Première conférence de presse du président Trump consacrée à l’intelligence artificielle, aux côtés de Sam Altman, CEO d’OpenAI.

Réinventer le leadership à l’ère de l’IA

Dossier : Vie des entreprises - Transformation numérique et intelligence artificielleMagazine N°805 Mai 2025
Par Patrick ROPERT
Par François OUSTRY

Dans un monde de plus en plus incer­tain, les diri­geants sont en pre­mière ligne. Com­ment déci­der vite, mobi­li­ser les équipes, res­ter lisible face aux mar­chés ? Patrick Ropert et Fran­çois Ous­try par­tagent la convic­tion de leur cabi­net Orson : stra­té­gie, com­mu­ni­ca­tion et intel­li­gence arti­fi­cielle doivent désor­mais fonc­tion­ner ensemble. Une vision du lea­der­ship ancrée dans la confiance et tour­née vers l’action.

Dans quel but avez-vous fondé Orson ? 

Patrick Ropert : C’est le temps des diri­geants d’entreprise. Leur res­pon­sa­bi­li­té ne cesse de croître dans un envi­ron­ne­ment en per­ma­crise. Nous avons fon­dé Orson avec Mou­na Sepeh­ri pour les accom­pa­gner avec leurs équipes exé­cu­tives dans ce moment clé. Notre approche repose sur trois piliers : stra­té­gie, com­mu­ni­ca­tion et tech­no­lo­gie. Car diri­ger aujourd’hui, c’est savoir déci­der vite, incar­ner une vision claire et maî­tri­ser les outils qui trans­forment les règles du jeu.

Nous sommes alliés à Alpha Intel­li­gence Capi­tal, l’un des pre­miers fonds mon­diaux de capi­tal-risque en IA. Cet ancrage nous connecte aux inno­va­tions les plus avan­cées et aux meilleurs experts. Fran­çois nous a rejoints comme asso­cié pour ren­for­cer cet ancrage tech­no­lo­gique. Avec Mou­na et Pierre Frai­den­raich, le qua­trième asso­cié d’Orson, expert des médias, nous for­mons un col­lec­tif de diri­geants et d’experts convain­cus que le cœur du rôle d’un CEO, c’est la confiance. À nous de leur don­ner les moyens de la construire, par­tout où elle compte.

Orson met la technologie au service des CEO, et leur offre des leviers concrets pour piloter, anticiper et garder la main.

Fran­çois Ous­try : J’ai rejoint Orson parce que je suis convain­cu que les diri­geants ont aujourd’hui besoin de nou­veaux outils pour déci­der. L’intelligence arti­fi­cielle peut jouer un rôle clé dans cette trans­for­ma­tion, à condi­tion d’être mise au ser­vice de la déci­sion humaine, pas de la rem­pla­cer. Avec une exper­tise de plus de 20 ans à l’interface entre IA, mathé­ma­tiques de la déci­sion et incer­ti­tude, j’ai appris qu’en contexte com­plexe, la valeur ne vient pas de la pré­dic­tion par­faite — elle vient de la capa­ci­té à explo­rer, arbi­trer et déci­der avec rigueur.

Après un doc­to­rat en algo­rith­mique, sui­vi d’un pas­sage à l’INRIA, j’ai fon­dé une pre­mière entre­prise dédiée au cal­cul du risque finan­cier. Puis, j’ai créé à Londres une deuxième socié­té, un fonds d’investissement pilo­té par l’IA récem­ment cédé à un asset mana­ger amé­ri­cain. Dans le pro­lon­ge­ment de cette expé­rience, Orson met la tech­no­lo­gie au ser­vice des CEO, et leur offre des leviers concrets pour pilo­ter, anti­ci­per et gar­der la main.

Quels sont les sujets où vous pouvez apporter une plus-value sur les sujets d’IA ?

P.R. : Notre force est de faire le lien entre deux mondes : une com­pré­hen­sion fine des enjeux busi­ness et une exper­tise poin­tue en intel­li­gence arti­fi­cielle, de la recherche aca­dé­mique à son appli­ca­tion opé­ra­tion­nelle. Nous inter­ve­nons auprès des équipes diri­geantes, en France et à l’international, pour les for­mer, les accul­tu­rer et les outiller face aux trans­for­ma­tions en cours. Nous créons un pont entre la recherche fon­da­men­tale et leurs acti­vi­tés, en répon­dant aux besoins stra­té­giques de leurs orga­ni­sa­tions. Dans un contexte de tran­si­tion rapide, cette capa­ci­té à faire dia­lo­guer tech et stra­té­gie, théo­rie et action, et à l’exprimer clai­re­ment est deve­nue indispensable.

F.O. : L’un de nos objec­tifs est d’aider les diri­geants à s’approprier l’intelligence arti­fi­cielle en la démys­ti­fiant. En mobi­li­sant des cher­cheurs et des experts, nous remet­tons cette tech­no­lo­gie en pers­pec­tive et l’ancrons dans des cas d’usage concrets, adap­tés aux réa­li­tés de l’entreprise. For­més et sen­si­bi­li­sés, les diri­geants réa­lisent que les pro­jets IA ne sont pas fon­da­men­ta­le­ment dif­fé­rents des autres trans­for­ma­tions qu’ils ont déjà pilo­tées. À condi­tion d’identifier les bons por­teurs, de cadrer les enjeux et de com­prendre qu’ils gardent la main, ils peuvent en faire un levier stra­té­gique comme un autre.

