Un rêve, le haut débit pour tous ?

Dossier : Libéralisme, globalisationMagazine N°623 Mars 2007
Par Serge TCHURUK (58)

Nul ne songerait à le nier aujourd’hui : les tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion ont été une force motrice du proces­sus de glob­al­i­sa­tion. Au point que, dans un monde où la glob­al­i­sa­tion des échanges devient le principe général de fonc­tion­nement, l’accès à ces tech­nolo­gies est une con­di­tion essen­tielle – une con­di­tion sine qua non – du développe­ment économique et social.

L’enjeu est cru­cial bien sûr pour les pays émer­gents. Leur avenir repose sur leur par­tic­i­pa­tion à l’économie mon­di­ale : ils y pren­dront toute leur place s’ils peu­vent dis­pos­er à leur tour des ser­vices qui ont per­mis l’ouverture inter­na­tionale et l’essor économique de leurs prédécesseurs.

L’Organisation des Nations unies a claire­ment pointé cet enjeu. Elle l’a inscrit, en 2000, par­mi les huit « Objec­tifs du mil­lé­naire pour le développe­ment », en invi­tant les gou­verne­ments de ses États mem­bres, en coopéra­tion avec le secteur privé, à « met­tre les avan­tages des nou­velles tech­nolo­gies, en par­ti­c­uli­er des tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion, à la portée de tous ».

L’engagement de notre Groupe est totale­ment en phase avec celui de la col­lec­tiv­ité des nations. Nous l’avons mon­tré notam­ment en devenant, en juin 2005, mem­bre fon­da­teur de l’initiative « Con­necter le monde », un pro­gramme mon­di­al mul­ti­parte­naires lancé par l’Union inter­na­tionale des télé­com­mu­ni­ca­tions (UIT) – l’une des agences spé­cial­isées des Nations unies – lors du Som­met mon­di­al de la société de l’information (SMSI), à Tunis.

J’ai sou­vent dit ma con­vic­tion pro­fonde que le fos­sé numérique n’est pas une fatal­ité, et que le haut débit pour tous n’est pas un rêve. Cette con­vic­tion est au coeur de l’identité et du pro­jet d’Alcatel-Lucent. Notre mis­sion est d’améliorer le quo­ti­di­en de cha­cun en trans­for­mant la manière dont le monde com­mu­nique. Et c’est notam­ment en accom­pa­g­nant les pays émer­gents dans l’appropriation des avancées de la com­mu­ni­ca­tion que nous rem­plirons pleine­ment cette mission.

Notre méti­er, notre dimen­sion, nos valeurs nous y des­ti­nent. Leader mon­di­al sur le marché de l’accès haut débit, notre Groupe est présent de longue date dans plus de 130 pays.

Notre chiffre d’affaires dans les pays émer­gents a dépassé 7 mil­liards d’euros en 2005. Nous comp­tons plus de 23000 experts en recherche et développe­ment à tra­vers le monde – présence R&D qui s’étend notam­ment à la Chine, à l’Inde et à la CEI. Nous con­tribuons au tout pre­mier plan à la dynamique d’innovation dans les métiers de la com­mu­ni­ca­tion. Et en pro­mou­vant l’innovation tant en ter­mes de tech­nolo­gies que d’usages et de mod­èles économiques, nous par­ticipons au développe­ment d’une société de l’information plus solidaire.

Nous le faisons en priv­ilé­giant une approche parte­nar­i­ale qui asso­cie, dans le cadre de pro­jets con­crets, les acteurs des secteurs pub­lic et privé. Nous allons en dévelop­per ici quelques exem­ples, après un rapi­de panora­ma glob­al des enjeux et per­spec­tives à l’oeuvre dans les pays émergents.

Les nouveaux défis pour la pénétration du mobile et du haut débit

Ces dernières années, des pro­grès con­sid­érables ont été accom­plis – et à une vitesse phénomé­nale – en matière de com­mu­ni­ca­tion mobile et de haut débit.

