Cryptomonnaies et paiements : adoption et coexistence avec la monnaie fiat

Cryptomonnaies et paiements : adoption et coexistence avec la monnaie fiat

Dossier : BitcoinMagazine N°792 Février 2024
Par Michel KHAZZAKA

Nous nous orien­tons vers un monde où la mon­naie clas­sique coha­bi­te­ra avec les cryp­to­mon­naies sous ses dif­fé­rentes formes, et des paie­ments clas­siques seront secon­dés par un canal paral­lèle en cryp­to­paie­ment, avec des ponts régu­lés qui per­met­tront les échanges entre ces deux mondes, le tout dans un contexte avec au fond le Web3 et l’intelligence arti­fi­cielle. Les consé­quences de ces chan­ge­ments seront une forte baisse des taux de fraude sur les paie­ments, une aug­men­ta­tion du choix pour les payeurs et les com­mer­çants, une réduc­tion des frais trop éle­vés notam­ment des paie­ments en ligne et trans­fron­ta­liers. En revanche l’ampleur du chan­ge­ment amè­ne­ra tous les acteurs de la chaîne de valeur des paie­ments à se repo­si­tion­ner, sous peine de deve­nir obsolètes.

La bataille pour l’avenir des crypto­paiements a com­men­cé et, puisque la ques­tion réside au point de conver­gence des crypto­monnaies, des smart­phones, de la banque, des paie­ments, du com­merce et de la vie pri­vée, les enjeux sont très élevés.

La course à l’armement monétaire

Depuis le minage du pre­mier bloc sur Bit­coin en 2009, la capi­ta­li­sa­tion totale des cryp­to­mon­naies est pas­sé de 0 à 1 000 mil­liards de dol­lars en seule­ment douze ans. Cette valo­ri­sa­tion ne repré­sente pour­tant que la moi­tié des reve­nus annuels des indus­triels du paie­ment, esti­més à plus de 2 200 mil­liards de dol­lars. Par­mi tous les sec­teurs d’activité, les ser­vices liés aux paie­ments génèrent les reve­nus les plus impor­tants à l’échelle mon­diale et connaissent une trans­for­ma­tion pro­fonde depuis l’avènement de Bit­coin et du smartphone.

En 2023, la majo­ri­té des banques cen­trales a accé­lé­ré les expéri­mentations pour émettre une mon­naie numé­rique de banque cen­trale (MNBC). Un nombre en crois­sance forte, pas­sant de 35 pays en 2020 à 130 pays dès 2021. Le gou­ver­neur de la Banque de France a pré­sen­té en juillet 2023 le pro­jet de l’euro numé­rique (e‑euro) comme une forme de billet de banque, mais numé­rique, le qua­li­fiant de Cash+ ou « cash amélioré ».

En août 2023, Pay­Pal, un des pion­niers des paie­ments en ligne depuis 1998, a lan­cé un sta­ble­coin dol­lar (PyUSD) ain­si qu’une pla­te­forme d’échange cryp­to-fiat. Visa, le lea­der mon­dial des paie­ments par carte, avait qua­li­fié dès 2012 ce contexte de « bataille pour l’avenir de la mon­naie ». Les impacts de l’innovation des cryp­to­paie­ments sont à la ren­contre de plu­sieurs fac­teurs : la moné­ti­sa­tion des don­nées de paie­ment si pré­cises, si pré­cieuses et si pri­vées, l’adoption de masse des smart­phones qui per­met une connec­ti­vi­té et une inclu­sion inéga­lées, le métier ban­caire, la mon­naie pro­gram­mable, ain­si que le e‑commerce au niveau mon­dial dans un contexte de révo­lu­tions tech­no­lo­giques majeures du Web3 et de l’IA.

Un paiement via Bitcoin Lightning instantané de proximité (Salvador).
Un paie­ment via Bit­coin Light­ning ins­tan­ta­né de proxi­mi­té (Sal­va­dor).

