Reboost : cap sur la finance de demain

Dossier : Vie des entreprises | Magazine N°808 Octobre 2025
Par Arnaud DARTOIS (X98, D04)

En pariant sur la blockchain comme nouvelle infrastructure de la finance, Reboost Blockchain Corp. offre à ses actionnaires une exposition directe aux grands protocoles, tout en misant sur la tokenisation des actifs financiers traditionnels. 

En quelques mots, c’est quoi la blockchain, et pourquoi dit-on qu’elle remplace peu à peu Internet ?

La blockchain, c’est avant tout une technologie qui permet de faire circuler de la valeur sur Internet. Contrairement à ce qu’on entend parfois, elle ne remplace pas Internet : elle s’appuie dessus pour en combler une limite. Internet a révolutionné le partage d’informations partout dans le monde, mais il ne permettait pas d’échanger de la valeur — de l’argent, un droit de propriété, un billet de concert, etc. — sans passer par un tiers de confiance (banque, notaire, plateforme…). La blockchain vient justement combler ce manque.

Concrètement, il existe de nombreuses blockchains. Certaines sont publiques (comme Bitcoin ou Ethereum), d’autres privées ou « permissionnées ». Dans tous les cas, on peut les voir comme de grands registres numériques qui enregistrent des transactions. Rien n’y est jamais effacé : les opérations s’ajoutent par blocs, eux-mêmes reliés les uns aux autres, d’où le terme « chaîne de blocs ».

La grande différence entre blockchains, c’est la façon dont elles décident collectivement quelles transactions ajouter. Ce mécanisme de décision s’appelle le protocole de consensus. C’est lui qui garantit la sécurité du registre. Le plus connu est la « preuve de travail » (Proof of Work) utilisée par Bitcoin. Mais on trouve aussi la « preuve d’enjeu » (Proof of Stake), beaucoup moins gourmande en énergie. Certaines blockchains dites « L2 » ou « L3 » s’appuient même sur une blockchain principale pour bénéficier de sa sécurité.

Pour illustrer, prenons l’exemple d’un billet de concert. Dans le monde physique, chaque billet est unique et a une valeur : le droit d’entrer au concert. Si vous transformez ce billet en fichier numérique, il devient copiable à l’infini. Pour éviter la fraude, il faut un registre qui associe chaque billet à son détenteur. Traditionnellement, c’est l’organisateur qui tient ce registre : on parle de système centralisé. Avec la blockchain, ce registre peut être décentralisé et partagé : tout le monde peut vérifier à qui appartient le billet, sans qu’aucun tiers ne soit nécessaire pour garantir l’information.

Pourquoi avez-vous choisi de faire de Reboost une entreprise 100 % tournée vers la blockchain ?

Nous avons choisi de faire de Reboost une entreprise 100 % blockchain parce que nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une méga-tendance technologique, comparable à ce qu’a été Internet dans les années 2000 ou ce qu’est l’intelligence artificielle aujourd’hui. La blockchain a vocation à devenir l’infrastructure de référence pour échanger de la valeur, en particulier dans le domaine financier.

Pour reprendre l’analogie de Larry Fink, le patron de BlackRock, la blockchain pourrait transformer les transferts financiers comme l’e-mail a transformé la poste : instantanéité, réduction des coûts et adoption massive. Nous en sommes encore aux premiers pas de la tokenisation : le fait de représenter sur blockchain des actifs traditionnels (actions, obligations, immobilier…). Mais les analystes s’accordent à dire que ce marché va croître de façon exponentielle dans les années à venir. L’ambition de Reboost est donc de permettre à ses actionnaires d’être exposés dès aujourd’hui à cette nouvelle vague de croissance.

Vous avez longtemps travaillé dans le monde de l’entreprise et de la finance : qu’est-ce qui vous a attiré dans la blockchain ?

La blockchain m’a attiré parce qu’elle se situe à la croisée de plusieurs disciplines : l’informatique distribuée, la cryptographie, l’économie et la finance, mais aussi les sciences sociales. S’y intéresser, c’est plonger dans tous ces univers à la fois, et c’est ce qui rend le sujet si passionnant.

C’est aussi la première technologie qui a inventé ses propres outils de financement, avec les ICO ou TGE. Le fait de pouvoir créer des jetons numériques et leur associer des droits spécifiques a donné naissance à une nouvelle science économique : les tokenomics, l’art de concevoir et réguler ces écosystèmes de jetons.

Concrètement, quels sont les projets que vous développez ou soutenez avec Reboost ?

Avec Reboost, nous développons deux grands axes de création de valeur autour de la blockchain.

Le premier est l’axe anti-inflation et réserve de valeur, incarné par Bitcoin, souvent qualifié « d’or numérique ».

Le second, plus structurant, est celui de la tokenisation et du transfert de valeur, porté par les blockchains en preuve d’enjeu comme Ethereum et Solana.

C’est ce qui nous a conduits à définir la stratégie BEST – pour Bitcoin, Ethereum, Solana, Treasury. Concrètement, Reboost investit dans ces actifs (BTC, ETH et SOL), et met en staking ses ETH et SOL : cela signifie qu’ils sont mobilisés pour contribuer à la sécurisation des blockchains Ethereum et Solana.

Le staking joue, pour ces blockchains, le rôle que le minage joue pour Bitcoin : il garantit l’intégrité du réseau. En retour de cette contribution, Reboost perçoit une rémunération. Ces revenus servent à couvrir les charges fixes de la société et, à terme, à générer soit des dividendes, soit une augmentation de nos actifs numériques.