La tech­nolo­gie mobile a don­né une impul­sion spec­tac­u­laire au développe­ment de la télé­phonie à tra­vers le monde. Une crois­sance à deux chiffres a ain­si per­mis au nom­bre d’abonnés mobiles d’atteindre 2,7 mil­liards à la fin de 2006. Pour beau­coup d’utilisateurs, notam­ment dans les pays émer­gents, le télé­phone mobile est non seule­ment syn­onyme d’échanges inter­per­son­nels et de lien social mais aus­si de développe­ment des entre­pris­es et de meilleur accès aux ser­vices publics. Cepen­dant, si les four­nisseurs de ser­vices mobiles, dans les pays émer­gents, parvi­en­nent à con­serv­er leur rentabil­ité tout en atti­rant des abon­nés peu rémunéra­teurs, on est encore loin d’un ser­vice mobile uni­versel : dans des régions telles que l’Afrique sub­sa­hari­enne, le nom­bre d’abonnés ne dépasse pas 10% de la population.

Inter­net a été l’autre vecteur de pro­grès majeur. Plus d’un mil­liard de per­son­nes à tra­vers le monde y ont aujourd’hui accès.

En octo­bre 2006, on comp­tait 470 mil­lions d’abonnés au haut débit via des solu­tions filaires (DSL, câble…) ou sans fil (Edge, 3G…). Nous esti­mons que ce nom­bre devrait attein­dre 2 mil­liards d’ici 2010.

Dans nom­bre de pays émer­gents, le prix d’accès au haut débit demeure toute­fois plus élevé que sur les marchés matures. Le défi est aujourd’hui d’évoluer vers un marché de masse. On trou­ve, certes, des points d’accès comme les cyber­cafés dans la plu­part des grandes villes d’Afrique sub­sa­hari­enne, par exem­ple, mais l’accès est sou­vent lent, parce que la largeur de bande entre le pays con­sid­éré et les prin­ci­paux réseaux fédéra­teurs Inter­net est insuff­isante, et que le haut débit n’est pas tou­jours disponible au niveau de l’accès. L’insuffisance de con­tenus et d’applications adap­tés freine égale­ment l’essor du haut débit, encore peu util­isé par la pop­u­la­tion à l’exception de la voix sur IP et du cour­ri­er électronique.

On le voit : les pays émer­gents sont encore loin d’un accès uni­versel qui sign­erait la fin de la frac­ture numérique. Deux obsta­cles doivent être sur­mon­tés : l’étendue de la cou­ver­ture mobile, qui doit con­tin­uer à se dévelop­per ; l’accessibilité des ser­vices, qui doivent s’adapter aux besoins et aux bud­gets des nou­veaux abon­nés à faible revenu.

La nécessaire mobilisation des États

Les gou­verne­ments des pays émer­gents ont pris con­science des béné­fices con­crets que le haut débit peut apporter dans de nom­breux domaines. En matière de san­té, le haut débit per­met le diag­nos­tic à dis­tance, le suivi d’indicateurs san­i­taires, la for­ma­tion des pro­fes­sion­nels de san­té. S’agissant de l’éducation, il favorise l’accès à la con­nais­sance et le développe­ment de l’apprentissage à dis­tance. Il améliore aus­si l’efficacité des admin­is­tra­tions – et donc l’accès aux ser­vices publics pour les populations.

Ces indé­ni­ables per­spec­tives de pro­grès ont sus­cité le lance­ment de plans nationaux de développe­ment du haut débit dans de nom­breux pays. Leur effi­cac­ité repose sur la mise en oeu­vre simul­tanée de plusieurs chantiers prioritaires.
Le pre­mier con­cerne l’adaptation du cadre institutionnel.

Pro­mou­voir des règles de con­cur­rence équita­bles pour encour­ager et pro­téger l’investissement, dévelop­per des poli­tiques d’allocation et de ges­tion du spec­tre de fréquences favorisant le haut débit sans fil, fédér­er les besoins des admin­is­tra­tions publiques pour stim­uler la demande sur le marché, soutenir l’investissement en recherche et développe­ment : la mise en place d’un envi­ron­nement de régu­la­tion et d’un paysage régle­men­taire adap­tés est un préal­able à l’essor du haut débit.

La deux­ième pri­or­ité est le développe­ment des con­tenus et des appli­ca­tions. C’est le mod­èle économique qui est ici en jeu.

Il s’agit d’impulser un cer­cle vertueux de la crois­sance, reposant sur deux con­di­tions com­plé­men­taires : dis­pos­er de suff­isam­ment d’abonnés pour génér­er des revenus sus­cep­ti­bles de faire vivre les indus­tries locales de créa­tion de con­tenus ; dis­pos­er de suff­isam­ment de con­tenus – qu’ils soient locaux ou mon­di­aux – pour attir­er de nou­veaux abon­nés. Les gou­verne­ments ont un rôle clé à jouer dans cette dynamique.

