Sous les pavés… Mai 1968 – La face cachée
Cet ouvrage, écrit dans le style plaisant, aigre-doux et humoristique de Rolland Russier, que j’ai découvert comme écrivain dans les Insouciantes tribulations, vaut la peine d’être lu – à la fois pour le passé et pour ce qui advient aujourd’hui dans notre École et dans notre pays. C’est la première fois que ce qui s’est passé durant ces « événements de 68 », lors desquels notre École a failli disparaître, est analysé avec le recul nécessaire qui permet de remettre bien en place les vrais enjeux, en démontant les mécanismes de ce « mouvement spontané ».
Un mélange d’anecdotes significatives et de témoignages divers de ceux qui ont connu cette époque rend cet ouvrage très plaisant pour le lecteur. Il intéressera particulièrement les trois promotions 66, 67 et 68 qui ont traversé dans des circonstances particulièrement violentes une période cruciale de notre École, car la quasi-totalité d’entre nous a vécu ces « événements » plutôt comme Fabrice del Dongo a vécu la bataille de Waterloo – sans vraiment comprendre ce qui se passait. Nous venions de passer deux ou trois ans à travailler intensément pour atteindre le graal qu’était pour nous (et nos familles) l’X. Et, à peine arrivés, nous découvrons qu’une petite minorité de contestataires déterminés avaient décidé de détruire cette École… Mais sans pour autant rien proposer. Du pur nihilisme qui nous prenait de court. Il était clair pour une partie d’entre nous qu’il fallait se battre pour sauver l’École, mais comment faire ?
Je recommande également fortement cet ouvrage pour les autres promotions, car on me demande souvent « qu’est-ce qui s’est passé en 68 ? ». Et il est bien difficile de répondre honnêtement et clairement à cette question, ce que fait brillamment cet ouvrage. Un dernier point important : ce travail de Rolland Russier offre un excellent éclairage sur ce qui nous arrive en France aujourd’hui et sur ce que l’on peut faire – c’est ce qu’on appelle les leçons de l’histoire.




1 Commentaire
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Dominique DAVID répondre
28 septembre 2025 à 21 h 26 min
Quel plaisir ! essentiel pour comprendre non seulement notre génération (18 ans en 1968), mais aussi l’esprit de l’X. En plus, c’est pas cher !