Camille Laborie, nouvelle déléguée générale de l’AX

Rencontre avec Camille Laborie, nouvelle déléguée générale de l’AX

Dossier : Vie de l'associationMagazine N°806 Juin 2025

Le 1er juillet 2025, Yves Demay (X77) quit­te­ra ses fonc­tions de délé­gué géné­ral de l’AX après huit années au ser­vice des alum­ni et pas­se­ra le relai à Camille Labo­rie, ancien­ne­ment délé­guée géné­rale des Ponts et d’AgroParisTech. Nous l’avons ren­con­trée pour la faire connaître à la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne. Yves Demay, quant à lui, reste enga­gé à l’AX comme char­gé de mis­sion pour le Bal de l’X.

Bienvenue Camille, peux-tu nous dire quel est ton parcours d’études et professionnel ?

Après une pré­pa BCPST, je suis entrée par concours com­mun à l’école d’Agro de Mont­pel­lier. Je me suis spé­cia­li­sée dans l’aménagement des ter­ri­toires. De retour à Paris, j’ai tra­vaillé pen­dant un an à l’Assemblée per­ma­nente des chambres d’agriculture, en liai­son avec le Muséum d’histoire natu­relle, qui m’ont char­gée de réunir les connais­sances sur les bonnes pra­tiques de ges­tion d’écosystèmes euro­péens remar­quables comme cer­taines pelouses alpines. J’ai ensuite rejoint son ser­vice « éco­no­mie » au sein duquel j’avais la charge de l’animation d’un réseau d’observatoires d’exploitations agri­coles, poste que j’ai occu­pé pen­dant une dizaine d’années.

À l’issue de cette expé­rience, je cher­chais un peu ce que j’avais envie de faire, mais j’étais déjà très inté­res­sée par la notion de réseau. L’association des anciens de l’Agro-Paris cher­chait son délé­gué géné­ral, j’ai pos­tu­lé. C’est ain­si que je suis entrée dans une asso­cia­tion d’anciens élèves de grande école. Agro­Pa­ris­Tech venait d’être créée, issue de la fusion de trois grandes écoles : ma pre­mière mis­sion a été de réunir leurs dif­fé­rentes asso­cia­tions pour n’en faire qu’une seule, qui serait l’association des anciens d’AgroParisTech. Une fois que l’association a été ins­tal­lée, qu’on avait une his­toire com­mune à racon­ter, je suis entrée de plain-pied dans l’animation d’un réseau d’anciens avec ses grands sujets qui sont l’accompagnement des car­rières, l’accompagnement des ini­tia­tives, le déve­lop­pe­ment des pro­jets, en liai­son étroite avec l’École et la Fondation.

« Grâce notamment au programme de parrainage, nous avons été capables de mobiliser en un temps record des diplômés qui ont su apporter l’écoute dont les élèves avaient besoin. »

Dans le cadre de mon tra­vail, j’étais en rela­tion avec les délé­gués géné­raux des autres asso­cia­tions d’anciens des grandes écoles de mana­ge­ment et d’ingénieurs, notam­ment l’École des ponts. Lorsque mon homo­logue des Ponts a pris sa retraite, celle-ci m’a pro­po­sé de prendre sa suite. Je me suis ain­si retrou­vée en sep­tembre 2019 à la tête de Ponts Alum­ni, j’y ai décou­vert le monde du génie civil, du trans­port ou de l’urbanisme, amé­na­geurs du ter­ri­toire eux aus­si, et ren­con­tré des femmes et des hommes accueillants et atta­chés à leur école. 

Très vite est arri­vée la Covid, et donc ma pre­mière mis­sion de délé­guée géné­rale a été d’apporter, en coor­di­na­tion étroite avec l’École et la Fon­da­tion, notre sou­tien moral et maté­riel à ceux qui étaient les plus en dif­fi­cul­té, notam­ment les étu­diants inter­na­tio­naux res­tés confi­nés en cité uni­ver­si­taire et loin de chez eux. Grâce notam­ment au pro­gramme de par­rai­nage, nous avons été capables de mobi­li­ser en un temps record des diplô­més qui ont su appor­ter l’écoute dont les élèves avaient besoin. Cette période par­ti­cu­lière nous a per­mis éga­le­ment d’accélérer la mise en œuvre de nou­velles solu­tions de communica­tion, comme la visio. Il s’agissait de main­te­nir le lien avec nos membres pen­dant le confi­ne­ment, la visio nous a per­mis de sor­tir réso­lu­ment de nos fron­tières et de faire par­ti­ci­per à nos confé­rences les alum­ni du monde entier.

