­wijk, haut lieu de la recherche spatiale.

« Récem­ment, une par­tie des X présents aux Pays- Bas s’est retrou­vée à l’occasion de la Chan­deleur dans une crêperie à Noord­wijk. « Quand un cama­rade arrive et me con­tacte, je m’efforce de l’aider et de répon­dre à ses ques­tions. J’habite en effet à La Haye depuis dix-huit ans et mon épouse est vice-prési­dente de l’Accueil des Fran­coph­o­nes de La Haye. Nous con­nais­sons donc assez bien ce pays et de nom­breuses personnes. »

Trop proche de la France

« Les deux prin­ci­pales dif­fi­cultés, estime Michel Bertran­dias, sont la petite taille du groupe et le turnover des mem­bres. Cer­tains ne décou­vrent l’existence du groupe que peu de temps avant de repar­tir. La prox­im­ité de la France fait aus­si que bon nom­bre de mem­bres, surtout ceux qui sont ici pour un temps rel­a­tive­ment court, par­tent facile­ment en week-end, soit aux Pays-Bas pour vis­iter, soit en France. Il est par­fois dif­fi­cile de trou­ver une date commune. »

Des satisfactions ?

« J’aime bien ren­con­tr­er de jeunes cama­rades car cela me per­met, en échangeant avec eux, de suiv­re les évo­lu­tions de l’École. »

Propos recueillis par Jean-Marc Chabanas (58)

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