Leur inter­ven­tion en direc­tion des util­isa­teurs – troisième grand chantier – est tout aus­si déterminante.

Les acteurs publics jouent un rôle majeur dans la sen­si­bil­i­sa­tion et la for­ma­tion aux tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion – notam­ment en four­nissant des accès Inter­net dans les écoles et les universités.

Ils peu­vent aus­si met­tre en place des poli­tiques publiques qui con­tribuent à ren­dre les ser­vices plus abor­d­ables. Ain­si, en Thaï­lande et en Malaisie, les gou­verne­ments aident les ménages à s’équiper en PC – ce qui con­tribuera dans un sec­ond temps à faciliter l’essor du haut débit sans fil.

Le moteur de l’innovation

Sans la révo­lu­tion de la télé­phonie sans fil, large­ment favorisée par la norme inter­na­tionale GSM, de nom­breux pays émer­gents ne dis­poseraient à l’heure actuelle d’aucun ser­vice de télé­phonie décent. Des révo­lu­tions de même ampleur sont pos­si­bles dans l’univers du haut débit. L’innovation, là encore, en sera le moteur. Elle s’opérera prin­ci­pale­ment dans trois direc­tions. Les coûts, d’abord. L’extension des tech­nolo­gies IP (Pro­to­cole Inter­net) est en par­ti­c­uli­er une source d’économies rad­i­cales, car elle per­met le développe­ment d’architectures réseau plus sim­ples, avec des coûts à l’octet très faibles.

L’accès, ensuite. Les nou­velles tech­nolo­gies d’accès haut débit sans fil per­me­t­tent aux four­nisseurs de ser­vices d’étendre leur offre aux régions faible­ment peu­plées et non cou­vertes par l’accès filaire, tan­dis que la fibre optique per­met aux opéra­teurs d’apporter des solu­tions haut débit économique­ment intéres­santes dans les zones à très forte den­sité, c’est-à-dire les grandes agglomérations.

Les mod­èles économiques et financiers, enfin. De nou­veaux modes de parte­nar­i­ats vont se dévelop­per avec les four­nisseurs de ser­vices, pour partager les risques liés aux investisse­ments ; avec des parte­naires tiers, pour le développe­ment d’offres inno­vantes comme les ser­vices ban­caires via le télé­phone mobile ; et avec des acteurs publics. 

L’initiative Digital Bridge : une approche originale pour le développement

Com­ment pro­pos­er des solu­tions à la fois inno­vantes et économique­ment viables, adap­tées aux besoins locaux et alliant appli­ca­tions, tech­nolo­gies et finance­ment ? C’est pour apporter des répons­es con­crètes à cette prob­lé­ma­tique que notre Groupe s’est lancé, dès 2001, dans une approche orig­i­nale, l’initiative « Dig­i­tal Bridge », fondée sur une util­i­sa­tion nova­trice des tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion dans les régions peu desservies des pays émergents.

Les points clés de cette démarche : répon­dre à des besoins essen­tiels au développe­ment, éla­bor­er des solu­tions inno­vantes, sur mesure, et tra­vailler en parte­nar­i­at étroit avec les acteurs locaux pour garan­tir la péren­nité et la fia­bil­ité de ces solutions.

La mise en place de pro­jets pilotes per­met de con­firmer sur le ter­rain la diver­sité des usages ouverts par les ser­vices haut débit, et de mon­tr­er ain­si aux opéra­teurs le bien-fondé d’une poli­tique d’investissement volon­tariste dans ces régions. Pour la plu­part de ces pro­jets, Alca­tel-Lucent s’associe à la fois avec des acteurs locaux qui dévelop­pent des appli­ca­tions et solu­tions sur mesure, et avec des opéra­teurs télé­coms qui déploieront la tech­nolo­gie retenue.

Je dévelop­perai ici trois exem­ples de pro­jets sur lesquels notre Groupe tra­vaille actuelle­ment. Ils illus­trent, cha­cun à sa manière, com­ment le haut débit peut con­crète­ment favoris­er le développe­ment économique et social des com­mu­nautés locales.

