le Sentier de la Gloire, pour monter du train à l'Ecole polytechnique

Dessine moi un Mouflon

Dossier : TraditionsMagazine N°Dessine moi un Mouflon
Par Serge DELWASSE (X86)

Un essai de classement des traditions

Les tra­di­tions : une approche évolutionniste

Il ne s’agit pas de faire le tour des tra­dis du siècle der­nier – plu­sieurs ouvrages sur l’histoire de l’École l’ont magis­tra­le­ment fait – et de consta­ter que c’était mieux avant, mais d’éclairer les anciens sur un exemple de tra­di­tion actuelle, celle du Pla­tâl (Palai­seau), et le mettre en pers­pec­tives avec les tra­di­tions anciennes, celles de la boîte car­va – aujourd’hui appe­lée tout sim­ple­ment Car­va, celles d’avant 1975.

Un essai de classement des traditions

Les tra­di­tions : une approche évolutionniste

Il ne s’agit pas de faire le tour des tra­dis du siècle der­nier – plu­sieurs ouvrages sur l’histoire de l’École l’ont magis­tra­le­ment fait – et de consta­ter que c’était mieux avant, mais d’éclairer les anciens sur un exemple de tra­di­tion actuelle, celle du Pla­tâl (Palai­seau), et le mettre en pers­pec­tives avec les tra­di­tions anciennes, celles de la boîte car­va – aujourd’hui appe­lée tout sim­ple­ment Car­va, celles d’avant 1975.

Une évo­lu­tion­niste différencierait :

  • Les dino­saures, celles des tra­di­tions aujourd’hui dis­pa­rues, que nous n’aborderons pas ici ·
  • Les tra­dis que je qua­li­fie­rais de Juras­sic Park, éteintes puis recréées de toutes pièces ·
  • Les dar­wi­niennes, résul­tat d’une évo­lu­tion lente et continue ·
  • Enfin, les OGM, celles nées un jour comme cela, d’une idée, d’une dis­cus­sion, et impo­sées comme si elles avaient deux cents ans.

Une exemple de pur OGM

C’est le dur che­min qui montre de la sta­tion de RER « Lozère ». Ce che­min aux marches glis­santes, recou­vertes de feuilles mortes en automne, de neige voire de glace en hiver, de mousse au prin­temps, marches dont la seconde carac­té­ris­tiques est d’avoir une géo­mé­trie émi­nem­ment variable et aléa­toire, a deux fonc­tions : la prin­ci­pale, celle de ser­vir aux sports dits pêchus pour des exer­cices de frac­tion­né. La seconde est de per­mettre à celui qui n’est pas moto­ri­sé de se rendre à l’X.

En par­ti­cu­lier, c’est sou­vent le che­min que prennent les TOS le jour de l’intégration. C’est ain­si que quelques 86 – dont, je dois l’avouer, l’auteur du pré­sent laïus – ont eu l’idée de nom­mer ce banal che­min de Lozère, le Sen­tier de la Gloire, en réfé­rence au film de Kubrick, pro­je­té à l’époque. Il a suf­fit d’insérer ce nom dans un conden­sé d’argot à des­ti­na­tion de la jeune pro­mo­tion, et le tour était joué.

Une tra­di OG était née.

Du noir et blanc à la couleur, les X et l’Art

Après avoir gra­vi le Sen­tier de la Gloire, le visi­teur qui arrive sur le plâ­tal ne peut man­quer de voir les fresques. Je me sou­viens par exemple, lors de ma pre­mière visite, pour pas­ser les oraux, avoir été fas­ci­né par la fresque de la « Sea, Kès & Sun ».

Tour de l'ancienne Ecole polytechnique peinte pour une campagne de Kès
La tour Umb à Car­va, à l’issue d’une cam­pagne Kès

Cette tra­di de peindre sur les murs à l’occasion des cam­pagnes Kès est suf­fi­sam­ment entrée dans les mœurs pour que, de nos jours, le règle­ment de la cam­pagne Kès impose – sous peine de perte de la sub­ven­tion – la réa­li­sa­tion d’une fresque.

L’ensemble des fresques peintes sur le pla­tâl ont d’ailleurs été mises en ligne sur le wikix – réser­vé aux X, déso­lé pour mes (nom­breux) lec­teurs autodidactes.