« Montrer aux jeunes filles, collégiennes et lycéennes qu’une carrière d’ingénieure est possible pour elles et ouvre à des métiers variés et passionnants. »

D’autres actions ont sui­vi, lan­cées par des alum­ni et pour des alum­ni (ou les futurs alum­ni que sont les étu­diants), j’avais pour mis­sion de les rendre pos­sibles. En tant qu’association, j’ai pour­sui­vi notre col­la­bo­ra­tion avec l’École et la Fon­da­tion. Si je devais n’en rete­nir qu’une, je par­le­rais de la réa­li­sa­tion en 2024 d’une expo­si­tion de por­traits pho­to de femmes ingé­nieures diplô­mées des Ponts, pour mon­trer aux jeunes filles, col­lé­giennes et lycéennes qu’une car­rière d’ingénieure est pos­sible pour elles et ouvre à des métiers variés et pas­sion­nants. C’est là le fruit d’une réelle col­la­bo­ra­tion dans laquelle l’association a pro­po­sé les pro­fils (cer­taines sont diplô­mées de l’X éga­le­ment), l’École a conçu et réa­li­sé le par­cours, et la Fon­da­tion a finan­cé. L’exposition est aujourd’hui visible à la Cité des Sciences de la Villette.

Puis il y a quelques mois La Jaune et la Rouge a publié l’annonce de la recherche d’un délé­gué géné­ral, mon père m’en a par­lé et j’ai pos­tu­lé. J’avais conscience de mon pro­fil d’outsider puisque je ne suis pas poly­technicienne. Pour moi, évi­dem­ment, en dehors du fait que c’est l’École poly­tech­nique, cela repré­sente une belle évo­lu­tion. Et le fait de res­ter dans cet envi­ron­ne­ment de l’enseignement supé­rieur, au contact des élèves, des écoles et des fon­da­tions me plaît beaucoup.

Forte de cette expérience, peux-tu nous dire en quoi consiste cette mission auprès des associations d’anciens élèves des grandes écoles ?

La pre­mière mis­sion d’un délé­gué géné­ral est d’accompagner les ini­tia­tives des alum­ni qui ont des pro­fils très dif­fé­rents, de don­ner les moyens à ces ini­tia­tives d’être déve­lop­pées et pour­sui­vies. C’est se mettre au ser­vice du conseil d’administration et de l’association en liai­son avec l’École et la Fon­da­tion pour par­ti­ci­per au rayon­ne­ment de tout un éco­sys­tème. De manière géné­rale, une asso­cia­tion d’alumni repose à peu près tou­jours sur les mêmes piliers. Le pilier de la soli­da­ri­té est très déve­lop­pé à l’AX, ce qui me paraît fon­da­men­tal. L’accompagnement des car­rières aus­si car, les car­rières n’étant pas linéaires, pou­voir béné­fi­cier d’un réseau bien­veillant et accueillant a beau­coup de valeur. Ensuite il s’agit de don­ner de la visi­bi­li­té aux groupes. C’est être un peu le chef d’orchestre de tout ça ! À l’AX, mon rôle va être de lais­ser de la place à tout le monde. L’objectif est de ser­vir les alum­ni et les collègues.

Qu’est-ce qui te plaît et t’anime dans cette mission ?

Ce qui m’anime avant tout, c’est la ren­contre. C’est cela qui m’intéresse : aller à la ren­contre des per­sonnes, de leurs com­pé­tences, et cocons­truire des pro­jets avec elles. C’est un tra­vail très créa­tif finalement !

Quels sont tes liens avec Polytechnique ?

Mon père est diplô­mé de l’École poly­tech­nique, de la pro­mo 68 – Fran­çois Cha­vau­dret. J’ai gran­di dans une ambiance poly­tech­ni­cienne. Les amis de mes parents étaient sou­vent des cama­rades de l’École poly­tech­nique et cette école a tou­jours été pour moi syno­nyme de cama­ra­de­rie et d’amitiés fidèles qui se main­tiennent au fil du temps. Mon père est très fier de son École et en parle avec beau­coup d’émotion. Je trouve qu’une école qui laisse une empreinte aus­si forte, cin­quante ans après, c’est une belle école !

À l’association des Ponts, j’ai côtoyé des alum­ni poly­tech­ni­ciens, tous enga­gés et por­teurs de pro­jets. Ce qui fait que, à mon arri­vée à l’AX, j’avais déjà des connais­sances. Lors de ma mis­sion pour l’association des anciens de l’Agro, c’était Pierre Mary (X60) qui était délé­gué géné­ral, et depuis lors, j’ai connu cha­cun de mes pré­dé­ces­seurs et j’ai tra­vaillé avec eux. En 2009 était orga­ni­sé le 5e col­loque Agro-X-ENA ; ce fut même l’un des pre­miers pro­jets que j’ai sui­vis en tant que délé­guée générale.

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