Comprendre l’impact des cryptopaiements

L’adoption des cryp­to­mon­naies en paie­ment reste faible par rap­port à la carte ban­caire, mais la dyna­mique de crois­sance est très forte, mal­gré les pré­ju­gés d’inefficacité dénon­cée par les banques cen­trales. En réponse à une ques­tion lors de son audi­tion par le Par­le­ment euro­péen en jan­vier 2022, la BCE avait pré­ten­du que : « Bit­coin réa­lise une dou­zaine de tran­sac­tions par jour, chaque tran­sac­tion prend du temps. C’est impos­sible : votre café serait froid avant que vous n’ayez payé ! »

En réa­li­té, Bit­coin a réa­li­sé plus de 700 000 tran­sac­tions par jour. Sa rapi­di­té sur sa 2e couche (layer 2) appe­lée Light­ning est de l’ordre d’une frac­tion de seconde, assu­rant « sca­la­bi­li­té » et ins­tan­ta­néi­té. Nous l’avons expé­ri­men­té au Sal­va­dor pen­dant une semaine sans espèces et sans carte ban­caire. L’expérience était décon­cer­tante par sa sim­pli­ci­té, sa rapi­di­té et sa per­ti­nence. Bit­coin Light­ning inclut à la fois la demande de paie­ment (request-to-pay) du com­mer­çant, un paie­ment ins­tan­ta­né d’une demi-seconde, une tenue de compte dans un por­te­feuille sans banque ni carte, un paie­ment trans­fron­ta­lier qua­si gra­tuit ; à cela s’ajoute un niveau de sécu­ri­té très éle­vée com­bi­né à un paie­ment en 1‑click !


Panorama des cryptopaiements

En paie­ments e‑commerce, ce sont les sta­ble­coins comme Tether qui gagnent en popu­la­ri­té comme moyen de paie­ment, rat­tra­pant Bit­coin et Ether, pour atteindre 20 % des tran­sac­tions de cryp­to­paie­ments. La part des tran­sac­tions en bit­coin a bais­sé à envi­ron 65 % (contre 92 % en 2020). Selon un rap­port récent de Bloom­berg, plus de 2,4 mil­lions de com­mer­çants acceptent déjà les cryp­to­paie­ments. Ce nombre reste très loin der­rière les 100 mil­lions de com­mer­çants de Visa mais, selon un rap­port récent de Bit­Pay, près de la moi­tié des grands com­mer­çants au monde (tier 1), qui acceptent plus de 250 mil­lions de dol­lars par an, déclarent avoir inté­gré les cryp­to­mon­naies dans leur mix de moyens de paie­ment. Et 77 % des com­mer­çants qui acceptent les cryp­to­mon­naies citent des frais de trai­te­ment moins éle­vés comme étant une rai­son de leur adoption.

« En 2021, les volumes de transactions de cryptopaiements ont augmenté de 57 %. »

En 2021, les volumes de tran­sac­tions de cryp­to­paie­ments ont aug­men­té de 57 %, en majo­ri­té pour des pro­duits haut de gamme. Pour le cas d’usage des trans­ferts trans­fron­ta­liers (remit­tance) 5,8 % des expé­di­teurs uti­lisent déjà la cryp­to­mon­naie, défiant l’hégémonie de Wes­tern Union. Les com­mer­çants qui ont accep­té les paie­ments en cryp­to­mon­naies ont consta­té une aug­men­ta­tion pou­vant aller jusqu’à 40 % de nou­veaux clients et un panier moyen qui aug­mente de 39 $ à 289 $ (soit un fac­teur de 7,4) pour un client payant en cryptomonnaies.

