Télécoms d’entreprises : le marché commence à bouger

Dossier : TélécommunicationMagazine N°626 Juin/Juillet 2007
Par Patrice GIAMI (90)

Grâce aux Free­box et autres box d’opéra­teurs, les foy­ers français sont aujour­d’hui très bien équipés en matière de ser­vices numériques. Les par­ti­c­uliers peu­vent prof­iter pleine­ment, grâce à Inter­net, d’un univers de con­tenus et de ser­vices dématéri­al­isés et essen­tiels, comme les ser­vices ban­caires ou le cour­ri­er élec­tron­ique. La France occupe d’ailleurs une posi­tion de pointe en Europe en ce qui con­cerne les offres triple play (accès Inter­net, télé­phonie illim­itée et TV sur ADSL).

À l’in­verse, les entre­pris­es n’ont pas encore prof­ité de l’énorme réser­voir de ser­vices que les opéra­teurs met­tent à leur dis­po­si­tion grâce à la tech­nolo­gie IP (Inter­net Pro­to­col). Pour l’heure, l’essen­tiel des béné­fices liés au pas­sage à l’IP repose sur une réduc­tion sig­ni­fica­tive des coûts de com­mu­ni­ca­tion. Pour­tant il y a beau­coup plus à atten­dre de la tech­nolo­gie IP qui est com­plète­ment ouverte sur les appli­ca­tions d’en­tre­prise. Elle per­met notam­ment de traiter les échanges télé­phoniques de façon applica­tive et ain­si de dématéri­alis­er les ser­vices assurés aujour­d’hui de manière très coû­teuse par un PABX, c’est-à-dire le stan­dard télé­phonique, la mes­sagerie, ou encore l’a­chem­ine­ment des appels vers les clients, les four­nisseurs ou entre employés. Toutes ces fonc­tion­nal­ités peu­vent aujour­d’hui être fournies grâce aux ser­vices d’IP Cen­trex. Par ailleurs, la tech­nolo­gie IP per­met aus­si une ouver­ture sur les autres appli­ca­tions de l’en­tre­prise, c’est-à-dire les appli­ca­tions métiers et bureautique.

En résumé, le pas­sage à l’IP per­met donc non seule­ment aux entre­pris­es d’éviter de pay­er plusieurs abon­nements télé­phoniques et des com­mu­ni­ca­tions au prix fort, mais aus­si de s’af­franchir de ser­vices jusqu’à présent four­nis par un PABX.

Un marché français en retard

Si les avan­tages tar­i­faires de l’IP ont été rapi­de­ment assim­ilés par les entre­pris­es français­es, il leur reste à exploiter désor­mais l’ensem­ble des poten­tial­ités de l’IP dans le monde appli­catif. La France est plutôt en retard sur ce point par rap­port aux autres grandes nations européennes. Ain­si, au Roy­aume-Uni, il y a aujour­d’hui plus d’une douzaine d’opéra­teurs IP sur le marché B to B (con­tre cinq en France2), ayant cha­cun un chiffre d’af­faires supérieur à 60 mil­lions d’euros.

Il faut dire que le régu­la­teur anglais a sans doute été un peu plus rigoureux que son homo­logue français. À tel point que la part de marché de British Tele­com, l’opéra­teur his­torique bri­tan­nique, est aujour­d’hui d’en­v­i­ron 50 %. Dans l’hexa­gone, France Télé­com con­serve une part de marché bien plus impor­tante. Selon Datano­va, en décem­bre 2006, 95 % des PME de moins de 500 salariés étaient tou­jours abon­nées à l’opéra­teur his­torique pour leurs lignes de télé­phonie fixe.

En fait, dans les entre­pris­es, le choix de France Télé­com comme four­nisseur de père en fils n’a pas vrai­ment été remis en ques­tion. Cette sit­u­a­tion a sans doute encour­agé les nou­veaux opéra­teurs à val­oris­er pri­or­i­taire­ment leurs offres de ser­vices grand pub­lic par rap­port à celles dédiées aux entreprises. 

Une nouvelle génération d’opérateurs

Par con­séquent, aujour­d’hui, pour béné­fici­er des avan­tages des com­mu­ni­ca­tions IP, les entre­pris­es ont un choix assez réduit. D’une part, il y a les équipemen­tiers télé­coms à l’im­age de Cis­co qui pro­pose une gamme com­plète de ser­vices mais dans un mod­èle com­plète­ment pro­prié­taire. D’autre part, il y a les opéra­teurs dont France Télé­com, via sa fil­iale Orange Busi­ness Ser­vices, reste la fig­ure de proue avec l’am­bi­tion de cou­vrir la total­ité du marché.