Enfin, au-delà de cette première stratégie, nous restons ouverts à l’exploration d’autres blockchains à fort potentiel, ou à la prise de participations dans des projets connexes où l’expertise de nos dirigeants peut créer de la valeur.

Finalement, avec Reboost vous donnez accès au potentiel de valeur de la blockchain en vous exposant à des crypto-actifs. Mais pour un investisseur, qu’est-ce qui vous différencie des ETP crypto au final ?

Effectivement, comme un ETP européen, un ETF américain (les plus grands gestionnaires d’actifs au monde comme Blackrock par exemple ont considérablement changé la donne avec leurs ETF Bitcoin et autres crypto-actifs) ou encore les Digital Assets Treasury Company comme Strategy (entreprises qui investissent leur trésorerie en crypto-actifs), Reboost permet à un investisseur de s’exposer simplement aux grands crypto-actifs, dans un cadre coté et transparent. C’est ce point commun qui fait de Reboost un véhicule accessible au plus grand nombre.

Mais Reboost va beaucoup plus loin. Contrairement à un ETP, qui reste un produit financier passif, Reboost est une entreprise cotée sur une bourse traditionnelle historique avec une stratégie industrielle active. La Société acquiert du Bitcoin, de l’Ethereum et du Solana, contribue à leur sécurisation via le staking, et choisit comment réinvestir les revenus générés : accroître ses actifs numériques, financer sa croissance ou, à terme, rémunérer ses actionnaires. Elle conserve aussi la possibilité de prendre des participations dans l’écosystème blockchain, ce qu’aucun ETP ne fait.

Reboost bénéficie en outre de deux avantages majeurs pour un investisseur :

  • Sa nature action : investir dans Reboost, c’est détenir une action, ce qui la rend éligible aux portefeuilles institutionnels soumis à des règles strictes d’allocation d’actifs, là où beaucoup d’ETP crypto sont encore exclus.
  • Son cadre fiscal : les actions Reboost sont éligibles au PEA et au PEA-PME, permettant aux investisseurs particuliers de bénéficier d’une fiscalité avantageuse pour s’exposer à la blockchain — un privilège inédit par rapport aux produits purement financiers.

En résumé, un ETP reflète passivement le marché. Reboost, elle, agit dans l’écosystème, crée de la valeur, et offre aux investisseurs un véhicule coté sécurisé qui conjugue rendement, stratégie active, accès institutionnel et avantages fiscaux.

On parle beaucoup de crypto-monnaies… Est-ce que la blockchain, c’est juste du Bitcoin, ou bien ça va bien plus loin ?

On associe souvent blockchain et Bitcoin, mais c’est réducteur. Bitcoin n’est que la première application : une réserve de valeur décentralisée. Avec Reboost, nous sommes convaincus qu’il faut aller au-delà de Bitcoin, notamment en soutenant les grands protocoles à preuve d’enjeu comme Ethereum ou Solana. Ce sont eux qui portent l’avenir de la tokenisation et des nouvelles infrastructures financières et qui mettront en œuvre les cas d’usage industriels pour cette technologie.

Faut-il avoir peur des risques (fraude, volatilité, piratage) liés à la blockchain ?

Comme toute innovation majeure, la blockchain comporte des risques — parfois inédits. D’un point de vue juridique, elle soulève par exemple la question de la territorialité : comment appliquer une juridiction à un système qui repose sur des dizaines de milliers d’acteurs répartis dans le monde entier ?

Mais c’est surtout sa fonction première, le transfert de valeur sur Internet, qui concentre les enjeux. Avec la blockchain, un voleur peut déplacer des fonds en un clic, même s’il se trouve à l’autre bout de la planète.

Depuis la création de Bitcoin en 2009, l’écosystème a beaucoup progressé. La question de la conservation des actifs numériques ressemble à celle des croisés au Moyen Âge qui cherchaient à sécuriser leur or : à l’époque, les Templiers ont inventé des solutions de garde. Aujourd’hui, ce rôle est assumé par des banques qui proposent des services de conservation réglementés.

C’est le choix que nous avons fait chez Reboost : confier la garde de nos actifs numériques à des banques européennes régulées. Les transferts passent alors par les mêmes procédures que des virements bancaires — seuils, délais, justificatifs, contrôles — ce qui permet de réduire considérablement les risques de fraude ou d’extorsion.

Est-ce que la blockchain peut rendre le monde plus juste, plus transparent ou est-ce une nouvelle utopie technologique ?

C’est là toute la différence entre la promesse théorique et la réalité pratique. Oui, la blockchain a le potentiel de rendre le monde plus juste et plus transparent. Mais cela ne signifie pas qu’elle y mènera automatiquement. Dans les faits, elle a aussi vu émerger une nouvelle aristocratie : ceux qui y ont cru très tôt, se sont enrichis et ont parfois profité de l’absence de règles pour pratiquer ce qui serait interdit dans la finance traditionnelle.

Cela dit, chaque application qui s’appuie réellement sur la blockchain apporte plus de transparence et de sécurité à ses utilisateurs. Par ailleurs, comme toute innovation majeure, le cadre réglementaire arrive avec le temps d’adaptation nécessaire, et aujourd’hui il devient clair dans de très nombreux pays, limitant de fait les risques pour les investisseurs. Le vrai défi, aujourd’hui, c’est de rendre cette technologie plus simple d’accès — par exemple en cachant la complexité des comptes ou des clés cryptographiques — afin de favoriser une adoption massive.

C’est ce qui est en train de se produire dans la finance, et c’est précisément le pari que fait Reboost : rendre accessible en participant à une technologie complexe, mais porteuse d’un vrai changement structurel.  

reboostcorp.com

Donnez votre avis