Une carrière, ça se gère

Dossier : ÉditorialMagazine N°638 Octobre 2008
Par Nicolas ZARPAS (58)

En 2007, l’APEC (Asso­ci­a­tion pour l’emploi des cadres) esti­mait à moins de 4 % le taux de chô­mage des cadres : moins de 2 % pour les moins de 30 ans, un peu plus de 6 % au-delà de 50 ans. Le taux d’ac­cès ou de retour à l’emploi atteignait 93 % pour les pre­miers et 72 % pour les sec­onds. Seuls 5 % des jeunes diplômés d’é­coles d’ingénieur étaient encore en recherche d’emploi deux ans après leur sor­tie d’é­cole ; aucun X n’é­tait dans cette situation.

Début 2008 l’emploi des cadres se por­tait encore mieux. La pénurie d’ingénieurs s’é­tait ampli­fiée. Les dernières sta­tis­tiques dressées par l’APEC relèvent, au cours des sept pre­miers mois, une aug­men­ta­tion du vol­ume des offres d’emploi de cadres de l’or­dre de 40 % par rap­port à la même péri­ode de 2007.

Et pour­tant appa­rais­sent quelques signes avant-coureurs de dégra­da­tion. Dès le mois de mai, le taux de fréquen­ta­tion du Bureau des car­rières de l’AX par les cama­rades, jeunes ou moins jeunes, a con­nu une brusque aug­men­ta­tion. Les hon­or­ables cor­re­spon­dants du Bureau, acteurs de l’ensem­ble du monde économique, notent, ici une aug­men­ta­tion des rup­tures de con­trat en péri­ode d’es­sai, là une recrude­s­cence des licen­ciements de quadragé­naires. Le BTP et la banque sont touchés, l’in­dus­trie est pru­dente, des chas­seurs de têtes font grise mine, des ” out­placeurs ” jubilent.

Pénurie ou offre surabon­dante de cadres, l’essen­tiel est de gér­er méthodique­ment sa car­rière. De nom­breux out­ils exis­tent, le Bureau des car­rières en pro­pose quelques-uns : microstages de for­ma­tion à la ges­tion de car­rière, entre­tiens par­ti­c­uliers avec des spé­cial­istes, con­seils des cor­re­spon­dants et accès à leurs réseaux, etc. Cent cinquante anciens de tous âges, se partageant pour moitié entre réels deman­deurs d’emploi et ambitieux impa­tients, avec deux pics d’âge, 27 ans (je me suis four­voyé) et 43 ans (mon poste est men­acé) ont util­isé cette offre.

Mais l’ac­tion du Bureau des car­rières com­mence dès l’É­cole. Depuis l’an dernier, des séances de pré­pa­ra­tion à la rédac­tion des cur­ricu­lum vitae s’y déroulent régulière­ment. Plus de 80 élèves sur 500 se sont déplacés le same­di matin pour y participer.

C’est l’oc­ca­sion aus­si pour les jeunes de débat­tre avec des spé­cial­istes de leur futur déroule­ment de car­rière et de pren­dre con­science que ” si tu ne gères pas ta car­rière, d’autres la gèreront pour toi “.

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