Une nouvelle génération de vaccins apporte un vent d’espoir dans la lutte contre les cancers et les maladies infectieuses

L’innovation vac­ci­nale est en pleine muta­tion. Elle est por­tée par des avan­cées scien­ti­fiques majeures et l’émergence de nou­velles tech­no­lo­gies capables de trans­for­mer la pré­ven­tion et le trai­te­ment de nom­breuses mala­dies. Par­mi les entre­prises en pointe dans ce domaine, The­ra­Vec­tys se démarque par le déve­lop­pe­ment d’une pla­te­forme vac­ci­nale unique, basée sur les vec­teurs len­ti­vi­raux. Pierre Char­neau, fon­da­teur et direc­teur scien­ti­fique, et Jean Cha­lo­pin, pré­sident du conseil d’administration de The­ra­Vec­tys, mettent en lumière cette approche qui pour­rait révo­lu­tion­ner l’immunothérapie et offrir des solu­tions effi­caces et pérennes contre des infec­tions chro­niques ou des can­cers jusqu’ici dif­fi­ciles à traiter.

Une nou­velle approche vac­ci­nale redé­fi­nit les stra­té­gies contre les can­cers et les mala­dies infec­tieuses. Por­tée par des avan­cées scien­ti­fiques et tech­no­lo­giques majeures, cette muta­tion pro­met d’élargir les pers­pec­tives de pré­ven­tion et de trai­te­ment de nom­breuses patho­lo­gies com­plexes. Par­mi les acteurs de cette révo­lu­tion, The­ra­Vec­tys, une bio­tech fran­çaise, se dis­tingue grâce à sa pla­te­forme vac­ci­nale basée sur des vec­teurs len­ti­vi­raux, des virus modi­fiés uti­li­sés comme véhi­cule pour intro­duire des gènes ou des anti­gènes spé­ci­fiques dans les cel­lules immu­ni­taires, une tech­no­lo­gie de pointe qui pour­rait tota­le­ment trans­for­mer l’immunothérapie. En effet, cette tech­no­lo­gie apporte une infor­ma­tion au sys­tème immu­ni­taire natu­rel du patient qui est réac­ti­vé et orien­té contre la patho­lo­gie, rai­son pour laquelle ces vac­cins sont effi­caces à long terme et sans effet secondaire.

« TheraVectys, une biotech française, se distingue grâce à sa plateforme vaccinale basée sur des vecteurs lentiviraux. »

Depuis plu­sieurs décen­nies, la recherche en vac­ci­no­lo­gie s’est atta­chée à per­fec­tion­ner les réponses immu­ni­taires induites par la vac­ci­na­tion. Bien que les vac­cins à ARN mes­sa­ger aient mar­qué une avan­cée signi­fi­ca­tive, leurs limites en termes de per­sis­tance de l’immunité et de ciblage cel­lu­laire laissent encore place à des approches dif­fé­rentes dont cer­taines consti­tuent des inno­va­tions majeures. C’est dans ce contexte que la tech­no­lo­gie des vac­cins len­ti­vi­raux déve­lop­pée par The­ra­Vec­tys ouvre de nou­velles pers­pec­tives. Cette tech­no­lo­gie repose sur l’utilisation des lym­pho­cytes T pour éta­blir une réponse immu­ni­taire cel­lu­laire pro­lon­gée, à la dif­fé­rence des vac­cins tra­di­tion­nels, qui s’appuient prin­ci­pa­le­ment sur une réponse humo­rale via les anticorps. “

“Les vec­teurs len­ti­vi­raux per­mettent une sti­mu­la­tion ciblée et durable du sys­tème immu­ni­taire, ren­dant pos­sible l’immunisation contre des patho­lo­gies com­plexes. Cette mémoire immu­ni­taire durable l’est poten­tiel­le­ment sur plu­sieurs décen­nies. C’est un tour­nant dans la lutte contre les mala­dies chro­niques et les can­cers”, explique Pierre Char­neau, direc­teur scien­ti­fique et fon­da­teur de TheraVectys.

“Les vecteurs lentiviraux permettent une stimulation ciblée et durable du système immunitaire.”

Depuis 2017, The­ra­Vec­tys, à l’origine une socié­té pri­vée issue de l’Institut Pas­teur, a mis en place un labo­ra­toire de recherche com­mun avec l’Institut, per­met­tant ain­si une col­la­bo­ra­tion inédite de grande qua­li­té avec cette ins­ti­tu­tion renom­mée. “Cette struc­ture hybride nous per­met de conju­guer l’agilité d’une bio­tech et la rigueur d’un grand centre de recherche”, sou­ligne Jean Cha­lo­pin, PDG de TheraVectys.

The­ra­Vec­tys a mis en place aux États-Unis des essais cli­niques pour un vac­cin thé­ra­peu­tique ciblant des can­cers liés au papil­lo­ma­vi­rus (HPV). Le Len­ti-HPV-07, actuel­le­ment tes­té dans un essai de 36 patients, s’attaque aux can­cers du col de l’utérus et oro­pha­ryn­gés. Cette phase cli­nique a été lan­cée en août der­nier suite aux résul­tats très concluants des essais pré­cli­niques qui ont démon­tré qu’une seule injec­tion du vac­cin expé­ri­men­tal per­met­tait l’éradication com­plète des tumeurs induites par le papil­lome humain (HPV). Cette per­for­mance s’accompagne d’une mémoire cel­lu­laire immu­ni­taire durable, avec éli­mi­na­tion des méta­stases chez tous les animaux.

De pre­miers résul­tats inter­mé­diaires sur l’essai cli­nique en cours aux États-Unis sont atten­dus avant la fin de l’année.