L’idée remonte à la pro­mo­tion 78. Une liste Kès pipeau, la Kès Color – pour les plus jeunes, je rap­pelle que la socié­té Kis ven­dait à cette époque des « clés minute cou­leurs » – trou­va pra­tique d’utiliser les petites briques du Bata­clan pour pro­mou­voir son thème de cam­pagne. Les fresques étaient nées !

Rapi­de­ment elles « sor­tirent » du bata­clan, tou­jours sur les murs de briques – c’est pra­tique de comp­ter les car­reaux pour faire des des­sins – puis se dépla­cèrent vers les caserts et sur leurs murs blancs, grâce à l’apparition du rétroprojecteur.

Ce qui est inté­res­sant, c’est que le mariage entre la Zan­zi et la cam­pagne Kès, géné­ra­tion spon­ta­née sur le Pla­tâl, est en réa­li­té une très ancienne tradition.

Jusque dans les années 60, les tan­dem Kès lut­taient, non pas en noir et blanc, comme le titre trom­peur de cet article peut le lais­ser pen­ser, mais en jône – ou en rouje, en fonc­tion des années. Ain­si, on pou­vait voir les bâti­ments de l’École entiè­re­ment bar­bouillés, sans que la Strasse ne puisse réel­le­ment y remédier.

Les X avaient inven­té le tag, Tags qui étaient d’ailleurs bien visible de l’extérieur de l’École, sans que per­sonne ne semble y trou­ver à redire.

Jurassic Park sur le Platâl

Com­ment expli­quer cette (re)génération spon­ta­née en 1979 avec l’approche dar­wi­niste que nous avons choi­si de prendre ? Par l’existence du gène du des­sin chez les X ? en tout état de cause, les deux illus­tra­tions qui accom­pagnent cet article montrent que nous avons fait énor­mé­ment de pro­grès dans la qua­li­té de notre dessin.

Nous nous adap­tons, et nos fresques ne résistent que parce qu’elles sont objec­ti­ve­ment plu­tôt réussies.

Un tag à l'Ecole polytechnique Glos­saire (pour les « vieux »)

  • Bata­clan : A l’origine le BAti­ment des ACti­vi­tés Libres. Ver­rue ajou­tée en der­nière minute aux plans de l’Ecole, accueillant les binets, et sur­tout le Bôbar. C’est le prin­ci­pal lieu de vie des Élèves
  • Kar­va : nom don­né depuis une ving­taine d’année à l’ancienne école – exclu­si­ve­ment. S’utilise sans article : « une pho­to de Karva »
  • Liste Kès pipeau : liste qui n’a pas l’intention d’être élue.
  • Pla­tâl (de Pla­teau) : l’École à Palaiseau.
  • Zan­zi : pein­ture (ancien­ne­ment).

 
Glos­saire
(pour les « jeunes »)

  • Boîte Car­va : l’École. De Car­val­lo (X1877), direc­teur des études de l’École de 1909 à 1920. S’utilise tou­jours avec article : « Quand j’étais à la boîte Carva »

D’autres exemples pris sur le wikix :

Fresque Ecole polytechniqueFresque Ecole polytechniqueFresque Ecole polytechnique

Fresque des élèves de l'école polytechniqueFresque des élèves de l'école polytechnique

Fresque des élèves de l'école polytechnique

4 Commentaires

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Ano­nymerépondre
14 mai 2013 à 14 h 53 min

mail per­so à celui qui m’a envoyé un mail per­so
tu ne m’as pas don­né ton nom. je ne puis donc te répondre. Mer­ci de me ren­voyer un mail sur mon adresse poly.org

Ano­nymerépondre
1 juin 2013 à 17 h 45 min
– En réponse à: Anonyme

pri­vate joke
les ano­nymes parlent aux ano­nymes. lol
lequel est Serge DELWASSE (86) ?
lequel est l’anonyme ?
c’est pas moi en tout cas. Enfin, si, je suis ano­nyme. mais quand même c’est pas moi.
Donc ne me répon­dez pas en pen­sant que je suis l’a­no­nyme. ou l’autre.
🙂

serge.delwasserépondre
3 juin 2013 à 4 h 34 min

un autre lien, une autre photo

bon­jour à tous,
cette autre pho­to est, elle aus­si, intéressante
C’est ici : http://goo.gl/dStGR ! bonne journée

mer­ci de l’in­té­rêt que vous por­tez à mes écrits
Delwasse

Oli­vier DA COSTArépondre
27 juin 2013 à 10 h 16 min

Mer­ci ! 🙂
Mer­ci ! 🙂

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