Une activité à l’exportation

Dossier : Géo-information et SociétéMagazine N°662 Février 2011
Par Jean.Philippe LESTANG

REPÈRES
La Com­pa­gnie anglaise des Indes orien­tales est un pré­cur­seur de l’ex­por­ta­tion de la géo­in­for­ma­tion. Elle a fon­dé dès 1767 l’A­gence de car­to­gra­phie indienne (Sur­vey of India), s’as­su­rant ain­si la maî­trise des ter­ri­toires du sous-continent.

Le Club inter­na­tio­nal d’Afigéo
L’As­so­cia­tion fran­çaise pour l’in­for­ma­tion géo­gra­phique a mis en place un Club inter­na­tio­nal qui com­prend dix-sept opé­ra­teurs à l’ex­port : Apur, BAM Solu­tions, BRGM, ESGT, ESRI France, Géné­rale d’In­fo­gra­phie, Géode Consult, GéoEx­pert, Geo­va­lor, Groupe FIT, Hal­bout Consul­tants, Phi­lippe Billot Consul­tant, IGN France Inter­na­tio­nal, Lorienne, Rea­lia, Star-Apic, Topo­sat, et Visio­Ter­ra. Le Club a publié notam­ment un Cata­logue des savoir-faire appli­qués pour le compte de l’AFD (Asso­cia­tion fran­çaise pour le déve­lop­pe­ment) et une ana­lyse com­pa­ra­tive de la géo-infor­ma­tion dans 22 pays.

L’en­semble de la com­mu­nau­té des bailleurs inter­na­tio­naux, bi ou mul­ti­la­té­raux, depuis une dizaine d’an­nées, incor­pore et finance des pro­jets de plus en plus inté­grés, incluant des pres­ta­tions de ser­vices, la four­ni­ture de logi­ciels ou de maté­riels, de l’as­sis­tance tech­nique ou bien de la for­ma­tion dans les domaines de l’in­gé­nie­rie géospatiale.

L’at­ti­tude a pro­fon­dé­ment évo­lué, depuis l’in­cré­du­li­té, voire de la méfiance pour des tech­no­lo­gies coû­teuses, et la géo-infor­ma­tion a aujourd’­hui droit de cité dans de nom­breux pro­jets à l’ex­port. Cela s’ex­plique, d’une part, par la dis­po­ni­bi­li­té de nou­veaux médias tels l’In­ter­net, le mobile, le GPS et les ser­vices gra­tuits rat­ta­chés comme Goo­gleEarth, Street Maps, qui, en révé­lant leur poten­tiel et leur séduc­tion, en vul­ga­risent l’emploi et cata­lysent les besoins.

S’a­dap­ter aux direc­tives européennes

D’autre part, la trans­crip­tion de cer­taines direc­tives euro­péennes (Ins­pire, Eau, Éner­gie, etc.) à l’en­semble des vingt-sept États membres influe consi­dé­ra­ble­ment sur la com­mande publique, et donc sur les entre­prises du domaine qui doivent adap­ter leur stra­té­gie et leurs pro­duits dont la valeur ajou­tée réside moins dans la don­née de base (carte, prise de vues aériennes, etc.) que dans des ser­vices qui viennent la valo­ri­ser (Géo­por­tail, outils de simu­la­tion, etc.).

Infra­struc­ture urbaine de don­nées spa­tiales en Inde

Trois images d’un même ter­ri­toire (région urbaine de Ban­ga­lore, Inde, 7 mil­lions d’ha­bi­tants) : le ter­ri­toire pla­ni­fié aux stan­dards indiens en pelure d’oi­gnon : une cein­ture verte encer­clant une zone péri­ur­baine peu dense, englo­bant une ville centre, l’i­mage satel­lite (au centre), le ter­ri­toire habi­té (à droite) obte­nu en car­to­gra­phiant le mode d’oc­cu­pa­tion des sols en 2006, qui ren­voie à un espace urbain com­plexe, avec de fortes inter­dé­pen­dances et une pres­sion fon­cière tou­jours plus forte.
Source : CDP 1995 – BDA, SPOT 5 – Groupe SCE – IAURIF – 2005 (extrait du Cata­logue des savoir-faire appli­qués du Club inter­na­tio­nal d’Afigéo.2010.)

Des métiers d’accompagnement

La concur­rence est de plus en plus vive et mondiale

Les oppor­tu­ni­tés d’af­faires à l’ex­por­ta­tion sont donc très signi­fi­ca­tives, néces­si­tant, au-delà des tech­no­lo­gies (satel­lites, cap­teurs, logi­ciels, bases de don­nées, etc.), des métiers très diversifiés.

Par exemple, dans le cas de Memo­ris, l’ex­port repré­sente envi­ron 20% du chiffre d’af­faires (CA) dans des domaines extrê­me­ment variés, depuis la mesure de grande pré­ci­sion sous-marine pour des socié­tés pétro­lières off­shore, jus­qu’à la res­tau­ra­tion et la déma­té­ria­li­sa­tion des plans de cadastre mal­gaches, l’al­lo­ca­tion de cer­ti­fi­cats fon­ciers pour les pay­sans séné­ga­lais dans le cadre d’un remem­bre­ment, en pas­sant par la car­to­gra­phie bathy­mé­trique mul­tis­pec­trale des atolls des Mal­dives (impact du chan­ge­ment cli­ma­tique sur les coraux).

La géo-infor­ma­tion n’est plus confi­den­tielle. Son usage s’est consi­dé­ra­ble­ment démo­cra­ti­sé, et des besoins nou­veaux appa­raissent sans cesse. En contre­par­tie, la concur­rence est de plus en plus vive et mon­diale (Inde, Europe, etc.). Les tech­no­lo­gies res­te­ront très vola­tiles et évo­lu­tives et c’est plus par les métiers, l’ac­com­pa­gne­ment et l’é­coute des usa­gers, la conduite du chan­ge­ment dans les orga­ni­sa­tions que nos entre­prises fran­çaises conti­nue­ront d’être attrac­tives et de se déve­lop­per à l’international.


Atolls des Maldives.

Memo­ris est une filiale du Groupe FIT (France Ingé­nie­rie Topo­gra­phie), basée à Nantes, spé­cia­li­sée dans la mise en place de sys­tèmes d’in­for­ma­tion géo­gra­phique, en France et à l’in­ter­na­tio­nal (Chine, Inde, Indo­né­sie, Liban, Rou­ma­nie, etc.). Le Groupe compte cinq cents col­la­bo­ra­teurs spé­cia­li­sés dans l’in­gé­nie­rie géo­gra­phique et foncière.


Élec­tri­fi­ca­tion rurale d’un pays en développement

Éva­lua­tion du poten­tiel éolien, par­tie Nord de Chit­ta­gong (Ban­gla­desh), don­nées du pro­gramme UNEP – SWERA.
Source IETI Consul­tants (extrait du Cata­logue des savoir-faire appli­qués du Club inter­na­tio­nal d’A­fi­géo, 2010).

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