Imagerie médicale et diagnostic à distance

Le pre­mier exem­ple con­cerne le développe­ment de l’imagerie médi­cale, source de réduc­tion des iné­gal­ités dans le domaine de la santé.

Les nou­veaux sys­tèmes de dis­tri­b­u­tion et de stock­age d’images radi­ologiques numériques ont révo­lu­tion­né la radi­olo­gie mod­erne. Notre parte­naire Glob­al Imag­ing On-Line (GIOL) est spé­cial­isé dans le développe­ment de sys­tèmes Web PACS (Pic­ture Archiv­ing and Com­mu­ni­ca­tions Sys­tem), per­me­t­tant d’archiver les images médi­cales pro­duites par dif­férents appareils : d’où une économie de films radi­ographiques, et la pos­si­bil­ité, pour un radi­o­logue ou un médecin, d’examiner les images via le Web. On peut ain­si créer une plate­forme médi­cale acces­si­ble à distance.

Ces sys­tèmes per­me­t­tent d’améliorer con­sid­érable­ment les soins médi­caux dis­pen­sés aux pop­u­la­tions qui n’ont qu’un accès lim­ité à l’imagerie médi­cale, en par­ti­c­uli­er dans les zones rurales. Dans le cas de l’Afrique sub­sa­hari­enne par exem­ple, où la pandémie du sida s’accompagne générale­ment de tuber­cu­lose, un diag­nos­tic pré­coce de cette tuber­cu­lose per­met de traiter le sida à un stade pré­coce et de réduire le taux de mor­tal­ité. De tels sys­tèmes sont essen­tiels aus­si pour l’informatisation des dossiers médi­caux, amélio­rant ain­si le suivi et la ges­tion médi­cale – donc la qual­ité des soins

Les sys­tèmes PACS sont par­ti­c­ulière­ment per­ti­nents dans les pays où les radi­o­logues sont con­cen­trés dans les cap­i­tales, où l’accès aux régions excen­trées est dif­fi­cile, et où l’indisponibilité et le coût des plaques radi­ographiques lim­i­tent l’accès aux exa­m­ens. De nom­breux pays africains s’y intéressent. Ain­si, le min­istère de la San­té du Séné­gal a lancé un pro­gramme visant à installer la plate­forme GIOL dans la plu­part des hôpi­taux de Dakar et dans ceux de villes privées de radi­o­logues per­ma­nents. Le Groupe, en parte­nar­i­at avec GIOL et en coor­di­na­tion avec l’opérateur local, four­nit à ces hôpi­taux un accès haut débit (DSL, WiMAX…) per­me­t­tant la trans­mis­sion des images médi­cales vers les hôpi­taux de la cap­i­tale pour un diag­nos­tic rapide.

Con­va­in­cus par l’expérience menée au Séné­gal, d’autres pays africains mem­bres du NEPAD (Nou­veau parte­nar­i­at pour le développe­ment de l’Afrique) ont déjà man­i­festé leur désir de répli­quer le pro­jet. Alca­tel-Lucent et GIOL s’associent pour répon­dre à leurs besoins.

Incubateurs pour entrepreneurs locaux

Le sec­ond exem­ple con­cerne le développe­ment par notre Groupe de « cen­tres d’incubation » à des­ti­na­tion d’acteurs locaux de notre secteur. Notre objec­tif est d’aider des entre­pre­neurs indi­vidu­els ou des start-up, qui ne dis­posent pas des com­pé­tences tech­niques ou des moyens financiers suff­isants, à dévelop­per des ser­vices et appli­ca­tions à valeur ajoutée, qui répon­dent aux besoins des util­isa­teurs locaux.

Le Groupe a ain­si ouvert un pre­mier « Espace Parte­nar­i­at » à Tunis en 2003 et un deux­ième au Caire en 2005. Ces cen­tres d’incubation sont situés sur les sites du Groupe et ouverts aux parte­naires locaux sélec­tion­nés sur la base de leurs pro­jets. Alca­tel-Lucent four­nit aux développeurs une plate-forme pour la réal­i­sa­tion d’applications et de ser­vices inno­vants conçus pour les réseaux mobiles.

Il faut soulign­er que, tout au long du proces­sus, « l’incubé » reste pro­prié­taire de son idée.