Der­rière l’opéra­teur his­torique, Neuf Cege­tel est dev­enue le chef de file des opéra­teurs alter­nat­ifs. Colt et Com­ple­tel, qui four­nissent de la fibre optique, ciblent plus par­ti­c­ulière­ment les grandes entre­pris­es et les gross­es PME. Enfin des acteurs comme Van­co, Prosodie ou B3G2, très act­ifs ces dernières années, se posi­tion­nent comme des spé­cial­istes des ser­vices de voix sur IP. B3G compte aujour­d’hui plus de 50 000 util­isa­teurs de son ser­vice de télé­phonie dt voix sur IP. L’opéra­teur annonce d’ailleurs dis­pos­er de 75 % de parts de marché sur l’IP Cen­trex dans l’hexagone.

Au moment où de nom­breux petits opéra­teurs locaux pro­posent des ser­vices d’IP Cen­trex, B3G met en avant son posi­tion­nement nation­al et son exper­tise en matière de com­mu­ni­ca­tion d’en­tre­prise, notam­ment en ce qui con­cerne l’ex­ploita­tion de plates-formes de ser­vices. Depuis deux ans, B3G a revu sa stratégie pour se con­cen­tr­er sur les ser­vices de com­mu­ni­ca­tion des­tinés aux PME, et apporte une réponse prag­ma­tique à leurs spé­ci­ficités : secteur d’ap­par­te­nance, présence ou non d’un respon­s­able infor­ma­tique, typolo­gie des employés.

Vers l’IP Centrex pour la téléphonie

Aujour­d’hui, en ce qui con­cerne les télé­coms, la prin­ci­pale préoc­cu­pa­tion des dirigeants de PME est de faciliter la joignabil­ité des col­lab­o­ra­teurs de l’en­tre­prise, aus­si bien pour les appels des clients que pour les com­mu­ni­ca­tions internes, tout en restant dans un bud­get maîtrisé. Dans cette per­spec­tive, la télé­phonie sur IP con­stitue incon­testable­ment une avancée, en per­me­t­tant par exem­ple aux col­lab­o­ra­teurs de l’en­tre­prise de se con­necter et d’être joints sur leur ordi­na­teur via un soft­phone, de tra­vailler à la mai­son dans les mêmes con­di­tions qu’au bureau, ou encore de retrou­ver leurs mes­sages vocaux… dans leurs e‑mails.

D’une manière générale, la pro­duc­tiv­ité peut donc être améliorée grâce à l’in­té­gra­tion de la voix dans des appli­ca­tions de bureau­tiques ou dans des appli­ca­tions métiers. Par exem­ple, la fonc­tion ” Click to call “, qui offre la pos­si­bil­ité de lancer un appel en cli­quant sim­ple­ment sur un numéro ou un nom dans un doc­u­ment, est aujour­d’hui par­ti­c­ulière­ment intéres­sante pour men­er encore plus effi­cace­ment des cam­pagnes de mar­ket­ing télé­phonique puisqu’elle évite de com­pos­er dix chiffres sur un clavier télé­phonique pour chaque appel. Par ailleurs, la fonc­tion CTI3 qui exis­tait avant l’IP et qui per­met de faire remon­ter automa­tique­ment la fiche de l’ap­pelant, peut main­tenant être inté­grée très facile­ment dans un envi­ron­nement IP, à un coût bien inférieur.

Il sem­ble donc que le marché des entre­pris­es s’ori­ente vers une util­i­sa­tion accrue des ser­vices liés à l’IP, et notam­ment en Cen­trex car ce mode d’usage apporte une véri­ta­ble sim­pli­fi­ca­tion de ges­tion pour les entre­pris­es. Par con­séquent, le pas­sage à l’IP est aujour­d’hui prof­itable à la fois aux ges­tion­naires des télé­coms dans l’en­tre­prise (pour la réduc­tion des coûts et l’or­gan­i­sa­tion des ser­vices) et aux util­isa­teurs (pour l’amélio­ra­tion de la joignabil­ité, l’op­ti­mi­sa­tion du tra­vail col­lab­o­ratif et l’in­té­gra­tion de la télé­phonie dans les appli­ca­tions bureau­tiques et méti­er). Dans les années qui vien­nent, les ser­vices de Cen­trex devraient per­me­t­tre aux PME de se libér­er d’un cer­tain nom­bre de charges, tout en plaçant les ser­vices de télé­phonie, qui sont clés pour les col­lab­o­ra­teurs de l’en­tre­prise, au coeur de leur sys­tème d’information.

1. Opéra­teur télé­com label­lisé Oséo-Anvar, B3G (www.b3g.fr) est le leader européen de la télé­phonie IP d’entreprise et du Cen­trex avec plus de 50000 util­isa­teurs sur son réseau.

B3G pro­pose aux entre­pris­es une offre com­plète de ser­vices télé­coms dis­tribuée sur toute la France par des pro­fes­sion­nels des télé­com­mu­ni­ca­tions d’entreprises : instal­la­teurs privés, inté­gra­teurs data, spé­cial­istes de la télé­phonie IP.
2. OBS, Colt, 9cegetel, B3G, Com­ple­tel, hors opéra­teurs his­toriques étrangers.
3. Com­put­er Tele­pho­ny Integration.

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