Les Grues RATIER

Dossier : Que sont-elles devenues ?Magazine N°Les Grues RATIER

En 1972 publicité dans La Jaune et la Rouge

La nou­velle École se bâtit, à Palai­seau, avec un nou­veau modèle de Grue à Tour RICHIER 1372 (220tm), uti­li­sée par !“Entre­prise Nord France.

Comme BRUYANT, Pré­sident de Nord France est de la 38, il fait peindre ses grues en rouge, ce qui déses­père BARBA, Pré­sident de RICHIER, qui est de la 44 (tout le maté­riel RICHIER est peint en jaune, bien sûr) mais réjouit DURAND(45), Direc­teur de l’U­ni­té Grues à Tour de RICHIER et JACQUIN (52), Direc­teur Géné­ral de RICHIER.

RICHIER qui a four­ni la plus haute grue du monde et pro­duit main­te­nant les plus puis­santes grues du monde, toutes jaunes, est prêt à livrer’­même des grues ‚. rouges

Voici la page de publicité (La Jaune et La Rouge 273 – septembre 1972) :

On peut ajou­ter à cela l’ar­ticle (La Jaune et la Rouge n°288 de jan­vier 1974): L’é­vo­lu­tion des machines de Tra­vaux Publics par Michel BARBA (44), pré­sident de Richier

Le site des grutiers nous décrit une suite plutôt grise. Des extraits :

Le site des grutiers

Histoire de Paulin RICHIER

En 1929, Pau­lin Richier met au point une béton­nière qu’il fabrique dans une usine construite pour l” occa­sion en 1931 dans la plaine de Mont­jo­ly à Charleville .

Il y pro­duit dès 1933 des rou­leaux com­pres­seurs puis des pelles méca­niques dans de nou­veaux locaux. En 1949 sortent de fabri­ca­tion les pre­miers bulldozers.

Lea­der euro­péen des engins de tra­vaux publics, le géant équipe même l’armée.

Mais dans les années 70, la Marque arden­naise subit de plein fouet la crise pétro­lière. Rache­té par les Amé­ri­cains en 1972, le groupe Richier est » dépe­cé » par Ford, pas­sant de plus de 4000 sala­riés en 76 à 2600 trois ans plus tard pour fina­le­ment être mis en liquidation.

En 91 , le construc­teur auto­mo­bile arden­nais Gilles Pon­cin, ins­talle son entre­prise d” équi­pe­ment d” engins de chan­tier sur la friche Richier recon­ver­tie en ZI , Ford y conser­vant tou­te­fois une acti­vi­té par l’in­ter­mé­diaire de sa filiale VISTEON qui pro­duit des cli­ma­ti­sa­tions pour voitures.

RICHIER avait plu­sieurs usines au chef-lieu. La plu­part des ouvriers habi­taient Char­le­ville ou ses environs.

Ain­si ceux de Mécaest , située dans l” actuel super­mar­ché Match , venaient de Mézières ou de Mohon à pied , de La Fran­che­ville à vélo et de Flize ou Nou­vion en train . Seule la » maî­trise » pos­sé­dait : vélo-moteur , moto ou encore plus rare­ment voi­ture , il n” y avait d” ailleurs pas de parking .

Le tra­vail se fai­sait sur 6 jours du lun­di au same­di soit une semaine de 45 h ! Pas de 3 X 8 . Chaque ouvrier était res­pon­sable de sa machine. La for­ma­tion se fai­sait sur le tas mais le patron encou­ra­geait ses ouvriers à évo­luer, leur offrant la pos­si­bi­li­té d’obtenir des diplômes par le biais de l’enseignement tech­nique (Bien avant Bazin, dans les actuels locaux du Col­lège Jean Macé) .

Nom­breux étaient les sala­riés qui tra­vaillaient » en famille « . Le père voire le grand-père fai­sait embau­cher fils et petits – fils dès la sor­tie de l’école à 14 ou 15 ans ! La paie était ver­sée en espèces et il y avait par­fois des erreurs entre les pré­noms d’un même patronyme !

Lors des grands évé­ne­ments, l’on ces­sait le tra­vail, le temps d” applau­dir les cou­reurs du Tour de France ou l” équipe vic­to­rieuse de Sedan reve­nant en train au pays avec … la Coupe de France !

Que reste-t-il de la saga Richier à Char­le­ville-Mézières ? Bien peu de choses en fait. Un vieux rou­leau com­pres­seur aban­don­né sur l” ancien site de pro­duc­tion …et une rue au nom de son fondateur .

Hasard ou iro­nie du sort c’est aus­si l’adresse de l’actuelle conces­sion FORD … le grand homme aurait-il appré­cié ? Lui qui mou­rut dans l’année qui sui­vit le rachat de son entre­prise par les » Ricains « .

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