Un nouveau modèle de Capital-Risque pour accélérer le financement des start-ups

Dossier : Dossier FFEMagazine N°706 Juin/Juillet 2015
Par Julien-David NITLECH (97)

Comment évolue le métier d’investisseur en capital-risque ?

Après avoir prédit que la révo­lu­tion numérique allait boule­vers­er l’ensemble des métiers tra­di­tion­nels, c’est notre tour ! Dans le cycle de finance­ment, tout va de plus en plus vite. Il n’y a plus réelle­ment de dis­tinc­tion entre amorçage et cap­i­tal-risque : il nous faut ren­con­tr­er les sociétés très tôt et les accom­pa­g­n­er avec beau­coup de capitaux.

En con­séquence, nous devons lever des fonds plus impor­tants, tout en restant extrême­ment proches du ter­rain : les entre­pre­neurs atten­dent une com­préhen­sion forte de la technologie.

Prenons l’exemple de Shift Tech­nol­o­gy : l’entreprise a été créée par deux poly­tech­ni­ciens pen­dant leur stage de fin d’études en mars 2013. Après avoir démon­tré la per­for­mance d’une tech­nolo­gie de math­é­ma­tiques appliquées pour la détec­tion de la fraude, ils se sont asso­ciés à un nor­malien qui dévelop­pait l’IT d’une pres­tigieuse banque d’affaires.

En 2014 nous avons mené un pre­mier tour de table de 1,4 M€ et en ce début 2015 le chiffre d’affaires est déjà au ren­dez-vous. C’était incon­cev­able il y a dix ans.

Et qu’en est-il des attentes des entrepreneurs ?

A finance­ment et val­ori­sa­tion équiv­a­lents, les entre­pre­neurs atten­dent d’un investis­seur un réseau inter­na­tion­al, une aide aux recrute­ments et générale­ment un savoir-faire tech­nologique cou­plé à toutes sortes de facilitations.

Ils veu­lent une exper­tise dont ils ne dis­posent pas sans que pour autant l’investisseur ne leur dicte leurs choix. La for­ma­tion à l’entrepreneuriat en école joue un rôle déter­mi­nant dans cette évolution.

Nous sommes fiers, d’ailleurs, qu’Iris ait par­ticipé en finançant la pre­mière start-up issue de l’X, LetIt­Wave, créée par Stéphane Mal­lat, pro­fesseur de math­é­ma­tiques appliquées. Après l’avoir reven­due, il est retourné enseign­er à l’X, et s’est engagé dans le Mas­ter Entre­pre­neuri­at avec Bruno Martineau.

Résul­tat, un nom­bre crois­sant d’élèves créent une entre­prise à peine sor­tis de l’Ecole. C’est un change­ment majeur de la société française et de ses élites.

Les grands groupes peuvent-ils vraiment jouer un rôle dans ce « couple entrepreneur-investisseur » ?

Dans un univers où les tech­nolo­gies évolu­ent aus­si rapi­de­ment, il devient vital pour toutes les entre­pris­es d’animer autour de leur activ­ité un écosys­tème inno­vant. C’est dans cette logique qu’Orange et Pub­li­cis ont con­fié à Iris Cap­i­tal des fonds importants.

Il ne s’agit pas du rôle tra­di­tion­nel du « cor­po­rate ven­ture », qui finance des relais de crois­sance poten­tiels des­tinés à être rachetés en cas de suc­cès. Plutôt de détecter les inno­va­tions qui peu­vent accélér­er la crois­sance organique des groupes et de s’y associ­er vertueusement.

Nous retrou­vons là, pour les grandes entre­pris­es, le rôle d’accompagnateur qu’Iris Cap­i­tal joue depuis presque 30 ans auprès des entre­pre­neurs. Notre job, c’est tou­jours de créer des complémentarités.

CHIFFRES CLÉS

  • 29 ans d’activité dans le capital-risque
  • 245 investisse­ments
  • 191 sor­ties
  • 50+ sociétés de l’économie numérique en portefeuille
  • De 500 000 € à 20 M€ investis par start-up
  • > 500 M€ d’actifs sous ges­tion dont 150 M€ con­fiés en ges­tion par Orange et Pub­li­cis, ce qui fait d’Iris Cap­i­tal le pre­mier acteur de cor­po­rate ven­ture français

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