Une industrie clé : la gestion financière

Dossier : Gestion d'actifsMagazine N°630 Décembre 2007
Par Pierre BOLLON
Par Olivier GARNIER (X78)

Pierre Bol­lon :  Pour l’ensem­ble de l’an­née 2006, le marché français de la ges­tion pour compte de tiers a pro­gressé à un taux de l’or­dre de 15 %, approchant les 2 500 mil­liards d’eu­ros. Cinq entre­pris­es français­es fig­urent par­mi les 25 meilleures entre­pris­es mon­di­ales de ges­tion finan­cière ; 60 entre­pris­es spé­cial­isées sur un secteur de la ges­tion d’ac­t­ifs se sont créées ces trois dernières années.

Olivi­er Gar­nier : L’in­no­va­tion est un indi­ca­teur sup­plé­men­taire qui souligne la crois­sance de notre activ­ité. Et là encore la France se dis­tingue en ten­ant une place priv­ilégiée au niveau inter­na­tion­al. Les inno­va­tions se traduisent aus­si bien au niveau de la ges­tion tra­di­tion­nelle qu’au niveau de la ges­tion alter­na­tive (les hedge funds en sont une par­faite illustration).

Olivi­er Gar­nier : Pour soutenir la crois­sance de ces dernières années, le secteur a recruté de nou­veaux tal­ents issus des grandes écoles réputées pour leur excel­lence notam­ment dans la for­ma­tion d’ingénieurs et de math­é­mati­ciens. La finance est une matière qui sol­licite beau­coup les math­é­mati­ciens et la recherche.

Pierre Bol­lon : Il est en effet très impor­tant d’en­cour­ager cette con­ver­gence entre la recherche et les math­é­ma­tiques pour assur­er la com­péti­tiv­ité inter­na­tionale et nationale. L’AFG a, par exem­ple, fondé Paris Euro­place en 1993 dont le pôle de com­péti­tiv­ité « Indus­trie finan­cière-Tech­nolo­gie et Inno­va­tion » réu­nit acteurs indus­triels, académiques et de recherche, pour créer de nou­veaux pro­jets indus­triels et de recherche à haute valeur ajoutée.

Olivi­er Gar­nier : La ges­tion finan­cière est d’abord une matière dotée d’un fort con­tenu tech­nologique ; c’est ensuite une indus­trie qui offre une large palette de métiers à forte valeur ajoutée et offre ain­si de nom­breuses per­spec­tives de car­rières. Enfin, con­traire­ment aux autres métiers de la finance, cette activ­ité n’est pas con­cen­trée géographiquement.

Promouvoir la gestion française

Pierre Bollon :

Au-delà de ses mis­sions d’in­for­ma­tion, de représen­ta­tion des intérêts économiques, financiers et moraux de ses mem­bres et de sa con­tri­bu­tion sig­ni­fica­tive à l’évo­lu­tion de la régle­men­ta­tion, l’AFG par­ticipe égale­ment à la pro­mo­tion et au ray­on­nement de la ges­tion française auprès de l’ensem­ble des acteurs con­cernés : investis­seurs, émet­teurs, poli­tiques et média en France et à l’é­tranger. Dans ce cadre, l’As­so­ci­a­tion par­raine deux chaires : « Économie de la régu­la­tion », dirigée con­join­te­ment par HEC et l’U­ni­ver­sité de Toulouse, qui vise à éla­bor­er un cor­pus de recherche sur la régu­la­tion finan­cière ; et « Finance durable et ISR » con­jointe entre l’U­ni­ver­sité de Toulouse et l’É­cole poly­tech­nique, qui place, au cœur de ses travaux de recherche et d’en­seigne­ment, la ques­tion d’une éval­u­a­tion des impacts posi­tifs atten­dus d’une sélec­tion des act­ifs financiers qui soit fondée sur leur qual­ité et sur la déf­i­ni­tion de critères extra­fi­nanciers, tels que la respon­s­abil­ité sociale des entreprises.

Équilibrer réglementation et innovation

Pierre Bollon :

Le secteur en France est très bien régulé par l’AMF qui a défi­ni un cadre très sta­ble ; c’est un atout pour la péren­nité de l’in­dus­trie qui doit repos­er avant tout sur la con­fi­ance. En revanche, il ne faudrait pas que cet atout se trans­forme en frein. L’AFG veille juste­ment au bon équili­bre entre régle­men­ta­tion et innovation.

La régle­men­ta­tion est l’un des défis majeurs des prochaines années en rai­son notam­ment du cadre européen qui se des­sine pro­gres­sive­ment. L’en­jeu est donc de mieux réguler et non de réguler davantage.
 

Pro­pos recueil­lis par
Gaëlle Atlan-Akerman

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