Remise des prix dans l'amphithéatre

Valoriser l’esprit d’entreprise

Dossier : ExpressionsMagazine N°671 Janvier 2012
Par Régine LOMBARD

Rachel-Marie Pradeilles-Duval (85), direc­trice des études, et Philippe Gue­don, directeur des recherch­es indus­trielles et parte­nar­i­ats (DRIP), ont rap­pelé les objec­tifs de cette journée qui fut égale­ment l’occasion de met­tre en valeur les lau­réats de plusieurs prix, ain­si que les nou­veaux mas­ters de Bruno Mar­tin­aud sur la créa­tion d’entreprise et de Christophe Midler (74), sur le man­age­ment de l’innovation dans les entre­pris­es (Pro­jet Inno­va­tion Conception). 

PROJETS SCIENTIFIQUES COLLECTIFS

Ces prix ont récom­pen­sé les pro­jets sci­en­tifiques col­lec­tifs de la pro­mo­tion 2009. 

La leçon d’écologie des termites

Le pre­mier prix a été remis par Lau­rent Bil­lès-Garabé­di­an (83), prési­dent de l’AX, à Jeanne-Marie Dal­bavie, Estelle Espar­cieux, Hélène Las­saux, Nico­las Géhé­ni­au, Cécile Del­la Valle, Patrick Quach et Lin Chieh-An du départe­ment de physique – coor­don­na­teur François Ozanam (81), tuteurs Éric Dar­rouzet et Mar­cel Filoche (82) –, pour leurs recherch­es sur le bio­mimétisme : « Le trans­port de chaleur et de matière dans une ter­mi­tière », immeubles con­stru­its sur le mod­èle des ter­mi­tières africaines qui régu­lent leur tem­péra­ture de façon écologique. Le groupe a étudié la façon dont les ter­mites régu­lent leurs paramètres biologiques. 


Remise des prix dans le cadre de la Journée de l’innovation.
© JÉRÉMY BARANDE/COLL. EP

Les lunettes à amplifier la réalité

Lunettes de "réalité augmentée"
Les lunettes de « réal­ité augmentée ».

Le deux­ième prix a été remis à Tim­o­th­ée Labouret, François Bel­let­ti, Matthieu Bizien, Mat­teo Caor­si, Julien Jacque­mot et David Schi­nazi du départe­ment de physique (coor­don­na­teur François Devreux, tuteur Jean Taboury) pour leurs recherch­es sur les « lunettes de réal­ité aug­men­tée », qui appor­tent à l’utilisateur des infor­ma­tions sur son envi­ron­nement. Pro­jet fondé sur deux idées : avoir des lunettes acces­si­bles à tous en util­isant des appli­ca­tions bon marché du type Apple Store. Les lunettes affichent des infor­ma­tions à par­tir de ce qu’elles enten­dent ou voient : sous-titres pour les malen­ten­dants ou tra­duc­tions pour mieux com­pren­dre ses interlocuteurs. 

Ni insectes, ni pesticides

Le troisième prix, enfin, a été décerné à Vin­cent Bacot, Clé­mence Meyruey, Quentin Nou­velot, Dani­lo Wic­tky Fab­ri, Pierre-Olivi­er Mar­ty et Max­im­i­lien Fournier, du départe­ment de chimie (coor­don­na­teur Thier­ry Gacoin, tuteur Samir Zard) pour leurs recherch­es sur la « con­fu­sion sex­uelle », principe qui vise à lim­iter la pro­liféra­tion des insectes sans utilis­er de pes­ti­cides, mais en injec­tant de grandes quan­tités de phéromones dans le milieu, ce qui empêche les insectes mâles de localis­er les femelles. Étude en trois volets : repro­duc­tion d’un insecte par­ti­c­uli­er dans un lab­o­ra­toire de l’INRA, iden­ti­fi­ca­tion et syn­thèse d’une phéromone d’un insecte, nou­veau moyen de dif­fuser la phéromone pour l’application de la con­fu­sion sexuelle. 