La vitesse d’adoption atteint cette année plus de 420 mil­lions de cryp­to­por­teurs en 2023, soit près de 5,5 % de la popu­la­tion active mon­diale. L’adoption dépasse déjà les 10 % en France, 16 % au Cana­da et 28 % aux USA. Les taux d’adoption les plus éle­vés (top 3) se trouvent en Inde, au Nige­ria et au Viêt­nam, selon une récente étude de Chai­na­ly­sis. Plus pré­ci­sé­ment, le seg­ment des pays à reve­nu inter­mé­diaire infé­rieur (lower middle income, LMI) a récem­ment enre­gis­tré une adop­tion plus impor­tante. Le pro­fil type d’un déten­teur de cryp­to­mon­naies est consti­tué à 63 % d’hommes et à 37 % de femmes, avec un reve­nu moyen d’environ 25 000 $ par an. Par­mi eux, 71 % sont diplô­més et ont moins de 34 ans.


Les lourdeurs des paiements classiques

Les causes de cette révo­lu­tion se trouvent d’abord dans les paie­ments clas­siques. Le taux de la fraude sur les paie­ments à dis­tance est envi­ron 20 fois supé­rieur à celui des paie­ments de proxi­mi­té. La carte en ligne pro­voque 90 % de toutes les tran­sac­tions frau­du­leuses. Les tran­sac­tions trans­fron­ta­lières sont très coû­teuses. Les délais et fric­tions sur les paie­ments e‑commerce sont deve­nus inac­cep­tables à l’ère du numé­rique, avec des codes à usage unique ou encore la double authen­ti­fi­ca­tion sur la banque en ligne selon la DSP2 (direc­tive euro­péenne sur les ser­vices de paiement). 

Une infra­struc­ture inadap­tée aux micro­paie­ments ins­tan­ta­nés, aux méta­vers et à l’internet des objets. La com­plexi­té des paie­ments et son opti­mi­sa­tion ont ame­né à ce qu’une tran­sac­tion de paie­ment néces­site plus de 15 étapes, 7 inter­mé­diaires et un délai moyen de 48 heures à 5 jours pour rece­voir les fonds. Visa génère des reve­nus colos­saux de plus de 30 mil­liards de dol­lars par an pour rendre un ser­vice (à faible valeur) d’assurer uni­que­ment une demande d’autorisation d’un paie­ment. Ce sont tous ces défis, frais, fraude et com­plexi­té, qui ont appor­té la révo­lu­tion Bit­coin des cryptopaiements. 

Les frais de tran­sac­tion via Bit­coin Light­ning n’atteignent pas les 10 % des vire­ments trans­fron­ta­liers, ni les 4 % des paie­ments en ligne. Ils sont fixes de l’ordre de 0,0001 € par tran­sac­tion. La capa­ci­té maxi­male tes­tée du réseau dépasse déjà le mil­lion de tran­sac­tions par seconde (TPS) contre 500 TPS pour les paie­ments ins­tan­ta­nés clas­siques en Europe.

Paiement monétique classique vs paiement en cryptomonnaie Bitcoin

Adoption et coexistence

L’adoption des cryp­to­paie­ments s’organise grâce à des éta­blis­se­ments de paie­ment qui pro­posent des solu­tions d’acceptation mixtes pour les com­mer­çants. La demande est clai­re­ment forte à la fois de la part des cryp­to­por­teurs et des com­mer­çants. Plus de 85 % des com­mer­çants amé­ri­cains consi­dèrent la pos­si­bi­li­té d’accepter les paie­ments en cryp­to­mon­naies comme une prio­ri­té éle­vée et, selon une étude de Checkout.com, 40 % des consom­ma­teurs âgés de 18 à 35 ans sou­haitent et pré­voient d’utiliser des cryp­to­mon­naies pour payer. À titre indi­ca­tif, l’assemblée de l’État de New York a intro­duit un pro­jet de loi visant à per­mettre le paie­ment en cryp­to­mon­naies des amendes et des taxes.

“Des solutions d’acceptation mixtes pour les commerçants.”