Quels sont les apports concrets de l’IA pour un dirigeant ?

P.R. : Auto­ma­ti­sa­tion. Aug­men­ta­tion. White Space. Notre approche s’articule autour de ces trois grands leviers. L’automatisation s’inscrit dans le mou­ve­ment de digi­ta­li­sa­tion enga­gé depuis plu­sieurs années. L’augmentation per­met aux équipes de réa­li­ser des tâches jusque-là inac­ces­sibles, avec des effets directs sur le recru­te­ment, le mana­ge­ment et l’organisation du tra­vail. Enfin, ce que nous appe­lons « White Space » : les oppor­tu­ni­tés inédites qu’ouvre l’IA — nou­veaux modèles éco­no­miques, nou­veaux pro­duits, nou­velles façons de créer de la valeur. Nous encou­ra­geons les diri­geants à dépas­ser les réponses évi­dentes et à anti­ci­per les grandes rup­tures concur­ren­tielles à venir.

Trop sou­vent, les équipes diri­geantes manquent de temps pour expé­ri­men­ter ou appro­fon­dir leur com­pré­hen­sion des tech­no­lo­gies émer­gentes. Nous les inci­tons à adop­ter une démarche pros­pec­tive, à se posi­tion­ner dès aujourd’hui sur les sujets qui feront la dif­fé­rence d’ici trois à cinq ans. L’IA n’est pas qu’un outil d’efficacité : bien uti­li­sée, elle devient un véri­table levier stra­té­gique. L’exploration du « White Space » est un fac­teur clé de l’avantage com­pé­ti­tif de demain.

Le monde dirigeant doit-il repenser sa relation avec l’IA ?

P.R. : Oui, fon­da­men­ta­le­ment. L’IA marque une trans­for­ma­tion d’ampleur. Pour les diri­geants, il est cru­cial de s’approprier cette tech­no­lo­gie, d’en com­prendre les res­sorts, et sur­tout d’en faire un levier au ser­vice de leur vision, de leurs équipes et de leur entre­prise. Beau­coup en per­çoivent l’importance, mais ne savent pas encore com­ment l’intégrer concrè­te­ment dans leur stra­té­gie. C’est là que l’accompagnement est clé. L’enjeu pour les diri­geants euro­péens est de ne pas res­ter spectateurs.

Sur quelles expertises vous appuyez-vous ? 

F.O. : Outre mes 20 années d’expérience à l’interface entre IA, mathé­ma­tiques de la déci­sion et incer­ti­tude, nous nous appuyons sur l’expertise d’AIC et de ses experts, ce qui nous donne un accès direct aux avan­cées les plus poin­tues en intel­li­gence arti­fi­cielle. En paral­lèle, nous avons consti­tué une équipe que nous avons for­mée aux meilleures méthodes, à la fois en stra­té­gie, en com­mu­ni­ca­tion et en tech­no­lo­gie. Tout ce que nous pro­dui­sons est ren­for­cé par l’IA — ana­lyses, recom­man­da­tions, contenus.

“La confiance, pilier d’un leadership augmenté par l’IA.”

P.R. : Nous avons aus­si déve­lop­pé une exper­tise spé­ci­fique autour de la confiance, qui est pour nous un pilier cen­tral du lea­der­ship. Nous avons modé­li­sé les méca­nismes de construc­tion de la confiance dans une équipe ou une entre­prise, à tra­vers cinq leviers : vision, congruence, trans­pa­rence, enga­ge­ment et mutua­li­té. His­ser la confiance à un niveau éle­vé est la res­pon­sa­bi­li­té majeure d’un CEO. Un diri­geant peut délé­guer beau­coup de choses, mais jamais la confiance.

Comment articulez-vous communication, stratégie et technologies ?

P.R. : Pour bien com­mu­ni­quer, il faut com­prendre en pro­fon­deur ce qui est en jeu. Que ce soit en matière de stra­té­gie ou de tech­no­lo­gie, la com­mu­ni­ca­tion ne peut être effi­cace que si elle s’appuie sur une lec­ture fine des enjeux busi­ness et des dyna­miques de trans­for­ma­tion. Cette convic­tion a gui­dé la créa­tion d’Orson. Nous avons réuni des exper­tises com­plé­men­taires en déve­lop­pe­ment de busi­ness, en droit des affaires, en stra­té­gie, en tech­no­lo­gies de pointe et en com­mu­ni­ca­tion d’influence. Ce mélange rare nous per­met d’agir avec jus­tesse, des conseils d’administration jusqu’aux équipes opé­ra­tion­nelles. Nous accom­pa­gnons aujourd’hui de nom­breux acteurs de la tech parce que nous com­pre­nons leurs modèles. Et nous conseillons des CEO, parce que nous savons ce que signi­fie mettre en œuvre une stra­té­gie : embar­quer les équipes, enga­ger les clients, ras­su­rer les mar­chés. La com­mu­ni­ca­tion est un levier de mise en mou­ve­ment. Elle ne raconte pas : elle aligne et elle agit.

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