Quand l'avenir nous échappe

Quand l’avenir nous échappe, ce qui se profile derrière la crise

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°770 Décembre 2021Par : Bernard Perret (71)Rédacteur : Benjamin Bruno Camus (71)Editeur : Groupe Elidia, éditions Desclée de Brouwer, septembre 2020

La pan­dé­mie de 2020 peut être vue comme la répé­ti­tion géné­rale de catas­trophes à venir. Com­ment ana­ly­ser et vivre cette situa­tion sans pré­cé­dent ? Pour cela, l’auteur déve­loppe une pen­sée « apo­ca­lyp­tique », au sens éty­mo­lo­gique du dévoi­le­ment ou de la révé­la­tion, soit d’un moment de vérité.

Selon le concept d’identité nar­ra­tive de Paul Ricœur, le sen­ti­ment d’être soi est lié à la pos­si­bi­li­té de faire récit de sa vie. L’humanité ne peut exis­ter qu’en se racon­tant, il lui faut un hori­zon d’attente. Il reste donc à inven­ter le récit d’un temps fracturé.

Il faut rele­ver un défi poli­tique qui est aus­si phi­lo­so­phique et spi­ri­tuel : ce qui est en jeu c’est notre capa­ci­té à inven­ter une vie sociale com­pa­tible avec notre niche éco­lo­gique. Rien ne pour­ra nous dis­pen­ser d’adopter un mode de vie plus sobre. La démo­cra­tie actuelle doit être dépas­sée. D’une part, il fau­drait remé­dier au court-ter­misme de la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive. D’autre part, le jeu poli­tique se cris­tal­lise trop sou­vent autour d’antagonismes sur des enjeux iden­ti­taires. De nou­velles ins­ti­tu­tions seraient à pro­mou­voir comme un sénat du futur pour repré­sen­ter les géné­ra­tions à venir. Nous avons besoin d’une autre vision du bien-être. Il fau­drait rem­pla­cer le pro­grès éco­no­mique par le sou­ci des « com­muns » comme but recon­nu de l’action politique.

La réflexion s’appuie sur la relec­ture de nom­breux phi­lo­sophes (René Girard, Nor­bert Elias, Charles Tay­lor, Paul Ricœur, Han­nah Arendt, Jean-Pierre Dupuy (60), auteur de l’ouvrage Pour un catas­tro­phisme éclai­ré en 2002). 

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