Les paie­ments en cryp­to­mon­naies gagnent du ter­rain grâce aux éta­blis­se­ments de paie­ment tels que Mas­ter­card, Visa, Pay­Pal et plu­sieurs autres, qui ont ouvert la voie à l’utilisation de la cryp­to­mon­naie au côté de la moné­tique. Les solu­tions sont déjà prêtes sur des pla­te­formes comme Pres­ta­shop ou Magen­ta ou Sho­pi­fy, avec la pos­si­bi­li­té de pas­ser par des enti­tés régu­lées en France par l’AMF (Auto­ri­té des mar­chés finan­ciers) et l’ACPR (Auto­ri­té de contrôle pru­den­tiel et réso­lu­tion).

Au Bré­sil une nou­velle loi en étude a pro­po­sé une option de paie­ment en cryp­to­mon­naies des salaires. C’est don­ner la liber­té au sala­rié d’exiger de son employeur une rému­né­ra­tion en cryp­to­mon­naie. Au Sal­va­dor, un an après l’adoption du bit­coin en tant que mon­naie ayant cours légal, plus de 25 % des Sal­va­do­riens uti­lisent encore leur wal­let bit­coin, com­pa­rés à 22 % d’utilisateurs de comptes de banques en ligne.

Une coexistence conflictuelle

La coexis­tence entre les MNBC et les cryp­to­mon­naies ne sera cepen­dant pas sereine. Une audi­tion par le Par­le­ment euro­péen de Fabio Panet­ta (membre du direc­toire de la BCE) a eu lieu le 4 sep­tembre 2023 et elle en dit long à ce sujet. La banque cen­trale a avoué que les acteurs pri­vés de l’industrie de paie­ment tels que les banques et les schèmes cartes (ex. Visa et Mas­ter­card) pré­lèvent des frais exces­sifs sur les tran­sac­tions et que le pro­jet des MNBC pour un euro numé­rique a un objec­tif prin­ci­pal de pro­té­ger le consom­ma­teur et les com­mer­çants de ces abus. Cepen­dant la BCE se contre­dit quelques secondes plus tard, en réponse à une ques­tion sur l’impact éco­no­mique de cet euro numé­rique sur les banques et les commerçants.

La BCE a expli­qué que, pour rému­né­rer les indus­triels de paie­ment, des frais seront à pré­le­ver par la banque acqué­reur du com­mer­çant et par les autres inter­mé­diaires d’acceptation du paie­ment, exac­te­ment comme le modèle éco­no­mique des paie­ments par carte aujourd’hui. Pour jus­ti­fier et moti­ver le pro­jet, la BCE a avan­cé l’argument de la sou­ve­rai­ne­té des paie­ments euro­péen, et cela est un objec­tif sou­te­nu par la place ban­caire en Europe.

Les banques et les fédé­ra­tions ban­caires adoptent une posi­tion hos­tile à l’égard des MNBC, arguant de leur inuti­li­té et du manque de demande pour de tels ser­vices. C’est un défi de rat­tra­per un retard face aux géants amé­ri­cains qui dominent cette indus­trie depuis 50 ans (Visa, Apple Pay, etc.). Cette mis­sion impos­sible néces­site des efforts consi­dé­rables pour inté­grer les paie­ments ins­tan­ta­nés par toutes les banques, la créa­tion d’un por­te­feuille de paie­ment avec des fonc­tion­na­li­tés de request-to-pay, ain­si que d’un pro­to­cole com­mun appe­lé EPI (pour Euro­pean Pay­ment Ini­tia­tive).

Protection des données privées et lutte contre les usages illicites

Un autre défi qui semble insur­mon­table pour le suc­cès d’un euro numé­rique de détail reste la vie pri­vée. La banque cen­trale du Royaume-Uni (BoE) a admis que le public avait besoin d’être ras­su­ré sur le fait que le digi­tal pound assu­re­ra la confi­den­tia­li­té par concep­tion. « Bien que je sou­tienne cette tech­no­lo­gie, il y a beau­coup de pré­oc­cu­pa­tions concer­nant la vie pri­vée. Un digi­tal pound serait l’ancrage de tout l’argent dans le monde numé­rique pour garan­tir la confiance dans la mon­naie. » La BCE a répon­du à la même ques­tion, au Par­le­ment euro­péen, en assu­rant que la pri­va­cy serait meilleure que celle sur les paie­ments par carte actuellement.