Le prix Jean-Louis Gerondeau Zodiac Aerospace pour la création d’entreprise

Créé en hom­mage à Jean-Louis Geron­deau (62) par son suc­cesseur à la tête de la société Zodi­ac Aero­space, Olivi­er Zarrouati (77), ce prix est « spon­sorisé » par la Fon­da­tion de l’X. Il a été décerné à trois pro­jets de créa­tion d’entreprise portés par des élèves, des doc­tor­ants ou de jeunes anciens de l’École.

PREMIER PRIX : PROJET MOJO (26 000 EUROS)

À tra­vers Mojo, la société Pio­nid, fondée par cinq élèves de la pro­mo­tion 2008, pro­pose un ser­vice qui com­bine la flex­i­bil­ité du cour­riel avec la vitesse du SMS : par exem­ple, on peut com­mencer une con­ver­sa­tion au bureau sur son ordi­na­teur, la con­tin­uer dans le métro sur son télé­phone et la pour­suiv­re chez soi sur sa tablette, le tout entre plusieurs per­son­nes simultanément. 

PREMIER PRIX EX-AEQUO : PROJET SOURCELAB (26 000 EUROS)

Le pro­jet du lab­o­ra­toire d’optique appliquée Source­Lab est fondé sur l’interaction entre un laser ultrain­tense et un plas­ma ; par ce procédé, une source pri­maire (pho­tons du laser) inter­ag­it avec une cible (solide ou gazeuse) pour génér­er une source sec­ondaire (de ray­on­nement, comme des rayons X, ou de par­tic­ules, comme des élec­trons, des pro­tons, etc.) qui sert, par exem­ple, au traite­ment du can­cer ou au con­trôle non destruc­tif de la matière dense. Le pro­jet Source­Lab a dévelop­pé des cibles pour génér­er de telles sources sec­ondaires, présen­tant des car­ac­téris­tiques nou­velles aux poten­tiels appli­cat­ifs promet­teurs (recherche, indus­trie, médecine). 

TROISIÈME PRIX : PROJET FO’X (8 000 EUROS)

Né il y a deux ans d’un pro­jet sci­en­tifique col­lec­tif, le pro­jet FO’X, porté par trois élèves de la pro­mo­tion 2008, pro­pose un puits de lumière per­me­t­tant de capter la lumière naturelle et de la trans­porter par l’intermédiaire de fibres optiques à l’intérieur d’un bâti­ment. Cette tech­nique per­met de réalis­er d’importantes économies d’énergie.

PRIX DE L’INNOVATION

Créés en 2008, grâce à la cam­pagne de lev­ée de fonds de la Fon­da­tion de l’X, ces prix ont pour objec­tif de faire émerg­er de nou­veaux brevets et d’aider à la créa­tion d’entreprise.

Gérer l’énergie

Dans la caté­gorie créa­tion d’entreprise, le lau­réat est Sébastien Dine pour le pro­jet Solayl. L’entreprise Solayl, en cours de créa­tion, est un four­nisseur de solu­tions et com­posants inno­vants pour la ges­tion opti­misée de l’énergie RF. Le por­teur du pro­jet est un ancien doc­tor­ant, revenu de la côte Ouest améri­caine avec un pro­jet d’entreprise. L’École poly­tech­nique et le CNRS ont négo­cié con­join­te­ment un pro­jet d’accord de licence. 

Remise du prix de l'innovation
Remise du prix de l’Innovation à François Ozanam, par Lar­bi Touahir
© JÉRÉMY BARANDE/COLL. EP

Des puces à protéines
 
Dans la caté­gorie brevet, le lau­réat est François Ozanam (81), directeur du lab­o­ra­toire de physique de la matière con­den­sée (PMC). Ce porte­feuille de brevets pro­tège une nou­velle archi­tec­ture de bio­cap­teurs. Un brevet con­cerne le design, l’autre les moyens mis en oeu­vre pour la détec­tion d’un sig­nal. Il s’agit d’une puce qui per­met la détec­tion d’ADN, une appli­ca­tion intéres­sante car la demande de traça­bil­ité géné­tique est forte pour anticiper, par exem­ple, le développe­ment de tumeurs can­céreuses. Ces puces peu­vent aus­si être déclinées en puces à pro­téines, une appli­ca­tion qui intéresse le min­istère de la Défense pour anticiper des attaques biologiques. 

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