En favorisant forte­ment l’entreprenariat local, nous par­ticipons ain­si sur le ter­rain au développe­ment de l’accès aux télé­coms pour tous, avec main­tenant la volon­té d’offrir le haut débit pour tous.

Le troisième pro­jet vise à offrir l’accès Inter­net haut débit aux pop­u­la­tions habi­tant les quartiers défa­vorisés d’Antananarivo, la cap­i­tale de Mada­gas­car. Ce pro­jet, réal­isé en asso­ci­a­tion avec l’organisation non gou­verne­men­tale ATD Quart Monde et l’opérateur mal­gache DTS, per­me­t­tra à des jeunes de se for­mer à Inter­net et à des adultes de créer une coopéra­tive arti­sanale dis­posant d’un site Inter­net pour pou­voir exporter leur pro­duc­tion de broderies, de tis­sage ou de meubles en bois. Le déploiement par nos entre­pris­es d’une infra­struc­ture WiMAX (World­wide Inter­op­er­abil­i­ty for Microwave Access) con­tribuera ain­si à désen­claver les quartiers défa­vorisés de la cap­i­tale et à offrir des oppor­tu­nités de tra­vail à leurs habitants.

Poursuivre l’engagement collectif

L’actualité inter­na­tionale en matière de TIC et de développe­ment a été dom­inée ces dernières années par les Som­mets mon­di­aux de la société de l’information (SMSI) de Genève (2003) puis de Tunis (2005), aux­quels notre Groupe a active­ment par­ticipé. Leur mérite incon­testable est d’avoir large­ment con­tribué à inscrire les TIC (Tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion) pour le développe­ment dans l’agenda poli­tique inter­na­tion­al. Mais loin d’être la fin d’un proces­sus, il s’agissait là d’un début.

Il reste beau­coup à faire en effet pour met­tre en oeu­vre les grandes ori­en­ta­tions prévues à l’agenda de l’après-SMSI. Et ces ori­en­ta­tions ne pour­ront aboutir – comme les textes du SMSI l’ont claire­ment souligné – sans une véri­ta­ble approche parte­nar­i­ale impli­quant gou­verne­ments, organ­i­sa­tions inter­na­tionales, société civile et secteur privé.

Cette mobil­i­sa­tion col­lec­tive devra s’articuler autour de deux axes com­plé­men­taires. Tout d’abord, dévelop­per les investisse­ments (privés et mixtes) afin d’élargir l’accès aux infra­struc­tures TIC (dont l’accès au haut débit), y com­pris pour les com­mu­nautés rurales et pau­vres des pays émer­gents. La con­tri­bu­tion de pro­jets pilotes sera essen­tielle pour mon­tr­er com­ment des appli­ca­tions et des ser­vices TIC bien pen­sés peu­vent être large­ment adop­tés et génér­er un chiffre d’affaires suff­isant pour jus­ti­fi­er l’investissement des opéra­teurs dans ces régions.

Ensuite, établir dif­férents niveaux de coopéra­tion mul­ti­latérale entre les inter­venants nationaux, régionaux et inter­na­tionaux, pour s’assurer qu’aucune région ne sera privée de la « con­nec­tiv­ité dor­sale » néces­saire pour faire face au traf­ic haut débit découlant d’un accès Inter­net général­isé. Cet effort pour­ra néces­siter l’intervention d’Institutions finan­cières de développe­ment (IFD), dans la mesure où le secteur privé se mon­tr­erait réti­cent vis-à-vis de trop longs délais de retour sur investissement.

Notre Groupe, dans la con­ti­nu­ité de son engage­ment passé et actuel, mobilis­era ses éner­gies, sa capac­ité d’innovation et le tal­ent de ses col­lab­o­ra­teurs pour par­ticiper à ce vaste et néces­saire pro­jet col­lec­tif. Trois con­di­tions sont essen­tielles à sa réus­site : le développe­ment de tech­nolo­gies per­me­t­tant un accès à des coûts abor­d­ables ; une approche basée sur les usages ; une volon­té inter­na­tionale de faire de l’accès uni­versel un out­il au ser­vice du développe­ment économique et social.

Parce que le fos­sé numérique n’est pas une fatal­ité, parce que le haut débit pour tous n’est pas un rêve, notre Groupe s’engagera pleine­ment, demain plus encore qu’aujourd’hui, dans ce beau défi.

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