« Le dollar et l’euro ont enregistré plus de 4 % des transactions illicites, comparé au taux des transactions illicites en cryptomonnaies qui reste inférieur à 0,25 % en 2022. »

La BCE a besoin en revanche d’accéder aux soldes de tous les comptes et à l’identité du por­teur pour garan­tir que la somme totale par por­teur ne dépasse jamais le pla­fond qui sera auto­ri­sé (par exemple de 3 000 €). Ce qui n’est pas le cas avec les espèces et pose une légi­time inquié­tude sur la pri­va­cy par concep­tion qui fait défaut, alors que les citoyens euro­péens ont deman­dé una­ni­me­ment de l’avoir comme la « plus haute prio­ri­té » atten­due d’un euro numé­rique, loin devant la sécu­ri­té. Pour assu­rer un pseu­do-ano­ny­mat ou un niveau de confi­den­tia­li­té très éle­vé, plu­sieurs cryp­to­mon­naies se sont fon­dées sur les tech­no­lo­gies cryp­to­gra­phiques comme le cryp­tage homo­morphe et le zero-know­ledge proof.

Les banques cen­trales peuvent exploi­ter aus­si cet arse­nal en cryp­to­lo­gie et en blo­ck­chains afin de garan­tir à la fois la pri­va­cy et la confor­mi­té par concep­tion, sans néces­si­té de pla­cer la confiance en la banque et de ris­quer un contrôle ou une vio­la­tion de la confi­den­tia­li­té. En réponse à cette ques­tion, la BCE a avan­cé au Par­le­ment euro­péen que le besoin de lutte contre le blan­chi­ment et le finan­ce­ment du ter­ro­risme était prio­ri­taire par rap­port à la confi­den­tia­li­té. Para­doxa­le­ment le dol­lar et l’euro ont enre­gis­tré plus de 4 % des tran­sac­tions illi­cites, com­pa­ré au taux des tran­sac­tions illi­cites en cryp­to­mon­naies qui reste infé­rieur à 0,25 % en 2022.

Un casse-tête pour les banques centrales

Alors que les cryp­to­mon­naies peuvent être par concep­tion à la fois locales et dis­tri­buées, mon­diales, pseu­do­nymes, rapides et qua­si gra­tuites, les MNBC sont indis­pen­sables pour les banques cen­trales mais très com­pli­quées à émettre, à dis­tri­buer et à faire adop­ter par le grand public à un niveau natio­nal. Elles sont même un casse-tête à déployer à grande échelle (sca­ling) et à rendre inter­opé­rables entre pays. C’est l’aveu de la banque cen­trale des banques cen­trales, la BRI (Banque des règle­ments internationaux). 

La déci­sion défi­ni­tive d’émission d’un euro numé­rique reste à prendre mais, en tout cas, sa mise en cir­cu­la­tion n’est pas pré­vue avant 2027. Les efforts d’intégration des dif­fé­rents pro­to­coles qui seront néces­saires et le manque de sou­tien de ce pro­jet par les banques peuvent repous­ser l’adoption au-delà de 2030. Pen­dant ce pré­cieux temps, l’adoption du bit­coin et d’autres sta­ble­coins s’accélère. Le pré­sident de la BRI, Agustín Cars­tens, avait émis la cri­tique que « la blo­ck­chain est une solu­tion à la recherche d’un pro­blème ». Il est para­doxal de voir les par­le­men­taires euro­péens accu­ser la BCE du reproche que l’euro numé­rique serait « une solu­tion qui cherche un problème ». 

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