Restructuring des entreprises en difficulté : il faut savoir anticiper !

Dossier : SupplémentMagazine N°748 Octobre 2019
Par Fabrice PATRIZIO

Le Cabi­net Archers accom­pagne les entre­prises de taille impor­tante en dif­fi­cul­té sur des opé­ra­tions de restruc­tu­ra­tion, conseillant et défen­dant une clien­tèle fran­çaise et étran­gère. Le point avec Fabrice Patri­zio, avo­cat asso­cié spé­cia­li­sé dans le retour­ne­ment d’entreprises. Il revient pour nous sur le posi­tion­ne­ment du cabi­net, ses exper­tises et les der­niers dos­siers sur les­quels le cabi­net est intervenu.

Alors que le cabi­net fête ses 10 ans, pou­vez-vous nous rap­pe­ler votre positionnement ? 
Créé en 2009 autour de quelques avo­cats, le Cabi­net Archers compte aujourd’hui 12 asso­ciés et une qua­ran­taine d’avocats spé­cia­li­sés dans le droit des affaires, notam­ment la finance, le fis­cal, les fusions-acqui­si­tions (M&A), le conten­tieux et la restruc­tu­ra­tion, avec une acti­vi­té immo­bi­lière transversale.
Plus par­ti­cu­liè­re­ment, notre dépar­te­ment dédié aux restruc­tu­ra­tions et à la pro­cé­dure col­lec­tive accom­pagne nos clients fran­çais et inter­na­tio­naux dans l’ensemble des aspects de la restruc­tu­ra­tion d’entreprise. Nous nous foca­li­sons notam­ment sur les acti­vi­tés de reprise à la barre, de refi­nan­ce­ment ou de ces­sion d’entreprises en difficulté.

Les opé­ra­tions de M&A sur des entre­prises en dif­fi­cul­té ont des condi­tions spé­ci­fiques. Quelles sont-elles ? 
Le fac­teur déter­mi­nant dans ces opé­ra­tions est le temps. Elles imposent une ges­tion du temps très contrai­gnante à l’ensemble des par­ties pre­nantes pour trou­ver une solu­tion rapide. Pour opti­mi­ser les chances de réus­site, il est cen­tral, voire stra­té­gique, d’agir le plus en amont pos­sible. Par exemple, en agis­sant avant l’ouverture d’une pro­cé­dure col­lec­tive, l’accès à l’information et son ana­lyse (néces­saires à la bonne com­pré­hen­sion de la situa­tion exacte de l’entreprise) sont faci­li­tés. Les règles par­ti­cu­lières de la pro­cé­dure col­lec­tive com­pliquent indu­bi­ta­ble­ment le pro­ces­sus de ces­sion d’une entre­prise en difficulté.
Le mana­ge­ment de son côté, outre la ges­tion opé­ra­tion­nelle quo­ti­dienne, est rapi­de­ment sub­mer­gé par les demandes, des banques, clients ou four­nis­seurs, et donc beau­coup moins dis­po­nible. D’où l’importance d’anticiper pour trai­ter les dif­fi­cul­tés dès que pos­sible et pou­voir pro­po­ser le moment venu une offre suf­fi­sam­ment sédui­sante pour les repreneurs.

Vous êtes inter­ve­nus sur les dos­siers LA GRANDE RÉCRÉ et MARANATHA. Quelles sont les spé­ci­fi­ci­tés de ces affaires ?
La réor­ga­ni­sa­tion de LA GRANDE RÉCRÉ est par­tie d’un redres­se­ment judi­ciaire qui lais­sait entre­voir la pos­si­bi­li­té d’un redres­se­ment et d’une réor­ga­ni­sa­tion en pro­fon­deur. Le restruc­tu­ring a été opé­ré à trois niveaux :

  • Un recen­trage en France sur les maga­sins affi­chant plus de 30 % de ren­ta­bi­li­té. Résul­tats : 64 maga­sins ont été fer­més ou rachetés ;
  • L’arrêt du finan­ce­ment de la France vers les filiales euro­péennes qui étaient toutes défi­ci­taires. Cela a conduit le groupe à se défaire de ses filiales en Suisse, en Bel­gique et en Espagne ;
  • Le redi­men­sion­ne­ment du siège social pour être en adé­qua­tion avec les coûts de struc­ture d’un réseau com­po­sé de 104 maga­sins et de 900 personnes.

Aujourd’hui, LA GRANDE RÉCRÉ est ados­sée à la Finan­cière Immo­bi­lière de Bor­deaux. Suite au pla­ce­ment en redres­se­ment judi­ciaire en sep­tembre 2017 de plus d’une cen­taine d’entités juri­diques du Groupe Mara­na­tha, le Tri­bu­nal de com­merce de Mar­seille a dési­gné le fonds d’investissement Colo­ny Capi­tal comme repre­neur. Nous avons conseillé ce fonds sur cette opération.
Le pro­jet de Colo­ny Capi­tal a été, non seule­ment de trai­ter au mieux le pas­sif consé­quent géné­ré par le Groupe Mara­na­tha mais aus­si d’offrir un plan de sau­ve­tage aux 6000 inves­tis­seurs pri­vés qui ont inves­ti dans ce Groupe en grande difficulté.

Suite de l’ar­ticle dis­po­nible en pdf

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