Paral­lè­le­ment, des tra­vaux avan­cés explorent des solu­tions pour d’autres mala­dies majeures, telles que le VIH, la tuber­cu­lose et le palu­disme, où une réponse immu­ni­taire cel­lu­laire forte est cruciale. 

Les vec­teurs len­ti­vi­raux offrent ain­si une alter­na­tive effi­cace contre ces patho­lo­gies com­plexes, et repré­sentent un inté­rêt stra­té­gique pour la san­té humaine. Durant la pan­dé­mie liée à la COVID-19, The­ra­vec­tys avait déve­lop­pé un vac­cin expé­ri­men­tal contre cette infec­tion, déli­vré par admi­nis­tra­tion intra­na­sale. Cette approche unique pré­sen­tait l’avantage de cibler direc­te­ment les muqueuses, pre­mière porte d’entrée du virus, per­met­tant ain­si d’établir une bar­rière immu­ni­taire effi­cace dès les pre­mières phases de l’infection.

“Une technologie révolutionnaire, remarquablement efficace et capable de résoudre des problèmes de santé jusqu’ici insolubles, aussi bien dans nos combats contre les virus que contre les parasites et le cancer.”

Contrai­re­ment aux vac­cins à ARN mes­sa­ger qui néces­sitent des rap­pels fré­quents, le vac­cin basé sur la tech­no­lo­gie des vec­teurs len­ti­vi­raux induit une immu­ni­té sté­ri­li­sante, empê­chant la trans­mis­sion du virus (et donc blo­quant la conta­gion) et offrant une pro­tec­tion à long terme avec une seule ins­til­la­tion intra­na­sale. Par ailleurs, le vac­cin, construit sur la base d’une struc­ture géné­tique large, a démon­tré son effi­ca­ci­té contre tous les variants du virus avec cette seule ins­til­la­tion dans nos études pré­cli­niques. Ceci met l’entreprise en très bonne posi­tion pour offrir une solu­tion thé­ra­peu­tique très rapi­de­ment en cas de nou­velle pan­dé­mie du Covid avec une varia­tion majeure du virus.

Ces avan­cées sont effec­ti­ve­ment majeures, mais leur déploie­ment à large échelle néces­site de lourds inves­tis­se­ments. Un défi de taille lorsqu’on sait que le déve­lop­pe­ment de vac­cins et de trai­te­ments inno­vants exige des cen­taines de mil­lions d’euros d’investissement pour mener à bien les phases cli­niques. À ce jour, The­ra­Vec­tys annonce avoir inves­ti quelque 100 mil­lions d’euros dans sa tech­no­lo­gie, et cherche désor­mais à atti­rer des par­te­naires indus­triels pour accom­pa­gner son déve­lop­pe­ment et trans­for­mer ses décou­vertes en solu­tions concrètes. 

Dans ce contexte, la socié­té reste ouverte à étu­dier de nou­velles pro­po­si­tions de finan­ce­ments. “Chaque essai cli­nique néces­site des inves­tis­se­ments impor­tants. Nous avons besoin de par­te­naires qui com­prennent l’importance des enjeux en matière de san­té publique mon­diale et du rôle abso­lu­ment vital que The­ra­Vec­tys peut et se doit de jouer dans ce cadre, avec une tech­no­lo­gie révo­lu­tion­naire, remar­qua­ble­ment effi­cace et capable de résoudre des pro­blèmes de san­té jusqu’ici inso­lubles, aus­si bien dans nos com­bats contre les virus que contre les para­sites et le can­cer”, confie Jean Chalopin.

« TheraVectys travaille actuellement sur de nombreux autres cancers et vient notamment de déposer un brevet sur le cancer de la prostate. »

L’ambition de The­ra­Vec­tys ne se limite pas à quelques appli­ca­tions. Elle tra­vaille actuel­le­ment sur de nom­breux autres can­cers et vient notam­ment de dépo­ser un bre­vet sur le can­cer de la pros­tate. L’entreprise entend bâtir une pla­te­forme vac­ci­nale modu­laire adap­tée à un large spectre de mala­dies, avec des thé­ra­pies per­son­na­li­sées au cœur de sa stra­té­gie. Cette approche pour­rait trans­for­mer dura­ble­ment le pay­sage de la santé.

Un avenir prometteur

Avec un por­te­feuille tech­no­lo­gique puis­sant, The­ra­Vec­tys incarne le poten­tiel de l’innovation bio­tech­no­lo­gique fran­çaise. Forte de licences exclu­sives des bre­vets de l’Institut Pas­teur pour toutes les appli­ca­tions vac­ci­nales humaines et vété­ri­naires dans le monde, la bio­tech ambi­tionne de deve­nir un acteur incon­tour­nable du secteur.

L’avenir de cette entre­prise repose sur un équi­libre entre finan­ce­ment, recherche et déploie­ment indus­triel. Si les res­sources suivent, The­ra­Vec­tys pour­rait bien révo­lu­tion­ner la manière dont nous pré­ve­nons et trai­tons cer­taines des mala­dies les plus redou­tées, ouvrant ain­si une nou­velle ère pour la san­té mondiale.

Pro­pos recueillis par Jean-Chris­tophe Collet.

Chiffres et éléments clés 

• Une équipe de 25 per­sonnes, mêlant cher­cheurs et experts du déve­lop­pe­ment clinique.
• 7 % des can­cers mon­diaux sont cau­sés par des papil­lo­ma­vi­rus, cible prin­ci­pale du pre­mier vac­cin The­ra­Vec­tys en phase d’essai cli­nique chez l’homme aux États-Unis.
• L’entreprise détient la licence exclu­sive des bre­vets de l’Institut Pas­teur dans le monde pour l’ensemble des appli­ca­tions vac­ci­nales thé­ra­peu­tiques et pré­ven­tives pour l’homme et les animaux.

Site inter­net de TheraVectys

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